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Naissance et âge

Selon le recensement officiel de 2022, le pays compte 604 000 habitants. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’espérance de vie à la naissance en 2022 était de 73 ans pour les hommes et 79 pour les femmes. Il y a plus de naissances que de décès, cependant la différence est trop faible. Il y a 10 naissances pour 1 000 habitants, et 11 décès pour 1 000 habitants.

Ainsi, alors que le taux de natalité est alors de 10 ‰, le taux de mortalité n’a cessé de baisser, passant de 11 ‰.

Éducation

Selon l’Unicef, le taux d’alphabétisme du pays dépasse les 95 %. L’école primaire est gratuite et obligatoire pour tous les enfants de 6 à 14 ans. L’apprentissage de la première langue étrangère s’effectue très tôt, dès l’âge de 6 ans, et à partir de 11 ans, les différentes matières ne sont plus enseignées par un seul professeur mais par plusieurs spécialisés dans une matière. Selon la Constitution adoptée en 2007, les membres de groupes nationaux et ethniques, tels que les Monténégrins d’origine albanaise, ont le droit à l’éducation dans leur langue maternelle. Tous les lycées dispensent un enseignement général, avec des matières obligatoires et des options. À la fin de leurs études secondaires, qui durent quatre années, les élèves doivent passer un examen de fin d’études qu’on appelle aussi matura – équivalent du bac en France, qui leur permet de poursuivre ensuite à l’université ou en école supérieure. La fin de cet examen est généralement fêtée lors d’un grand bal où les jeunes filles et jeunes garçons se parent de leurs robes et costumes les plus élégants.

L’accès à l’université est conditionné par un examen d’entrée. Le nombre d’étudiants étant limité chaque année, ceux-ci sont sélectionnés selon leurs résultats à cet examen d’entrée. L’université du Monténégro, dont le siège est situé à Podgorica, a été fondée en 1974, répartie en quinze sites, dans la capitale et également à Cetinje, Kotor, Herceg Novi et Nikšić. Environ 25 000 élèves y sont inscrits. Pour les sciences spécialisées, les étudiants monténégrins partent souvent étudier à Belgrade ou Novi Sad, en Serbie. La proximité avec l’Italie pousse également de plus en plus de jeunes Monténégrins à suivre leurs études en Italie.

Famille

Le concept de famille est très important chez les Monténégrins. Le pays compte plus de 130 000 couples mariés avec enfants. Le mariage reste une tradition importante auquel les jeunes adhèrent toujours. La société monténégrine, bien que tolérante, reste attachée à la tradition dans certains domaines. Les mariages font souvent l’objet de deux cérémonies : l’une civile et l’autre religieuse. Une tradition veut que le marié tire au fusil sur une pomme accrochée par une ficelle au bout d’une branche d’arbre suspendue au toit de la maison du père. Cet exercice qui s’apparente à un rite permet d’attester de la force protectrice de l’homme et la pomme symbolise la virginité. S’il ne réussit pas, il peut se faire aider par un homme de sa famille réputé plus habile. Il est assez courant de retrouver des foyers ou cohabitent plusieurs générations, notamment en zone rurales.

Ruraux et citadins

En 2019, environ 33 % de la population monténégrine est considérée comme rurale, selon les données estimées de la Banque mondiale. Ces familles sont souvent installées depuis plusieurs générations dans les campagnes, et sont généralement attachées à leur terres qu’elles cultivent.

Les nouvelles générations, elles, ont tendance à se déplacer vers les grandes villes, d’abord pour les études, puis pour travailler. Les opportunités professionnelles étant plus nombreuses ailleurs, elles n’hésitent pas à quitter leur pays pour des pays voisins. Une jeunesse avide d’échanges, de réalisations et d’expériences enrichissantes.

Les clans et tribus

Traditionnellement, la société monténégrine était organisée en familles, clans et tribus. Si pour les questions de subsistance la famille élargie était le lieu privilégié de la décision, l’arbitrage politique, social ou moral, lui, était entre les mains du clan seul. Basés sur le patriarcat et la décision collective, ces clans avaient chacun leurs chefs qui se réunissaient régulièrement en assemblée pour solutionner les conflits entre tribus et décider des relations avec leurs voisins. Jusqu’à l’apparition de la dynastie des Petrović-Njegoš, à la fin du XVIIe siècle, cette « assemblée des aînés » était l’unique corps gouvernemental du Monténégro. Sous le règne des princes-évêques, les chefs de ces tribus continuèrent à exercer une influence politique importante et nombreux sont ceux qui restèrent des figures politiques actives jusqu’à l’intégration du Monténégro au royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes en 1918. Selon le géographe serbe Jovan Cviji (1865-1927), il existait au XIXe siècle vingt et une tribus (plemena) sur le territoire du Monténégro, auxquelles il faut ajouter vingt-cinq tribus qui vivaient dispersées sur des territoires qui ne faisaient alors pas encore partie du Monténégro.

Aujourd’hui, le système des clans existe toujours, même s’il est moins visible et plus informel. Ainsi, il est connu de tous qu’une élite d’une vingtaine de familles se partage le pouvoir réel sur le pays. Le concept de čojstvo i junaštvo (dignité et courage) reste important et reflète le passé guerrier des habitants. Ce sont des vertus auxquelles les Monténégrins sont très attachés.

La vendetta ou conflits des clans

Comme leurs voisins albanais, les Monténégrins ont pendant longtemps pratiqué la loi du sang (krvna osveta), littéralement traduit comme « la vengeance du sang », plus connue sous le nom de vendetta, un terme qui désigne dans les régions méditerranéennes la vengeance d’un meurtre ou d’une simple offense qui implique tous les parents et engendre l’affrontement de deux familles sur une longue période.

Bien que plus prononcé en Albanie, au Monténégro, si les vendettas se poursuivent, ce sont souvent les anciens de chaque famille et les évêques orthodoxes qui jouent les médiateurs pour réconcilier les familles. À noter que certaines réconciliations peuvent prendre la forme d’une union et se solder par un mariage.

L’homosexualité

Depuis 1977, il n’est plus un crime d’être homosexuel au Monténégro. Mais les couples du même sexe peinent à faire valoir les mêmes droits et protections sociales que les couples hétérosexuels. La première Gay Pride du pays eu lieu en 2013 à Budva, où de nombreux manifestants antigay ont rejoint le cortège qui a fini en affrontements et émeutes.

Une récente loi a été adoptée par le Parlement autorisant l’union civile des couples homosexuels le 1er juillet 2020. Elle n’autorise pas toutefois le droit à l’adoption. C’est un pas en avant pour la communauté LGBT et pour l’égalité des droits des homosexuels, mais il reste encore beaucoup à faire. La société monténégrine demeure très conservatrice avec selon un sondage 45 % de la population qui se dit contre les démonstrations d’affection des couples homosexuels dans l’espace public, même si elle ne nie pas leur présence et leur droit à une liberté d’orientation sexuelle. Les élus de l’opposition qui avaient précédemment boycotté le vote, se retrouvant maintenant au pouvoir, rien ne dit que des efforts supplémentaires seront faits pour reconnaître un peu plus les droits de la communauté LGBT très présente dans la capitale à Podgorica.