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Le quartier Songdo à Icheon © DreamArchitect - Shutterstock.com.jpg

Parcs nationaux et espaces protégés

La Corée du Sud compte une importante concentration de parcs nationaux. Les visiteurs pourront se délecter des 22 parcs terrestres ou marins qui représentent 6,6 % de la superficie du pays. Paradis des randonneurs et des grimpeurs, oasis de nature, ils sont cependant très fréquentés, notamment à l'automne, au moment du rougeoiement des érables (danpung). Il est souvent possible de se frayer un chemin loin des foules pour apprécier la beauté picturale des paysages, et trouver le calme propice à la méditation dans ces lieux de nature.

Le Parc national Seoraksan, au nord-est du pays, présente un profil montagnard, avec des cascades et des sommets granitiques. Il abrite également des magnifiques forêts, des rivières, mais aussi des temples du Xe siècle, cadre enchanteur et méditatif. Ce parc est très réputé, notamment pour la randonnée menant aux rochers UlsanBawi, le sentier vers la pierre Heundeulbawi à côté de l’ermitage de Gyejo, et le temple Sinheungsa avec son bouddha de bronze.

Le Parc national Gayasan, abrite dans ses montagnes le temple de Haeinsa, classé au patrimoine mondial de l'Unesco.

Le Parc national du mont Wolchulsan, au sud-ouest de Séoul, est très fréquenté pour le côté pittoresque de ses paysages, et notamment ses rochers.

Le Parc national du Jirisan, dans le sud-ouest du pays, est un lieu idéal pour randonner, qui alterne paysages montagneux et paysages de rizières. C'est aussi le premier parc national du pays, créé en 1967.

Le Parc national Bukhansan abrite une biodiversité exceptionnelle, dont plus de 1 300 espèces de faune et de flore.

Le Parc national Hallasan, sur l'île de Jeju, est un lieu unique et exceptionnel par sa géologie et son climat subtropical. On y trouve des paysages liés au volcanisme : cratères, tunnels de lave, mais aussi des forêts humides.

Le Parc national maritime de Hallyeohaesang, situé entre Yeosu et Geoje, associe mer, terre et îles. Très réputé dans le pays, certains sites attirent de nombreux visiteurs : rochers de Deungdaeseom, île de Yeonhwado, rivière Haegeumgang de Geoje, jardin botanique de l’île Oedo, mont Mireuksan.

Le Parc national Dadohaehaesang est le plus grand parc marin du pays, avec une superficie de plus de 2 200 km2.

Le Parc national de Namsan, au sud de Gyeongju, est un musée à ciel ouvert, qui raconte plus de dix siècle d'histoire. Le mont Namsan est en effet parsemé de temples, de bouddhas taillés dans les rochers, mais aussi de tombes-tumuli, couvertes par la verdure, qui confèrent au lieu une atmosphère unique.

L’antinomie de la croissance verte ou les dilemmes du pays

La Corée du Sud est largement dépendante des importations en matière d'énergie. Aussi le choix a-t-il été fait de développer le nucléaire dans les années 1960, qui représente plus de 50 % de l’électricité dès les années 1980. La croissance économique du pays, fondée sur l'exportation d'énergie fossile pour les productions, a fait doubler ses émissions de gaz à effet de serre entre 1990 et 2005. En 2009, la Corée du Sud s'est engagée dans une stratégie de « croissance verte », comme nouveau modèle de développement, qui induit à la fois décarbonisation de l'économie et amélioration de la qualité de vie. Il résulte notamment de cette stratégie nationale le développement des énergies renouvelables, un marché carbone, ou encore le déploiement de technologies « vertes ». Par ailleurs, comme réponse à la tendance au greenwashing, le ministère de l'Environnement de la Corée du Sud a développé ces dernières années des lois pour pénaliser financièrement les entreprises jugées avoir trompé le public sur leurs impacts environnementaux et leurs prétentions écologiques.

Le paradoxe de cette « croissance verte », c'est qu'elle s'est accompagnée d’une augmentation très forte des émissions de gaz à effet de serre, par une augmentation des importations d'énergie fossile au cours des quinze dernières années, malgré des améliorations depuis 2017. Cette situation paradoxale est associée à deux facteurs principaux. L'un est lié à des incidents dans des centrales nucléaires, ajouté à des scandales de corruption dans la maintenance de ces installations. Face aussi à la pression d'associations environnementales et à l'accident de Fukushima au Japon, le gouvernement a décidé l'arrêt de réacteurs nucléaires. Il s'en est suivi l'utilisation intensive des centrales thermiques du pays et l'accroissement des importations d'énergies fossiles. D'autre part la Corée du Sud a lancé un vaste programme de relance industrielle suite à la crise économique de 2008. Précisément, toute croissance économique est calculée via le PIB, lui-même fondé sur l'exploitation des énergies fossiles... Une croissance qui serait « verte » est donc forcément un leurre. L'image de fer de lance dans la lutte contre le changement climatique du pays apparaît contradictoire.

La Corée est le neuvième émetteur de carbone mondial, avec 31 % de l’électricité provenant du charbon, dont elle est le 5e importateur mondial. Les projets de construction de centrales thermiques ont été abandonnés, et le gouvernement a décidé en 2017 de la sortie progressive du nucléaire. Le pays s'est donné en 2023 un objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 45,6 % d’ici à 2030 en activités constantes. Y arrivera-t-il ?
Autre dilemme de cette « croissance verte », la construction de 16 barrages, achevée en 2011 dans le cadre du projet des « Quatre Fleuves » dont les préjudices écologiques semblent plus importants que les bénéfices. L'expertise d'un bureau d'études indépendant a mis en exergue en 2013 une augmentation de la pollution autour de ces constructions ainsi que des problèmes de conception. D'autres conséquences pourraient être imputées à ces aménagements de grande ampleur : fragmentations de milieux naturels impactant la biodiversité, sécheresse dans la région de Chungcheong..., alors que les objectifs du projet étaient notamment la gestion des pénuries d'eau et la restauration de la qualité de l’eau.

Qualité de l'air

La qualité de l'air est un sujet préoccupant en Corée du Sud, principalement dans les villes. Séoul figure au palmarès des villes les plus polluées du monde. Cette situation est liée principalement au parc ancien de voitures fonctionnant au diesel ainsi qu'aux centrales thermiques. La pollution aux particules fines venues de l'étranger, allégation souvent mise en exergue, est toutefois à pondérer avec les émissions issues du pays. Des mesures sont progressivement mises en place par le gouvernement, telles que l'introduction de bus électriques, l'expansion du système de métro et la mise en place de journées sans voiture. Ces initiatives ont conduit à une réduction des émissions qui ont diminué de 19 % entre 2005 et 2020, avec des baisses encore plus significatives à Séoul et dans la région de Gyeonggi. Une belle amélioration, mais de nombreux défis persistent.

Gestion des déchets : « Jongnyangje », un modèle fondé sur le tri et la valorisation

Le modèle déployé s’appelle « Jongnyangje ». Il se fonde sur le tri à la source par les ménages, associé à un règlement drastique, incluant des amendes en cas de non-respect, une surveillance vidéo et... l'incitation à la délation. Ainsi toute personne signalant un manquement aux règles de tri se voit attribuée une prime de 80 % de la valeur de l'amende. L'objectif fixé en 2016 vise un taux de valorisation de 80 % des biodéchets (ou déchets alimentaires). Après leur collecte sélective, ils sont transformés en engrais. Cette démarche s'apparente à celle de l'économie circulaire (les déchets d'une activité deviennent les matières premières d'une autre activité). Le pays développe également « l'upcycling » (ou recyclage par le « haut » en transformant un déchet en un produit de qualité supérieure). Ainsi une griffe de vêtements distribue-t-elle des chaussures et habits fabriqués à partir d'équipements automobiles et de toiles de parachute. L'upcycling a même pignon sur rue à Séoul, dans l’Upcycling Plaza. La Corée du Sud, avec un taux de valorisation de plus de 60 % de ses déchets, figure en tête des pays d'Asie, et parmi les meilleurs du monde. Afin d'optimiser les rotations des agents municipaux en charge de la collecte, 200 « smart-poubelles » ont été installées à Goyang. Alimentées par des panneaux solaires, ces poubelles intelligentes compactent les déchets et alertent les services de la ville lorsqu'elles sont pleines. Astucieux, mais cela a aussi un coût énergétique, qui augmente la « pollution numérique ». Si le recyclage est optimisé dans le pays, la réduction à la source des déchets semble être un point d'amélioration. En effet, le déchet le moins polluant... est celui que l'on ne produit pas. La démarche des « 3R » est d'ailleurs fondée sur les 3 piliers que sont la Réduction, la Réutilisation et le Recyclable. Le visiteur pourra d'ailleurs constater par lui-même l'omniprésence du plastique, notamment dans les emballages alimentaires. La stratégie de « croissance verte » a ainsi initié le recyclage des déchets, mais aussi encouragé la dépollution des rivières et l'augmentation des espaces verts dans les villes, tout comme l’éducation et la sensibilisation des jeunes. Ces mesures ont été saluées par les associations et la société civile.

Toute l'attention portée à cette question a eu un impact significatif : le citoyen moyen en Corée du Sud jette désormais environ 1,02 kilogramme de déchets ménagers par jour, soit environ un tiers de la quantité produite en 1991. D'ici 2030, la Corée du Sud vise à réduire de moitié ses déchets plastiques et à en recycler 70 %.

Démarches citoyennes et initiatives environnementales locales

Les premières organisations environnementales dont le KPRI (Korean Pollution Research Institute) ont vu le jour dans les années 1970, en protestation contre les risques nés du développement industriel du pays et le choix énergétique du nucléaire. Le KPRI a ainsi mis au jour la contamination aux métaux lourds de la ville d'Onsan et de ses habitants. D'autres initiatives environnementales se sont développées dans le pays, comme les « villages verts ». L'exemple emblématique est celui d'Ansolgi, dans la province du Gyeongsang du Sud.
La Corée du Sud a également mis en œuvre des villes « intelligentes et écologiques » à l'image de Songdo, nouveau quartier de la ville d’Incheon, conçue en 2001 sur un concept de minimisation de l'empreinte carbone avec l'accessibilité des transports à moins de 10 minutes à pied, un vaste réseau cyclable, 40 % de la surface dédiée aux espaces verts, des toits végétalisés et des panneaux solaires, le chauffage issu du brûlage de déchets, des immeubles construits avec au moins trois quarts de matériaux recyclés, le filtrage d’eau de mer et la récupération d'eau de pluie pour l'arrosage des espaces verts. On estime ainsi que Songdo émet moins de 30 % de gaz à effet de serre qu'une ville équivalente en taille.