Climat au Costa Rica
La richesse des écosystèmes du Costa Rica a pu se développer grâce à un allié indispensable : le climat. Situé entre les 8e et 13e degrés de latitude nord, ce petit pays d’Amérique centrale jouit d’un climat tropical où chaque région est caractérisée par des conditions naturelles particulières. Des plaines du Pacifique jusqu’aux hautes crêtes de la Vallée centrale, les fortes pluies, les saisons sèches et les forêts humides influencent la diversité des territoires costariciens. La côte Caraïbes et le sud du pays bénéficient d’un climat tropical humide tandis que la côte Pacifique profite d’un climat tropical sec. Le pays ne connaît que deux saisons, la saison sèche et la saison humide. Toutefois, les saisons ont peu d’influence sur la température qui reste relativement stable, d'où l'autre surnom très poétique du Costa Rica : l'éternel printemps. À chaque saison ses avantages, mais quoi qu’il arrive le mercure descend rarement en dessous de 20 °C !
Saison sèche et saison verte
La saison sèche est la saison d’été. Elle débute fin décembre et finit fin avril ou début mai. Durant cette période, certaines régions, comme le Guanacaste et une partie de la province de Puntarenas, ne reçoivent pas de pluie pendant près de six mois. Les températures sont chaudes et se situent généralement entre 30 et 35 °C. C’est le moment privilégié des touristes venus profiter des journées ensoleillées : le risque de pluie est très faible et un beau ciel bleu s’installe de l’aube au crépuscule. Attention toutefois, les mois de décembre et janvier sont de manière générale assez pluvieux et cela concerne l’ensemble du territoire… Même si l’on est théoriquement en saison sèche !
Le reste de l'année, de mai (traditionnellement de la San Isidro, le 15 mai) à fin décembre, l'hiver se caractérise par une saison des pluies aussi appelée « saison verte ». Si le paysage est si vert au Costa Rica, c’est effectivement grâce à la pluie : avec près de 2 926 mm/an de pluie par an, le Costa Rica est le sixième pays au monde où il pleut le plus. Durant la saison verte, les averses sont récurrentes et il peut pleuvoir jusqu'à vingt jours par mois. Les régions les plus concernées par la saison verte sont les basses-terres humides de la côte Caraïbe et la côte sud du Pacifique. Sur la péninsule d’Osa, immense sanctuaire biologique, le surnom de saison verte prend tout son sens : la pluie dévoile la beauté de la végétation d’un vert particulièrement luxuriant. Certains préfèrent même ce climat humide où la végétation tropicale révèle des teintes de verts à l’infini. Les rivières et fleuves grossissent, les cascades reprennent de leur splendeur et les couchers de soleil sont particulièrement saisissants. Petite subtilité cependant : la saison humide n’est pas la même à l’est et à l’ouest du Costa Rica. La côte Pacifique est moins humide que la côte Caraïbe et sud Pacifique où la pluie est présente tout au long de l’année. En saison verte, la matinée est souvent ensoleillée, laissant place, en début d’après-midi, à des pluies parfois torrentielles, mais souvent de courte durée. Toutefois, les pluies sont moins intenses en juillet grâce au phénomène du « Petit été » appelé el veranillo. Au mois de juin, après la Saint-Jean qui se célèbre le 24 juin, el veranillo s’étend en moyenne sur une quinzaine de jours. Annoncé par un orage très violent, il offre un répit estival au début de la saison des pluies. C’est d’ailleurs l’un des meilleurs moments pour visiter le Costa Rica qui reçoit moins de touristes en cette basse saison : vous profiterez des avantages de la saison verte sans en avoir les inconvénients ! Enfin, du côté des montagnes, l’altitude fait perdre quelques degrés : les températures sont beaucoup plus fraîches et peuvent descendre jusqu’à 5 °C.
Au coeur du climat tropical
Le climat du Costa Rica ne se résume toutefois pas à sa saison sèche et à sa saison verte. Situé sur l’isthme panaméricain, entre l’Equateur et le Tropique du Cancer, le petit pays est soumis à des conditions météorologiques complexes et subit de plus en plus les effets du changement climatique. Ses micro-climats peuvent surprendre et la météo peut changer très brusquement. Chaque année en Amérique centrale des ouragans font des centaines de victimes, détruisent les infrastructures et les récoltes et provoquent parfois même des inondations. Des périodes de sécheresse ont également des effets dévastateurs : le sol des régions tropicales est soumis depuis des millénaires à une forte érosion et la mince couche de terre est par conséquent, très pauvre. Les écosystèmes sont de plus fragilisés par un ensoleillement continu qui entraîne donc une forte chaleur suivie d’une forte évaporation. Du côté de la côte Caraïbe, de plus en plus d’inondations frappent certaines villes et villages où de nombreuses maisons sont construites sur pilotis. De par sa position géographique, le Costa Rica n’est pratiquement pas menacé par les ouragans, ces fortes tempêtes tropicales qui ont besoin de l’air chaud et humide des océans tropicaux afin de se développer. Le pays est protégé par la partie nord de la Colombie qui fait remonter les vents vers le Nicaragua, toutefois, il se trouve sous le chemin de la plupart des ouragans et les effets de quelques queues d’ouragans l’impactent occasionnellement. Fin 2016, l’ouragan Otto a traversé le pays pendant près de 16 heures avant d’atteindre la côte Pacifique. Neuf personnes ont péri dans les villages de Bagaces, dans le Guanacaste et Upala, tout au nord du Costa Rica, où, en six heures, il a plu autant qu'en un mois de novembre. En novembre 2020, les pluies torrentielles de l’ouragan Eta ont provoqué des inondations catastrophiques ainsi que des glissements de terrain dans la région Pacifique. Chaque année, de début juin à fin novembre, des tempêtes tropicales et des ouragans de plus en plus violents traversent le pays : le dérèglement climatique entraîne une hausse des températures des océans, ce qui favorise la formation d’ouragans plus puissants et porteurs de davantage de pluies, particulièrement menaçants pour les populations, selon le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC). Rien qu’en 2022, cinq ouragans de catégorie 1 à 4 sur l’échelle de Saffir-Simpson (des vents de 102 à 250km/h) ont touché le Costa Rica. Seul l’ouragan Bonnie, qui s’est formé dans les Caraïbes, a touché terre entre le Nicaragua et le Costa Rica. Chacune de ces catastrophes naturelles endette le pays, pris dans un engrenage coûteux lorsqu’il s’agit de tout reconstruire. Ouragans, inondations, sécheresses, les événements météorologiques extrêmes liés au réchauffement climatique sont de plus en plus nombreux. Bordé par l’océan Atlantique à l’est et l’océan Pacifique à l’ouest, le pays, particulièrement menacé par la montée des eaux, a décidé d'aligner ses priorités sur l'action mondiale pour le climat et a déjà préparé une stratégie à long terme.
Pays pionnier dans la lutte contre le changement climatique
Le Costa Rica n’échappe pas aux questions liées au bouleversement climatique. Face à ce grand défi du XXIe siècle, le pays s’est montré particulièrement précurseur en matière de solutions et a toujours évolué plus rapidement que tous les autres pays du monde sur les problématiques écologiques. Ses prises de positions se sont concrétisées dès 1998 grâce au vote de la loi sur la biodiversité, qui confère à l’Etat une souveraineté complète dans le domaine et à l’inscription du droit à un environnement écologiquement équilibré dans sa constitution. Conscient de sa vulnérabilité face au changement climatique, le Costa Rica est rapidement devenu un leader mondial dans la lutte contre l'urgence climatique. Les gouvernements successifs, soucieux de préserver et d’optimiser les écosystèmes du pays, ont tout d’abord compris l’importance de protéger le littoral du pays : les côtes costariciennes, riches de mangroves, de récifs coralliens et de zones humides, sont de précieux tampons contre les catastrophes naturelles et l'élévation du niveau de la mer. Dans une Amérique latine qui n’est pas encore passée à l’action contre le changement climatique, le Costa Rica a devancé tout le monde sur le chemin de la régénération écologique. Lors de la COP 15 qui s’est déroulé en novembre 2022 au Canada, le pays a fait partie de la coalition pour la haute ambition climatique : protéger au niveau mondial 30 % des terres et des océans à l’horizon 2030. Une mesure qui permet d’absorber de grandes quantités de carbone tout en régénérant la biodiversité. Porté en partie par Carlos Alvarado, président du Costa Rica de 2018 à 2022, cette proposition de cadre mondial pour la protection de la biodiversité, a été adoptée afin de répondre à « l’urgence de la nature » et de prendre les mesures nécessaires pour garantir les systèmes de survie de la planète. Lors de la présidence de Carlos Alvarado, le Costa Rica a reçu en 2019 le prix du Champion de la Terre décerné par l’ONU, le titre environnemental le plus prestigieux. L’ancien président Alvarado a propulsé le Costa Rica en tant que modèle de protection de l’environnement et considérait la lutte contre le changement climatique comme une priorité. Cependant, le nouveau président Rodrigo Chaves, élu au printemps 2022, n’a pas les mêmes ambitions écologiques. Ce conservateur, ancien ministre de l’Economie et ancien cadre de la Banque mondiale a même refusé de ratifier l’Accord d’Escazu alors que 24 pays, dont le Mexique, l’Argentine et le Chili, l’ont déjà paraphé. Cet accord entérine notamment le droit d’accès à l’information des citoyens sur les thèmes de l’environnement, leur participation aux prises de décisions, et ouvrait la voie à l’instauration d’une justice environnementale.
Dans les instances internationales, le Costa Rica reste une voix puissante pour représenter les pays qui subissent de plein fouet les conséquences des bouleversements climatiques. Membre du groupe V20, qui réunit 20 pays très vulnérables au changement climatique, le Costa Rica se mobilise depuis 2015 pour mobiliser des ressources en leur faveur. En parallèle de ses actions en matière de protection de la diversité, le gouvernement a également développé en avril 2022 une politique nationale d’adaptation au changement climatique. Véritable feuille de route visant à améliorer la résilience du pays aux impacts du changement climatique, ce plan définit six axes prioritaires : la gestion des connaissances sur les effets du changement climatique, l’aménagement du territoire, la gestion des écosystèmes, les services publics et les infrastructures, l’agriculture et la finance. Depuis 2015, le Costa Rica a également intégré la Climate Promise du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud). Il s’agit du plus grand programme mondial fixant les objectifs de l’Accord de Paris sur le climat.