Découvrez le Monténégro : Population

Le Monténégro est l'un des plus petits pays des Balkans. La capitale est Podgorica compte près de 200 000 habitants, alors que la population du pays ne dépasse pas 633 000 habitants. Suivent les villes de Nikšić (75 000 habitants) et Pljevlja (37 000 habitants). Une diaspora de près de 70 000 Monténégrins vit également en Serbie. Les Monténégrins sont essentiellement des Slaves méridionaux au même titre que les Serbes, Croates, Bulgares, Slovènes et Macédoniens. Ils sont arrivés d'Ukraine et se sont installés entre le Danube et la côte adriatique au VIIe siècle, évangélisés par la mission des moines grecs Cyrille et Méthode qui, partant du mont Athos, ont remonté à la fin du IXe siècle toute la vallée de la Morava jusqu'au Danube. Les conflits dans l'ex-Yougoslavie ont drainé un afflux important de réfugiés (surtout Albanais du Kosovo et Bosniaques) dans les années 2000, environ 10 % de la population.

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Différentes communautés qui cohabitent

Le Monténégro, situé au cœur des Balkans, est frontalier de la Croatie, de la Bosnie-Herzégovine, de la Serbie, du Kosovo ainsi que de l'Albanie. Comme les autres pays de l'ex-Yougoslavie, c'est un pays multi-ethnique et multi-confessionnel. Outre les Monténégrins et les Serbes, y cohabitent une importante minorité d'origine albanaise, rom, bosniaque et de petites communautés de Croates, de Macédoniens et de Slovènes. En un mot, tous les peuples des pays de l'ex-Yougoslavie !

La répartition de ces différentes communautés au sein de la population monténégrine est difficile à évaluer avec exactitude, celle-ci ayant beaucoup fluctué au cours de ces dernières années, en raison d'une part de l'afflux de réfugiés lors des conflits des années 1990, mais aussi parce que chaque nouveau pays issu de l'éclatement de l'ex-Yougoslavie essaie de présenter des statistiques favorables à sa politique et à sa composition ethnique.

Ainsi, la présentation de la répartition des Serbes-Monténégrins a été très fluctuante dans le temps, non pas tant à cause des mouvements de population, mais parce que les gens peuvent se déclarer successivement Serbes ou Monténégrins selon leurs options politiques souverainistes ou fédéralistes. Ainsi, selon les partisans du rattachement du Monténégro à la Serbie, les Monténégrins sont des Serbes, selon le point de vue des pro-indépendantistes, les Monténégrins sont au contraire un peuple à part entière ! Lors du dernier recensement de 2024, 41 % des habitants se sont déclarés comme Monténégrins (-4 % par rapport au recensement de 2011) et 33 % comme Serbes (contre 29% en 2011), 10% Bosniaques et 5% Albanais. Jusqu'à présent, les différentes ethnies présentes sur ce territoire ont cohabité dans une relative harmonie. La Constitution adoptée en 1992 et celle de 2007 reconnaissent des dispositions locales particulières à l'égard des minorités.

La nationalité musulmane : un cas unique historique

Le mot « Musulman » avec un M majuscule désigne la nationalité créée à la fin des années 1960 par les autorités yougoslaves de l'époque pour désigner les habitants de Bosnie-Herzégovine dont les ancêtres s'étaient convertis à l'islam durant l'occupation turco-ottomane. Cette nationalité musulmane a été reconnue en 1971 par le maréchal Tito et adoptée par les Musulmans de Serbie, du Monténégro et de Macédoine du Nord (à l'exception de ceux se reconnaissant dans la nationalité albanaise). Aujourd'hui, les Musulmans du Monténégro sont surtout nombreux dans la région du Sandjak, une circonscription administrative de l'ancien Empire ottoman, aujourd'hui à cheval sur la Serbie et le Monténégro. Ils sont considérés comme une ethnie à part entière depuis 1996 dans le pays. Aujourd'hui, le Monténégro compte en réalité près de 17% de musulmans de confession, toutes ethnies confondues, d'obédience sunnite.

Les ethnies minoritaires

Les Albanais. Le nombre de Monténégrins d'origine albanaise représente environ 10 % de la population. Ces « Albanais » du Monténégro sont principalement implantés à Tuzi (au nord de Podgorica), à Ulcinj (ville annexée par le Monténégro en 1881 aux dépens des Albanais), à Plav, Gusinje et Rožaje. La région de Malesija, une plaine entourée de collines au bord du lac de Skadar, compte environ 15 000 Albanais qui représentent 75 % de la population. Enfin, il est à noter que le gouvernement monténégrin a mis en place en 2004 le premier département universitaire en langue albanaise du Monténégro, spécialisé dans la formation des maîtres.

Les Bosniaques. Les Bosniaques (ou Slaves musulmans, à ne pas confondre avec le terme Bosnien, qui désigne les habitants de Bosnie-Herzégovine) représentent 5 % de la population. Ils vivent principalement dans la région du Sandjak monténégrin (près de la frontière de la Serbie et du Kosovo). À Plav et Rožaje, ils constituent près de 90 % de la population.

Les Roms. Les Roms représentent environ 1 % de la population du Monténégro, soit près de 6 500 personnes. Vivant à la marge, dans une extrême pauvreté comme partout dans les Balkans, leur intégration est complexe et ils souffrent du rejet de la population locale. Une initiative louable a été lancée par le maire de Nikšić, Marko Kovačević. Cette ville de près de 75 000 habitants recense 1 500 Roms. Il a décidé de la construction de 31 logements sociaux, dont 17 ont été attribués à des familles roms, malgré l'opposition locale.

Les autres minorités. Les petites minorités telles que les Croates, les Macédoniens et les Slovènes représentent moins de 1 % de la population et sont généralement concentrées dans et autour de la capitale, Podgorica.

Langues parlées : le serbe plus parlé

La langue officielle du Monténégro (depuis la Constitution adoptée en 2007) est le monténégrin, issu du dialecte iékavien, c'est-à-dire une variante monténégrine du serbe. En réalité ce dernier est la langue parlée par le plus de locuteurs dans le pays. Mais la construction d'une nouvelle identité nationale a porté le débat politique dans le champ linguistique autour de l'idée de « langue monténégrine ». En 2004, le gouvernement a modifié les programmes d'enseignement, utilisant le terme de « langue maternelle (serbe, monténégrin, croate, bosniaque) » au lieu de « langue serbe ».

La différence entre la langue parlée par les Monténégrins et la langue littéraire serbe provient notamment de l'alphabet, qui comprend deux lettres supplémentaires, mais surtout de l'accentuation, différente. Il faut toutefois noter que cette variante monténégrine est au cœur d'une polémique politique. Les souverainistes ont obtenu que la langue officielle du pays soit baptisée le « monténégrin » alors que jusqu'à présent, il était admis que les Monténégrins parlaient la même langue que les Serbes !

La langue parlée par les Monténégrins et les Serbes a pour proches parents le macédonien et le croate avec lequel. Avant que la politique ne s'en mêle, ces quatre langues constituaient une seule et unique langue : le serbo-croate !

En réalité, que l'on parle le serbe, le serbo-croate, le bosniaque ou le monténégrin, il s'agit bel et bien de la même langue avec des variantes dialectiques, ce qui arrange tout le monde d'un point de vue économique.

Deux alphabets pour un pays

Les Monténégrins utilisent les alphabets cyrillique et latin avec la même facilité. Dans la nouvelle constitution de 2007, les deux alphabets sont d'ailleurs considérés comme égaux. Créé au IXe siècle par des disciples du frère Cyrille, un moine originaire de Thessalonique, le cyrillique est un alphabet inspiré de l'alphabet grec. Outre le serbe, il sert à transcrire le russe, le bulgare, l'ukrainien et un certain nombre de langues non slaves de l'ex-URSS. L'une de ses particularités est de comporter trente-trois lettres. Aujourd'hui, les milieux économiques et les médias utilisent plus largement les caractères latins. De même, la plupart des panneaux routiers et des plaques indiquant le nom des rues sont désormais en lettres latines. Ce qui facilite bien évidemment la vie des touristes, le cyrillique étant difficile à s'approprier en quelques jours seulement.

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