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Une population qui augmente et se diversifie

Au XVIe siècle, il y avait moins d'un million d’habitants en Suède. Au XIXe siècle, l’accroissement rapide de la population fournit la main-d’œuvre nécessaire aux industries forestières de la région de Norrland et alimente les flux migratoires vers les villes industrielles. De 1865 à 1914, plus d’un million de Suédois émigrent vers l’Amérique du Nord, et jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, la population suédoise se caractérise par une grande homogénéité.

La Suède est historiquement une terre d'accueil et d'immigration, et le pays a toujours reçu des réfugiés (d'Irak, d'Iran, mais aussi de Yougoslavie). En 2015, la Suède est le pays qui accueille le plus de réfugiés proportionnellement à sa population. Cependant, le pays a changé sa politique migratoire ces dernières années, fermant ses frontières à l'immigration et mettant en place des règles plus complexes et contraignantes afin de limiter le nombre d'immigrants. L'arrivée au pouvoir en 2022 de la coalition de droite et d'extrême droite menée par Ulf Kristersson marque un nouveau tournant dans les restrictions de l'immigration. Aujourd’hui, environ 20 % des résidents suédois sont nés à l'étranger.

Les Sâmes, dernière population autochtone d'Europe

La population sâme habite dans le Grand Nord, sur un territoire proche de l'Arctique. Pendant longtemps, les pays scandinaves ont exercé leur domination sur ce peuple et ont tenté de l'assimiler (souvent avec violence). Ainsi, les noms de Lapons et de Laponie ont désormais une connotation très péjorative et rappellent une histoire coloniale douloureuse. Il est donc important d'appeler cette population par son vrai nom, Sami, qui signifie « fils du soleil ». Aujourd’hui, les Sâmes se partagent entre la Norvège (45 000), la Suède (20 000) et la Finlande (6 500). « Est sami celui qui a un grand-parent sami ou qui, parlant sâme, se définit comme tel et est considéré comme tel par ses semblables ». Grâce à cette définition, les Sâmes se font reconnaître comme formant un seul et même peuple.

À l’origine, les Sâmes assuraient leur subsistance par la chasse et la pêche. Les fondements de leur société reposaient jadis sur la croyance en la bienveillance des dieux et la sagesse des anciens. Le chaman, un prêtre-sorcier appelé noaidi, assurait la médiation avec les dieux et autres puissances surnaturelles. L’attribut du chaman était un tambour à l’aide duquel il pouvait prédire l’avenir, guérir les malades et entrer en communion avec les dieux. Au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, les Sâmes furent évangélisés par des missionnaires sillonnant le territoire, et les chamans persécutés se virent contraints d'abjurer leur religion et de livrer leurs tambours.

Depuis 1993, les Sâmes sont représentés par le Parlement sâme de Suède, et tentent de retrouver la souveraineté sur leur territoire, ce qui ne se fait pas sans difficulté. En même temps, loin de renoncer à la part nordique de leur identité culturelle, les Sâmes accèdent de plus en plus fréquemment aux études supérieures (ce qui n’était pas le cas avant !), se marient souvent à des Nordiques et connaissent le confort moderne. Leurs enfants fréquentent en majorité l’école suédoise et les six établissements réservés aux Sâmes éprouvent des difficultés à réunir un nombre d’élèves suffisant.

Beaucoup de Sâmes exercent aujourd'hui le métier d'artisan et permettent à la culture traditionnelle de survivre. Avec le concours de l’État, se sont créés des centres de recherche et des lieux culturels dans les domaines du théâtre, de la peinture, de la mode et de l’artisanat. Conjuguant tradition et commerce, certains Sâmes organisent des veillées « typiques » sous la tente pour les touristes de passage. Cependant, il faut se méfier, car certaines de ces activités ont été développées par des personnes peu scrupuleuses et respectueuses des coutumes locales, participant à la création d'un certain exotisme qui n'est pas favorable à ce peuple autochtone. Par ailleurs, les activités ne manquent pas au Sápmi, entre les randonnées, l’équitation et les parties de pêche et de chasse.

Les langues du pays

Les langues scandinaves (danois, féroïen, islandais, norvégien et suédois) sont toutes issues du germanique commun. En Suède, le suédois est la langue officielle et les langues des minorités nationales sont le finnois, le yiddish, le meänkieli (finnois tornédalien), le romani et le sâme.

Le sâme n’a rien de commun avec le suédois, cette langue appartient au groupe linguistique finno-ougrien. Le bilinguisme est courant parmi les Sâmes et, dans l’extrême nord de la Suède, certains sont même trilingues (ils parlent le sâme, le suédois et le finnois.). Le vocabulaire sâme est très riche en termes se rapportant aux phénomènes naturels ; c’est ainsi qu’il n’existe pas moins de 200 mots pour décrire la neige ! Cependant, en raison du nombre de dialectes, souvent éloignés, la langue divise les Sâmes autant qu’elle les unit.

L’anglais est très courant et la majorité des Suédois pourra sans problème vous renseigner ou discuter avec vous dans la langue de Shakespeare. Certaines personnes parlent l’allemand et le français. Le danois, le norvégien et le suédois sont très similaires en ce qui concerne le lexique et les structures grammaticales, et l’usage du suédois vous permettra donc généralement d’être compris par les Norvégiens et les Danois, au prix d'un petit effort des deux parties (ce qui ne va pas toujours de soi).