Bouddhisme
Arrivé de Chine, au IVe siècle, à l'époque où la Corée était alors divisée en trois royaumes (Goguryeo, Baekje et Silla). C’est en particulier sous celui de Silla que le bouddhisme était au zénith.
Le bouddhisme a été la religion officielle jusqu'au XIVe siècle. A la suite de quoi, sous la dynastie Joseon (1392-1910), le confucianisme fut adopté. Ne permettant uniquement que l'adoration du roi, l'élite confucianiste interdit aux bouddhistes l'accès aux villes. C’est la raison pour laquelle beaucoup de temples se trouvent dans les montagnes. Malgré cela, les dix siècles précédents participèrent activement à l'unification de la culture coréenne, offrant peintures, sculptures mais surtout un riche héritage architectural. Les trésors nationaux du pays proviennent majoritairement de la culture bouddhique. On peut en admirer une bonne partie au musée national de la ville de Gyeongju.
On comptabilise plusieurs ordres dans le pays mais 90 % des bouddhistes se réclament de la branche Jogye, représentative du bouddhisme coréen traditionnel. Le bouddhisme coréen se situe dans la lignée du seon (chan en Chine et zen au Japon) mais il est aussi empreint d'une part de chamanisme. Il est difficile pour nos sociétés occidentales de se représenter ce qu'est le bouddhisme et en quoi il consiste. Il s'agit plus d'une philosophie de vie que d'une religion à proprement parler. L'homme emprunte toute sa vie durant un chemin vers l’Éveil, sa quête étant la recherche de la sagesse et du bonheur inaltérable. Cela passe par une acceptation de notre dualité, de la douleur ainsi que du conflit dans le but de pouvoir les surpasser. L'outil de référence est la méditation. Il est amusant de savoir que quelques mots coréens, proviennent directement du vocabulaire bouddhiste : 공부하다gongbu (étudier) 천국 cheonguk (paradis) et 의식 uisik (rituel)...
Pour les plus intéressés, il est possible de partager repas et nuitées en compagnie de moines et ce au cœur même d'un temple. C'est une bonne occasion de s'imprégner de cette religiosité qui nous est bien étrangère.
Le catholicisme et protestantisme
La fin du XVIIIe siècle verra naître le catholicisme. Il est intéressant de constater que contrairement à beaucoup de pays, le christianisme ne s'est pas imposé en Corée. La Corée a été le chercher et s'est en quelque sorte « auto-évangélisée ». Le jeune intellectuel coréen Hong Yu-Han découvre de vieux ouvrages datant de l'époque de l'évangélisation de la Chine. Il fait sien ces livres et leurs dogmes. Il commence alors à pratiquer la prière et le jour du seigneur. Par la suite, il « enrôle » un de ses amis, Lee Seung-Hun. Ce dernier part en Chine et rencontre des jésuites dont le père Grammont. C'est auprès de lui qu'il va se faire baptiser en janvier 1784. Il retourne en Corée et fait des émules. Le petit noyau de nouveaux chrétiens se chargea de l'évangélisation. Mais le gouvernement voit cette religion d'un mauvais œil et elle sera interdite en 1785. Malgré les persécutions violentes et nombreuses du XIXe siècle, l’Église tient bon. Finalement, en 1883, le royaume coréen accorda la liberté de religion. Quelques années après les premières églises sont construites.
Cette liberté de religion permit l'arrivée du protestantisme. Il éclot grâce à la présence de missionnaires anglophones en 1885. Le développement, à titre caritatif, d'hôpitaux ou bien d'écoles a servi à l'évangélisation. Par la suite, sous l'occupation japonaise, le protestantisme représentait une forme de résistance face au shintoïsme que le Japon souhaitait instaurer. Mais son apogée viendra à la suite de la Seconde Guerre mondiale, le premier président sud-coréen Lee Syng-Man était lui-même protestant méthodiste. A l'heure actuelle, cette foi chrétienne grandit de plus en plus en Corée. La nuit, dans les grandes villes, il est impressionnant de constater le nombre de croix rouges qui constellent le paysage urbain.
Chamanisme
Le chamanisme repose sur une croyance établissant que les esprits auraient le pouvoir d'influer sur la vie des hommes. Ils peuvent guérir ou bien assurer réussite et futur heureux. Les danses, les chansons et incantations qui lui sont caractéristiques font partie intégrante du folklore coréen. Le chamanisme est sans conteste la toute première religion de la péninsule. Même si beaucoup de Coréens le considèrent comme une forme de foi un peu décalée, le chamanisme n’en demeure pas moins fondateur de la culture traditionnelle coréenne. Cette religion y est présente depuis ses origines et de nos jours demeure encore bien vivante. Il existe des cafés de voyance où les femmes chamanes (mudang) assistent les Coréens dans les étapes les plus importantes de leur vie. Certains héritages culturels en proviennent directement. Le pansori par exemple, est une chanson narrative traditionnelle coréenne. Il dérive entièrement de la cérémonie chamanique nommée gut, jadis très populaire dans la partie sud du pays.
Ce culte ancestral présent avant l'arrivée du bouddhisme a aisément influé en ce dernier. En effet les cérémonies de communication avec les esprits, ancêtres ou esprits de la nature, ne vont en rien à l'encontre du dogme bouddhique. Il est une preuve de cette cordiale entente qui se trouve dans les temples. En effet, on pourra facilement apercevoir des petits autels qui sont dédiés au dieu de la montagne environnante ou à un autre dieu local.
Taoïsme
La Corée a beaucoup reçu de la part de la Chine et il en va de même pour cette philosophie que l'on doit à Lao-Tseu. Comme pour le bouddhisme la sagesse est à atteindre. Cette voie repose sur un accord et une union avec soi même. Mais il y a une dimension supplémentaire : il faut être en harmonie avec le monde. Une force vitale coule dans le monde. Il faut donc laisser la nature dominer car c'est l'ordre logique des choses. Les énergies qui régissent peuvent alors offrir le meilleur. Malheureusement pour elle cette philosophie s'est vue étouffée par le bouddhisme et le confucianisme dont la résonance fut bien plus importante.
Confucianisme
A partir de du XIVe siècle et ce durant toute la période Joseon (1392-1910) les beaux jours du bouddhisme se virent ternis par la doctrine philosophique qu'est le confucianisme. Ce code moral d'origine chinoise que l'on doit à Confucius, cherche à apporter paix et unisson au sein des familles mais aussi de la société. C'est une codification assez stricte dans laquelle chacun à son rôle et doit s'y tenir. Toutes formes d'autorité doivent être respectées : gouvernementale, parentales ou professorale. Il met en avant des vertus comme la loyauté ou bien encore la piété filiale... De nos jours le confucianisme est lui aussi toujours présent dans bien des aspects de la vie coréenne ; mariages, funérailles… bien qu'il s'essouffle auprès des plus jeunes générations. Une chose est néanmoins immuable, la Corée est le pays du respect.
La Corée du Sud est un pays qui a tout le temps fait preuve de ferveur envers le théologique et la métaphysique. Cultes, doctrines, dogmes et autres croyances aussi diverses soient-ils se côtoient, s'influencent et dessinent tous ensemble le panorama religieux et spirituel de la Corée du Sud.
Quelques croyances populaires et superstitions…
Les superstitions sont aussi une forme de croyance. La Corée a également les siennes et elles sont bien vivaces dans les foyers. En voici quelques-unes :
Avant un examen il faut manger de la nourriture qui colle afin que le savoir se fixe bien.
Il ne faut pas siffler la nuit car cela attire les fantômes.
Écrire le nom d'une personne en rouge provoquerait sa mort.
Rêver d’un cochon est le signe qu'on va gagner de l'argent.
Et oui la Corée aussi a son chat noir, comme n’importe quel autre pays !