Histoire Histoire

Présence humaine sur le territoire dès la période du paléolithique. En 1964, non loin de la ville de Gongju, un chercheur américain et son équipe ont fait la découverte d'ossements humains et de pierres taillées. Vestiges qui furent datés de -50 000 à – 20 000.

Comme beaucoup de pays, la Corée possède son mythe fondateur : Hwanung, fils du roi du ciel était en quête de divertissement. Il descendit sur terre sur le Mont Baektu, à la frontière entre la Chine et la Corée du Nord. Il y rencontra une tigresse et une ourse qui avaient toutes deux le souhait commun de prendre forme humaine. Afin de les départager il leur proposa une épreuve. Elles devaient passer cent jours dans une grotte avec pour seule nourriture des gousses d'ail et des herbes médicinales. Ce challenge était bien trop ardu pour le félin qui de facto laissa la victoire à l'ourse. Cette dernière se vit donc transformée en femme et prit le nom d'Ungnyeo. Chaque matin, elle priait au pied d'un bouleau sacré afin d'avoir des enfants. Hwann-ung, touché par ces prières décida de s'unir à elle donnant alors naissance au Grand Ancêtre de la Corée Dangun, prince du bouleau. En 2333 avant notre ère fut donc fondé le royaume de Go-Jeoson (littéralement signifiant Matin Calme). Cette légende prit les traits d'un mythe fondateur à partir de 1910, lors de la colonisation japonaise. On retrouve dans cette évolution la genèse du nationalisme; afin de résister idéologiquement contre l'envahisseur nippon. Ce mythe de Dangun est réellement le point d'orgue de l'identité coréenne. De nos jours encore des rîtes chamaniques le célèbrent dans tout le pays. La fête nationale dite de « l’ouverture du ciel » a lieu chaque 3 novembre.

L'arrivée au pouvoir de la dynastie chinoise des Han scellera le sort de ce premier royaume de Go-Jeoson. Il deviendra une région vassale de la Chine. Trois ligues de Han s'y dessinent alors: les Mahan (Han du sud), les Jinhan (Han de l'est) et les Byeonhan (Han brillants). Aux alentours du I^er siècle avant notre ère, l’évolution respective de ces clans verra naître sur la péninsule la période des Trois Royaumes : Goguryo, Baekje et Silla. Cette période fut riche en conquêtes et batailles d'extensions autant internes au pays qu’externes.

Fondation du royaume de Silla par Park Hyeokgeose.

Fondation du royaume de Goguryo par Jumong.

Fondation du royaume de Baekje par Onjo.

Le royaume de Goguryo est le premier à reconnaître le bouddhisme en tant que religion d’État.

Le royaume de Silla qui était pourtant le plus faible au départ, parvient à sortir grand vainqueur de cette guerre que se livraient les trois empires. Silla avait désormais le monopole et réussi à s’unifier avec les deux autres royaumes. La dynastie chinoise des Tang apporta son concours à cette victoire et tout logiquement son système influa beaucoup sur le royaume de Silla. C'est à cette époque là que le bouddhisme commence à fleurir. La ville de Gyeongju, ancienne capitale du royaume, abrite aujourd'hui encore des trésors bouddhiques. On peut y admirer le Bulguk, c’est-à-dire le « domaine de Bouddha », mais surtout la grotte de Seogkuram où se niche un Bouddha géant fait de granit blanc. Le déclin des Tang aura des répercussions sur l’unité que Silla avait su établir.

Cette période sonne le retour des Trois Royaumes que l’on appelle désormais « tardifs ».

Wang Geon, appelé aussi Taejo, fils d’un riche marchand de Silla, fonda la dynastie Goryeo. Il désigna sa nation non plus comme un royaume mais comme un empire. Le nom de sa capitale Hwangdo signifie d’ailleurs «capitale impériale». Les relations paisibles entretenues avec l’Arabie donneront naissance au terme de « Corea ». C’était leur manière de prononcer le nom de Goryeo. Son but principal était de récupérer les provinces prises par la Chine. Les différentes milices militaires furent rassemblées afin de former une armée nationale.

Après s'être emparés de la Chine, les Mongols lorgnent intensément sur la péninsule. Les invasions qui orchestrent sur le sol coréen ont tout bonnement ravagés le pays. Même après le déclin de la dynastie mongole, l'anarchie et la misère ne se résorbent pas. De multiples tensions internes apparaissent.

Aboutissement de la création du Triptitaka Koreana. Ce trésor national se compose de 81 340 planches gravées constituant un recueil de textes sacrés bouddhiques.

A la suite d’un coup d’état de Lee Seong-Gye, la Corée retrouva enfin sa sérénité. On décida de faire revivre le premier royaume coréen en donnant le nom de Joseon à ce tout nouvel empire. C'est à cette période que les lettrés coréens adoptent les enseignements du confucianisme rapidement ralliés par la Couronne en guise de précaution. Cela sonna les heures noires du bouddhisme qui sera réformé et mis au diapason. Mais pour le pays dans sa globalité ce royaume de Joseon fut signe de paix et de prospérité.

La capitale est instaurée à Hanyang, future Séoul.

Il est le Grand Héros du pays, innovateur et sage dans sa manière de gouverner. Développement, opulence et équilibre devinrent les caractéristiques de sa monarchie. La statue de bronze à son effigie près du palais de Gyongbokgung, sa présence sur les billets de 10 000 wons sont des preuves marquantes de l'importance de ce « Père de la nation ».

Mais parmi les grandes œuvres qui ont constellées le règne du roi Sejon, il en est une qui brille plus que les autres : l'invention du Hangul, l'alphabet coréen. Le 9 octobre 1446 est édicté le 훈민정음 Hunminjeongeum, « Sons corrects pour l'instruction du peuple ». Ce nouveau système d'écriture se voulait facile et accessible à tous, à la différence des idéogrammes chinois.

Les invasions japonaises seront repoussées à la suite d'une série de batailles navales lors desquelles l'Amiral Yi Sun-Sin fera des prouesses. Le 14 août 1592, une bonne partie de la flotte nipponne sera détruite. Un an plus tard, les Chinois interviennent dans ce conflit et les Japonais battent en retraite mais seulement pour quelques années. Effectivement à la suite de négociations infructueuses entre la Chine et le Japon sur le sort de la Corée, ils reviennent à l'attaque mais seront de nouveau stoppés.

La Corée sera de nouveau prospère, le commerce intérieur s'épanouit. On constate une nouvelle dynamique sociale et une vague de créativité culturelle. Ce « roi des réformes » était un adepte du mouvement confucianiste Silhak. Les études pratiques, les encyclopédies était mises en avant. Dans la lignée de cette quête de savoir, la bibliothèque royale fit son apparition. De plus l'agriculture se modernise, le système bancaire voit le jour. Mais ce roi meurt soudainement à la suite d'une maladie. La Corée repart alors dans des jours de dégradation où planent crises économique et politique.

C’est la date de ce que l’on appelle l’incident de l’île de Ganghwa. Un bateau japonais naviguait près de cette île et tira quelques coups de canon sur la forteresse. Coups de canon auxquels les Coréens répondirent par la suite. Les Japonais décrétèrent être victimes d'une agression et ils exigèrent la signature d'un traité. Le traité de Ganghwa, premier d'une longue série de traités inégaux envers la Corée, ouvrait le commerce japonais à trois ports : Busan, Incheon et Wonsan.

Le pays adopte son drapeau, le Taegeukgi.

La rébellion paysanne du Donghak scellera le sort de la Corée. Ce soulèvement était à l'encontre du gouvernement et de son système féodal. La Chine et le Japon virent là une occasion en or de mettre une fois pour toute la main sur la Corée. Ils envoyèrent leurs forces respectives. Cette guerre sino-japonaise fut remportée par le Japon. Dans un premier temps seul un protectorat fut établi.

A la suite du protectorat, l'empire nippon put enfin, comme il en rêvait, prendre le contrôle total de la péninsule coréenne. La domination qui va s'en suivre demeura implacable, cruelle et féroce. Les capitaux coréens furent écrasés au profit des capitaux japonais. Les Coréens furent obligés de rejoindre l'armée impériale. Les Japonais méprisaient les Coréens, exploitaient leur richesse et dénigraient leur culture. Les cadences de travail acharnées, les conditions d’hébergement plus que précaires et les soins fantômes décimèrent la population. Affront suprême, les adolescentes coréennes qui ont dû endosser le rôle de « femme de réconfort » auprès des soldats japonais.

Le mouvement de protestation le plus célèbre fut celui du Samil. Préparé par un petit groupe d’intellectuels et de religieux, ce mouvement pacifiste visait à montrer aux Japonais que les Coréens ne se laisseraient pas faire. Par le biais de journaux non autorisés, la déclaration d'indépendance ainsi que des consignes de résistance ont pu circuler auprès de tout le monde. Des milliers de personnes se sont réunis par la suite, chantant à plein poumon leur hymne national et clamant avec ferveur leur désir d'indépendance. La réponse japonaise ? Emprisonnements, tortures et exécutions. Cette colonisation laissa une plaie béante dans le cœur des Coréens et une forte rancœur en particulier, car les Japonais n'ont jamais reconnu leurs actions.

Fin de la Seconde Guerre mondiale, le Japon capitule. Comme établi secrètement à Yalta, les États-Unis et l'URSS se rendent en Corée et séparent administrativement la péninsule. Les communistes de Staline au nord du 38^e parallèle et les capitalistes de Roosevelt/Truman au sud. Sur le papier, il fallait démanteler l'empire japonais et s'assurer de leur départ de la péninsule. Mais on voit se dessiner les prémisses du conflit idéologique de la Guerre froide. La politique américaine avait pour cheval de bataille l'arrêt de l'expansion du communisme. De nombreux pourparlers et négociations ont lieu en vue d'une réunification, mais rien de bien probant n'en résulte. L'ONU décida de mettre en place des élections, chapeautées par une commission étrangère. Ces élections n'auront lieu que dans la partie sud car Moscou refuse à cette commission l'accès à son territoire coréen.

Les élections se déroulèrent dans le Sud et Lee Syng-Man sera officiellement porté à présidence.

Création au nord de la République démocratique populaire de Corée. Le Nord et le Sud ont alors des fonctionnements opposés, le pays est devenu pluriel.

La guerre de Corée éclate et les querelles américano-soviétiques se révèlent. La Corée a tout simplement servi d'excuse. Le dimanche 25 juin 1950, les troupes de Kim Il-Sung attaquent le sud. Séoul s'effondra en trois jours seulement.

Harry Truman rassembla ce jour les Nations unies et établit une coalition internationale afin de restaurer la paix sur la péninsule.

Le général MacArthur fort de 75 000 hommes débarque par l’ouest, à Incheon et très rapidement Séoul fut de nouveau libre. La suite va se dessiner comme un « ping-pong meurtrier » avec le 38^e parallèle pour filet. Après la libération de Séoul, les troupes du sud progressent au nord et prennent la capitale Pyongyang.

Cette fois-ci ils sont rejoints par près d'un demi million de volontaires chinois et franchissent ensemble les portes du sud. L'ONU se replie car elle ne peut faire face. Le quelque peu extrême général MacArthur voulait créer une barrière radioactive entre la Chine et la Corée du Nord. Fort heureusement il fut remplacé par le plus raisonnable Matthew Ridgway. Truman opte pour des négociations et le retour au statu quo ante bellum au niveau du désormais célèbre 38^e parallèle. Les échanges diplomatiques en vue d'un apaisement sont bien ardus et les combats continuent de faire rage.

Quelques mois après la mort de Staline, un cessez-le-feu sera signé à Panmunjeom. Il sera également décidé de la création d'une zone démilitarisée, longue de 4 km et au niveau même du 38^e parallèle. Néanmoins aucun traité de paix n'a été signé et donc techniquement même 66 ans après, les sœurs ennemies sont toujours en guerre. Le bilan humain fut désastreux. L'ONU annonce près de 2 500 000 morts. Les villes sont dévastées. L'ancien pays uni est maintenant démembré et cloisonné. A la suite immédiate de cette guerre inutile et meurtrière le nord et son « communisme dynastique» connaîtra une réussite économique largement supérieure au sud. La Corée du Sud sera un des pays les plus pauvres du monde. Au regard de ces informations, la jungle urbaine qu'est de nos jours Séoul parait fascinante et irréelle.

A partir de cette année-là  sur un modèle capitaliste, la République de Corée se développe économiquement. Mais on ne peut pas dire que le climat général du pays soit synonyme de paix. Le régime de Rhee est renversé. Mais cette Seconde République sera dans l’incapacité de réorganiser ce pays encore traumatisé.

A la suite d’un putsch, le général Park Chung-Hee prend la place de chef de l’état.

Assassinat de Park Chung-Hee. Chun Doo Hwan est désormais le chef du pays. Le pays se voit dirigé encore une fois par une dictature militaire qui même si elle relève économiquement la situation du pays, demeure très autoritaire et inégale envers le peuple.

De nombreuses révoltes eurent lieu afin de réprimer les abus du pouvoir et d’instaurer une démocratie. Une des plus célèbres de ces contestations est celle du soulèvement de Gwangju. Le peuple est profondément irrité par les prises de pouvoir illégales. Il décide donc de faire entendre ses multiples contestations. Des centaines de citoyens dont beaucoup d’étudiants perdirent la vie en faisant face aux militaires qui pointaient leurs armes sur eux et qui n’hésitaient pas à s’en servir. Dans un premier temps cette révolte fut perçue comme orchestrée par la Corée du Nord mais quelques années après il fut reconnu en tant que mouvement pour la démocratie.

Le mouvement démocratique amorcé à Gwangju se verra finalisé lors de l’élection du premier président civil Kim Young-Sam.

Elle est la fille de l’ancien dictateur Park Chung-Hee. Il s’agit de la première femme présidente de la Corée du Sud (2013-2016/2017) mais à son actif, elle a de moins reluisantes actions. Elle fut reconnue coupable de beaucoup de scandales d’argent sale, de corruptions et d’abus de pouvoir. Pendant deux mois, le peuple coréen se retrouvait chaque semaine une bougie à la main, afin de protester contre elle et ses agissements. Cette « révolution des bougies » sera récompensée lorsque fut prononcée sa destitution. Encore une fois et comme souvent dans son histoire, le peuple coréen se rassemble et il est soudé contre toutes les formes d’autorité illégales, ou bien dans ce cas-ci immorales.

Election de l’actuel président Moon Jae-In, fervent défenseur des droits de l’homme.

Parasite, de Bong Joon-ho, est récompensé de quatre Oscars, dont celui du meilleur film.

L’ex-présidente Park Geun-hye est condamnée à trente-cinq ans de prison.

La Corée du Sud accueille les Jeux olympiques d'hiver à Pyeongchang.

Yoon Suk Yeol du parti Pouvoir au Peuple succède à l'ancien président Moon Jae-in.

159 personnes perdent la vie au cours d'une bousculade lors des festivités d'Halloween dans le quartier d'Itaewon.

Le leader de l'opposition Lee Jae-myung est poignardé lors d'une tentative d'assassinat à Busan.