Histoire Histoire

La christianisation de la Pologne correspond à l'introduction et à la diffusion du christianisme à travers le pays, établissant par la même occasion les fondations de l'État polonais. L'impulsion de ce processus est marquée par le baptême de la Pologne, via le baptême personnel de Mieszko I^er (premier souverain du futur État indépendant polonais) et d'une grande partie de sa cour. La cérémonie s'est tenue le samedi saint, 14 avril 966.

Le 18 avril 1025 (un dimanche de Pâques), Bolesław I^er, aussi appelé le Vaillant, est couronné par l'archevêque de Gniezno. Il devient le premier souverain couronné de Pologne, créant ainsi le premier royaume polonais. Ni l'approbation de l’empereur germanique, ni l'autorisation du pape n'ont été attendues pour organiser le couronnement.

Bolesław I^er Chrobry (967-1025) est le fils de Mieszko I^er (premier duc de la dynastie des Piast) et de la princesse Dobrawa. En 992, à la mort de son père, il hérite de la principauté de Grande Pologne et débute rapidement l'expansion de l'État polonais via une activité militaire et politique soutenue. Il décède la même année que son couronnement, le 17 juin 1025.

Kazimierz III Wielki (Casimir III le Grand en français) est né le 30 avril 1310 à Kowal. Il est le fils du roi Ladislas I^er, dit le Bref, et d'Edwige de Kalisz. Couronné en 1333, il hérite d'un royaume affaibli et divisé. Grâce à son charisme et son esprit d'analyse, il met en place une politique judicieuse qui parviendra au fil des années à faire de la Pologne une puissance régionale florissante. En effet, le souverain entreprend de grandes réformes administratives et législatives, et contribue à l'essor des villes via le développement du commerce, stimulant ainsi l'économie du pays. C'est d'ailleurs sous son règne que la ville de Cracovie devient le centre culturel et académique majeur que l'on connaît encore aujourd'hui. Enfin, sa politique étrangère astucieuse renforce durablement la croissance polonaise par le biais d'alliances stratégiques scellées avec d'autres puissances européennes. Soucieux du bien-être de ses sujets et de la prospérité de son pays, il promeut la tolérance religieuse et met en place des mesures pour protéger les communautés juives, afin de leur offrir un espace où s'établir. Il s'agit en fait d'un échange de bons procédés, alors que Casimir III le Grand cherche à développer économiquement son territoire. Il entreprend enfin la construction d'infrastructures, telles que des routes et des forteresses pour sécuriser la région.
Après trente-sept années de règne, Casimir III le Grand décède le 5 novembre 1370. Il laisse dernière lui un héritage durable et est encore considéré aujourd'hui comme l'un des plus grands rois de l’histoire polonaise. Son règne est en effet souvent reconnu comme l'âge d'or de la Pologne médiévale.

Fondée par le roi Kazimierz III Wielki (Casimir III le Grand), l’université Jagellon de Cracovie, autrefois connue sous le nom d'Académie de Cracovie, est l'une des plus anciennes universités d'Europe centrale, juste après l’université Charles de Prague. Le nom actuel de l'université, Jagellon, fait référence à la dynastie royale qui, jadis, a gouverné la République des Deux Nations (Pologne-Lituanie). C'est grâce à Władysław II Jagellon, le premier roi de cette dynastie, que l'université est refondée de manière permanente en 1400.

L’université Jagellon de Cracovie continue aujourd'hui de bénéficier d'une excellente réputation dans le pays et à l'international.

Le grand-duché de Lituanie conclut une alliance avec le royaume de Pologne. Le mariage de la reine Jadwiga (Hedwige) et du grand-duc de Lituanie Jagellon (en lituanien Jogaila) marque le début de cette union stratégique entre les deux pays. La Lituanie étant un grand-duché païen et la Pologne un royaume catholique, Jogaila se convertit au christianisme et est couronné roi de Pologne sous un nouveau nom : Władysław II Jagiełło.

L’union polono-lituanienne durera plus de quatre siècles et sera l'une des plus importantes puissances politiques d'Europe de l'Est. Elle favorisera grandement l'échange culturel et la diffusion du christianisme dans la région.

La bataille de Grunwald oppose, le 15 juillet 1410, l'Union polono-lituanienne et l’ordre des Chevaliers teutoniques près du village de Grunwald (Pologne). Sous le commandement du roi polonais Władysław II Jagiełło et du grand-duc lituanien Vytautas, la victoire de l'Union polono-lituanienne est écrasante, renforçant ainsi leur pouvoir et leur puissance. Du côté des chevaliers teutoniques, les pertes subies sont lourdes, ainsi l’ordre sort affaibli à plusieurs niveaux de cette bataille. Cette victoire est considérée comme l'une des plus grandes de l’histoire polonaise.

Créée le 1^er juillet 1569, l'Union de Lublin réunit politiquement le royaume de Pologne et le grand-duché de Lituanie. Cette alliance prend ses racines dans les liens historiques qu'entretiennent les deux nations depuis plusieurs siècles. La République des Deux Nations voit le jour suite à cette union. Elle est alors dotée d'un monarque, d'un parlement et d'une monnaie unique. Plusieurs monuments commémorant l'Union se situent dans la ville de Lublin, comme le monument de l'Union de Lublin, la chapelle de la Sainte-Trinité, l'église Saint-Stanislas-Évêque-Martyr et le couvent des Dominicains.

La rébellion de Khmelnytsky (aussi appelée soulèvement de Khmelnytsky) consiste en la rébellion des Cosaques d'Ukraine contre la Pologne-Lituanie. Portés par Bohdan Khmelnytsky, les Cosaques se soulèvent contre l'oppression polono-lituanienne, menaçant ainsi son contrôle en Ukraine. Bien qu'elle se soit rapidement étendue, la rébellion échoue finalement, et un traité est signé, établissant une autonomie limitée pour l'Ukraine, sous souveraineté polono-lituanienne. Cet événement cristallise de vives tensions entre les deux nations et conduira par la suite à la guerre polono-cosaque.

La première guerre du Nord fait référence à une série de conflits qui ont eu lieu entre 1655 et 1660, impliquant la Suède et d'autres nations bordant la mer Baltique. En juillet 1655, la Suède envahit la Pologne-Lituanie. Après la bataille d'Ujście, le 25 juillet 1655, la République des Deux Nations se rend. Ainsi, de 1655 à 1660, la puissance polono-lituanienne se retrouve impliquée dans un conflit avec la Suède pour retrouver son indépendance.

Cette période de l’histoire polonaise est dense et significative. En 1683, l'Empire ottoman assiège la ville de Vienne, menaçant ainsi la chrétienté. Jean III Sobieski, roi de Pologne et grand-duc de Lituanie, intervient alors avec ses forces armées pour briser le siège ottoman et libérer la ville. Cette victoire marque la fin de l'avancée ottomane en Europe centrale et renforce les relations entre les nations européennes.

Le partage de la Pologne se déroule à la fin du XVIII^e siècle et marque la disparition de la Pologne-Lituanie en tant qu'entité souveraine. De 1772 à 1795, la Russie, la Prusse et l'Autriche s'entendent pour se partager les territoires polono-lituaniens. Usée par des partages successifs, la Pologne-Lituanie indépendante est dissoute, absorbée par les trois puissances voisines. La division brutale du territoire ne laisse pas la population indifférente et provoque de nombreux soulèvements nationalistes. Cette période, durant laquelle le pays subit l'oppression étrangère, est l'une des plus sombres de l'histoire polonaise. Ce n'est d'ailleurs qu'à la fin de la Première Guerre mondiale que le pays retrouvera son indépendance.

Le 3 mai 1791, la République des Deux Nations adopte sa Constitution et devient la deuxième nation en Europe à rédiger un document législatif de ce genre. Le texte reflète les idéaux des Lumières (Oswiecenie en polonais), un mouvement littéraire, philosophique et culturel que connaît l'Europe au XVIII^e siècle. Le but principal du document est de moderniser le pays, de garantir les droits fondamentaux tels que la liberté d'expression, la liberté religieuse et l'égalité devant les lois, ainsi que de proposer un système de gouvernement parlementaire. La Constitution ne résistera pas aux partages successifs du territoire polono-lituanien entre la Russie, la Prusse et l'Autriche, et disparaîtra. Bien qu'il n'ait pas pu être protégé, ce texte reste significatif dans l’histoire constitutionnelle du pays, mettant en lumière ses engagements démocratiques.

1794 : Insurrection de Kościuszko contre les puissances occupantes

En 1794, une courageuse insurrection est lancée par Tadeusz Kościuszko contre les puissances occupantes. Son but avec ce soulèvement est simple : restaurer l'indépendance de la Pologne en abolissant l'oppression étrangère. Bien que soutenue par la population, l'insurrection est vite écrasée par la coalition russe, prussienne et autrichienne. Les espoirs d'indépendance et de liberté souveraine s'envolent avec cet échec et entraînent un durcissement de l'occupation via des répressions brutales, ainsi qu'un nouveau partage du territoire. L'insurrection de Kościuszko reste néanmoins une action symbolique, ayant inspiré les générations de futurs combattants pour l'indépendance.

1830-1831 : Insurrection de Novembre contre la domination russe

Du 29 novembre 1830 au 21 octobre 1831, l’insurrection de Novembre éclate contre la domination russe. L'année 1830 est marquée par des événements révolutionnaires en Europe venant déstabiliser l'ordre établi. C'est un appel à la mobilisation de l'armée polonaise pour aider l'armée russe à réprimer la révolution belge qui met le feu aux poudres. Les politiques répressives menées par la Russie à l'égard du peuple polonais ont elles aussi un rôle à jouer dans ce soulèvement. De nouveau, les forces russes maîtriseront la rébellion et, dans un bain de sang, réussiront à imposer un contrôle total sur le pays.

1863-1864 : Insurrection de Janvier

Une autre tentative de regagner l'indépendance prend place du 22 janvier 1863 au 11 avril 1864 par le biais d'un nouveau soulèvement. À l'instar des précédentes insurrections, celle de Janvier est un échec. Malgré la résistance héroïque de la population, les forces russes prirent le dessus, éteignant une fois encore les espoirs d'indépendance.

Éminente scientifique, Marie Curie (née Maria Skłodowska) voit le jour à Varsovie le 7 novembre 1867. Ses diverses découvertes, notamment sur la radioactivité, laisseront une trace indélébile dans l'histoire de la science. En 1891, elle déménage en France pour poursuivre ses études et s'inscrit à la Sorbonne. Avec son mari, Pierre Curie, elle travaille sur des expériences notables, qui révolutionneront la compréhension de la matière. Forts de leur acharnement, ils découvrent deux nouveaux éléments radioactifs : le polonium et le radium. Malgré les préjugés qu'elle subit en tant que femme, Marie Curie persévère, repoussant les limites de la connaissance, et devient la première femme à remporter un prix Nobel. Elle décède à Passy, le 4 juillet 1934.

Lors de la Première Guerre mondiale, la Pologne subit un nouveau découpage et est divisée entre les trois puissances occupantes : l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie et la Russie. Chacune de ces nations s'établissent alors sur le territoire polonais, après s'en être disputé le contrôle. Toujours sous le joug de l'occupation, la population se soulève par le biais de forces armées indépendantes, constituées de civils. Ce n'est cependant qu'à la fin du conflit, avec l'effondrement des puissances occupantes, que la Pologne retrouve son indépendance. En 1918, le pays est rétabli en tant qu'État souverain : la République est proclamée. Cet événement est encore aujourd'hui très symbolique !

Peu de temps après avoir retrouvé son indépendance, la Pologne est de nouveau menacée par l'invasion étrangère. La bataille de Varsovie, aussi connue sous le nom de « miracle de la Vistule », marque un tournant décisif dans la guerre polono-soviétique de 1920. Face à l'Armée rouge, en supériorité numérique, les Polonais luttent avec détermination pour protéger leur territoire. Grâce à une contre-offensive polonaise maîtrisée, l'ennemi est stoppé net près de Varsovie. En plus de sauver la Pologne face à une nouvelle invasion, cette victoire écrasante met, pour un temps, fin aux ambitions expansionnistes de la Russie.

Le Seconde Guerre mondiale sera le théâtre d'événements majeurs dans l’histoire polonaise.

1939-1945 : Occupation de la Pologne par l'Allemagne nazie et l'Union soviétique

Le 1^er septembre 1939, les forces allemandes envahissent le Pologne via Gdańsk. À l'époque, c’est une « ville libre » instaurée par le traité de Versailles en 1919. Malgré la résistance héroïque des soldats polonais, l'effet de surprise ainsi que leur infériorité numérique auront raison de leur bravoure. La Seconde Guerre mondiale débute officiellement.

Octobre 1939 : Occupation de Varsovie par les forces allemandes

Dès le début de l'occupation, les forces allemandes imposent un régime brutal aux habitants de Varsovie, afin de les affaiblir puis de les soumettre.

Novembre 1940

En novembre 1940, le ghetto de Varsovie est créé. Il s'agit d'une zoné fermée où les Juifs de la ville sont regroupés. Les conditions de vie dans le ghetto sont atroces, la famine est quotidienne, la surpopulation favorise la prolifération des maladies. La zone de 307 ha compte plus de 400 000 personnes. En 1943, après les premières séries de déportation vers les camps de la mort, la révolution s'organise dans le ghetto. Le 19 avril 1943, l'insurrection débute, les Juifs du ghetto de Varsovie, alors en infériorité numérique et technique, résisteront environ un mois face aux forces allemandes. Une fois l'insurrection réprimée, le ghetto est détruit  le 16 mai 1943 et les survivants seront à leur tour déportés. Quelques jours après, le 23 mai, la synagogue de Varsovie est dynamitée.

1940 : Massacre de Katyń

Des milliers d'officiers Polonais sont exécutés par les forces soviétiques. Malgré des preuves incriminantes, l’Union soviétique niera son implication dans ce massacre, accusant les forces allemandes.

1944 : Soulèvement de Varsovie

À l'instar des Juifs dans le ghetto, les habitants de Varsovie se révoltent contre l'occupation allemande.

1945 : La Pologne devient un État communiste, sous l'influence de l'Union soviétique

En 1980, le mouvement syndical Solidarność, fondé et dirigé par Lech Wałęsa et Anna Walentynowicz, voit le jour. Il s'agit du premier syndicat indépendant et non communiste dans un pays du bloc de l'Est. Son rôle se révèle capital dans la lutte contre le régime communiste, ainsi dans le combat pour la démocratie. Malgré la répression du régime en vigueur, Solidarność contribuera à la mise en œuvre de diverses réformes politiques, ainsi qu'aux élections parlementaires libres de 1989. Lech Wałęsa deviendra d'ailleurs le premier président non communiste de la Pologne un an plus tard.

L'année 1989 marque l'effondrement du régime communiste en Pologne. Cet événement historique conduira d'ailleurs le pays vers la démocratie. Le rôle du mouvement syndical Solidarność est prépondérant dans cet épisode marquant. Le syndicat parvient en effet à rassembler le peuple autour de revendications communes, telles que la liberté du pays, faisant pression sur le régime en place. Suite à des négociations, des élections libres se tiendront en juin 1989, mettant définitivement fin au régime communiste.

Le 1^er mai 2004, la Pologne devient membre à part entière de l'Union européenne avec neuf autres pays. L'adhésion de la Pologne à l'Union européenne est une étape cruciale dans son développement. Elle lui offre en effet de nouvelles perspectives économiques, politiques et culturelles grâce aux fonds européens auxquels elle a désormais accès. La Pologne renforce ainsi sa position sur la scène européenne et internationale.

Andrzej Duda est élu président de la Pologne à l'issue des élections de mai 2015. Ex-député polonais puis européen, il accède au pouvoir avec une étroite avance sur son adversaire. L'élection du candidat conservateur suscite des espoirs et des attentes auprès d'une grande partie de la population. Cependant, pour les plus libéraux, la présence du nouveau président est une source de débats et de préoccupations. En effet, ce dernier met en place des politiques nationalistes et conservatrices, notamment dans le domaine de la justice et des droits de l’homme. Ses prises de position ainsi que son étroite relation avec Donald Trump  susciteront d'ailleurs de nombreuses réactions à l'échelle nationale et internationale. Réélu en 2020 pour cinq ans, Andrzej Duda continue de diviser le pays et perd peu à peu en popularité à cause de sa gestion approximative de l'inflation.

La grève des femmes fait référence à un mouvement de protestation massif survenu en 2020 en Pologne. Suite à une décision de justice visant à restreindre l'accès à l'avortement, des milliers de femmes dans le pays s'insurgent, se réunissant ainsi dans la rue pour protester. Malgré les oppositions, le mouvement parvient à faire entendre sa voix et ses revendications. Cette grève, inédite en Pologne, suscite un vaste débat à l'échelle nationale et internationale, mettant en exergue les inégalités persistantes dans le pays.

En février 2022, la Russie lance une opération militaire en Ukraine, pays voisin de la Pologne. La Pologne n'est pas touchée directement par ce conflit, mais se retrouve en première ligne pour l'accueil des réfugiés ukrainiens. Malgré les quelques tensions existantes entre la Pologne et l'Ukraine, ainsi que la politique migratoire polonaise stricte, le pays accueille à lui seul plus de la moitié des migrants. La Pologne, touchée par la situation en Ukraine et consciente de son lourd passé, met en effet tout en place pour tendre la main à son voisin ukrainien.

En octobre 2023, se sont des élections parlementaires cruciales qui se sont tenues en Pologne, dans un climat de fortes tensions politiques. Les principaux partis en lice étaient le parti au pouvoir, Droit et Justice (PiS), dirigé par Jarosław Kaczyński, et la Coalition civique (KO), menée par Donald Tusk. La campagne a été dominée par des débats sur la justice, les médias, l'éducation et les droits des minorités. Le PiS a mis l'accent sur ses politiques sociales et économiques, tandis que la KO a critiqué les atteintes à l'État de droit et prôné une meilleure coopération avec l'UE. Le taux de participation élevé a montré l'engagement des Polonais pour ce scrutin important. En 2024, les élections Européennes sont venues confirmer le résultat de KO, arrivé de nouveau en tête dans le pays.