Découvrez le Belize : Beaux-Arts (Peinture / Sculpture / Street Art / Photo)

Ouvert sur la mer des Caraïbes, le Belize est le digne héritier de la civilisation maya. Ses vestiges architecturaux méritent une plongée au cœur de la forêt tropicale. C’est là que chuchotent les divinités mayas à qui sait les écouter. En vérité, la quantité d’objets qui ont été retrouvés sur ces terres n’ont que peu éclairci la part de mystère qui entoure l’art maya. N’est-ce pas ce qui fait son charme ? Le Belize actuel se situe quant à lui à la croisée des cultures anglo-saxonnes et latino-américaines. Dans ce melting-pot culturel, l’influence la plus prégnante est peut-être celle de l’environnement naturel. Le monde aquatique, la luminosité et la générosité de la végétation se taillent la part du lion dans les thèmes chers aux artistes peintres locaux. Ce que l’on constate dans les fresques street-art qui se multiplient un peu partout. A Belize, tous les visages de la création vibrent d’un même élan vital.

Héritage maya

La diversité ethnique du Bélize se traduit par une mosaïque culturelle. Parmi les civilisations qui ont forgé son identité, les communautés Mayas restent très présentes.

La civilisation Maya, originaire du Yucatan, est connue pour ses avancées dans les domaines de l’architecture, des mathématiques, de l’écriture, de l’astronomie ou encore des arts. Elle s’est épanouie de 2600 avant J.-C. jusqu’au XVIe siècle de notre ère, aussi bien au Mexique, au Guatemala, au Salvador, au Honduras qu’au Belize. Malgré toutes les trouvailles archéologiques, la civilisation maya n’a pas livré tous ses secrets. Les objets sont reliés aux rites sacrés, notamment les masques cérémoniels. Le jade, symbole de vie et de fertilité, était la pierre sacrée par excellence.

Plusieurs sites ont révélé des vestiges mayas au Belize. Parmi les plus impressionnants, le site d’Altun Ha présente un village entourant un temple dans un cadre verdoyant. « Le rocher de l’étang » est célèbre pour les 300 objets de jade qu’il recélait, dont une multitude de sculptures. La fameuse tête du dieu Soleil Kinich Ahau a été retrouvée dans une tombe du temple des « Autels maçonnés ».  Avec ses 4,40 kilos, c’est la sculpture maya la plus imposante qui ait été découverte. La légende raconte que la divinité solaire, devenue symbole d’un peuple, venait consommer les offrandes tous les jours à midi.

La cité de Lamanai a ceci de particulier qu’elle a été occupée pendant plus de trois millénaires. La cité du « crocodile sous l'eau » abrite les temples du jaguar, ainsi que de célèbres masques. Les visages taillés le long des bas-reliefs des pyramides sont d’une qualité remarquable.

La cité antique de Caracol (« l’escargot »), prépondérante à son époque, compte parmi les sites mayas les mieux préservés du Belize. Au cœur de la réserve naturelle de Chiquibul, dans le district de Cayo, elle se déploie sur plus de 10 000 hectares. Du sommet de son temple, à 43 mètres de haut, la vue sur la jungle est inoubliable. Autrefois, l’acoustique exceptionnelle permettait aux chefs de diffuser sans trop forcer leurs messages aux 100 000 habitants de la cité guerrière.

Panorama moderne

Nombre d'artistes du Belize sont autodidactes et s'inspirent de l'environnement. Leurs styles colorés sont mis au service de la vie sous-marine, de la faune et de la flore luxuriantes. Peintures, sculptures sur ardoise ou sur bois, art textile et mobilier sont profondément imprégnés de l'histoire du pays. Chez ces créateurs, on retrouve un autre dénominateur commun : l'envie d'apporter de la joie. Et pour cela, l'art s'expose et s'achète au bord de la route aussi bien que dans les galeries d'art.

Parmi les figures contemporaines, Pen Cayetano montre son art universel dans son studio-galerie à Dangriga. Ses fresques et peintures sur toile sont pour lui, au même titre que la musique, un moyen de partager et de transmettre avec le plus grand nombre. Walter Castillo peint des paysages aux couleurs chatoyantes débordantes d'énergie. Né au Nicaragua, Castillo a commencé à exposer en Angleterre dans les années 1990. Il s'est depuis installé à Bullet Tree Falls, Cayo District, où il accueille les amateurs d'art dans son studio. Marcos Larios s'est fait un nom en peignant des enseignes pour les commerçants. Avec ses scènes colorées et ses vues sous-marines, l'artiste espère égayer le quotidien. Il dirige par ailleurs la Ambergris Art Gallery, située dans le SunBreeze Hotel.

Venue du Colorado en 1977, Carolyn Carr puise ses thèmes dans les traditions locales. L'art est à ses yeux le reflet de l'esprit et de l'âme d'un peuple, une source intarissable d'inspiration.

Les talents d'aujourd'hui et de demain sont représentés par l'Image Factory Art Foundation, (91 North Front Street, Belize City). Des événements originaux sont accueillis dans cet établissement, comme l'expérience de Richard Holder, qui associe la musique à son art photographique. Né en 1974, Holder étudie l'art aux États-Unis. À son retour, il se spécialise dans le nu féminin. Il réalise des portraits photographiques sur commande.

Lindsey Hackston, londonienne d'origine, est tombée amoureuse du Belize il y a plus de trente ans. Bien vite, elle décide que le pays a besoin d'une galerie d'art qui offre une vitrine aux artistes locaux. La Belizean Arts Gallery demeure très active pour l'art local. Lindsey aime aussi faire une place à la création des Caraïbes et de l'Amérique latine. Des styles variés, souvent chaleureux, et même des bijoux, à découvrir à San Pedro.

L’art pour tous

L’art visuel fait partie intégrante des nombreux festivals de rue du Belize. Un enchantement pour les yeux, les oreilles et les papilles qui se renouvelle tous les ans lors du Placencia Sidewalk Art Festival, et du Belize City Street Fest.

En 2009, Debra Wilkes Gray fonde à Corozal Art in the Park, un événement annuel ouvert à tous les créateurs. Le rassemblement est une occasion unique pour la communauté de rencontrer tout ce que Belize compte de créativité artisanale et artistique mais aussi musicale et culinaire.

A partir de 2017, la nouvelle mission de Debra Wilkes Gray consiste à faire apprécier le street-art à la communauté.  Dans ce but, le Corozal Street Art Movement (C-SAM) réunit dix jeunes artistes. Leur première fresque orne un mur de Corozal House of Culture. Le projet est soutenu par le peintre de Belmopan, Kelvin Baizar. En plus de permettre aux jeunes de s’exprimer, l’initiative ambitionne de donner le sourire aux passants. On peut aussi les retrouver lors du Corozal Graffiti Festival. En l’espace de cinq ans, le C-SAM a réalisé une cinquantaine de peintures murales. Il propose désormais des ateliers de flacking, l’art de remplir les creux ou fissures de l’espace public de manière créative, par exemple avec du verre coloré. Le C-SAM participe à la préservation du patrimoine local en reprenant dans ses peintures le motif du masque de jade trouvé à Corozal.

A San Ignacio, Pablo Cambranes a fondé le Locally Project dans le but de répondre à la nécessité d’embellir les boutiques locales. Un style facile à reproduire par le plus grand nombre se développe spontanément. Le lieu à embellir est choisi avec soin, pour attirer l’attention sur un centre d’intérêt ou un petit commerce à soutenir. Un art au service de la population !

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