Découvrez la Nouvelle-Zélande : Population

Avec une population de 5 millions d'habitants pour une superficie de 268 680 km² (incluant les îles des Antipodes, les îles Auckland, les îles Bounty, les îles Campbell, les îles Chatham, les Tokelau et les îles Kermadec), la Nouvelle-Zélande enregistre une densité moyenne de population de 19 habitants par km².
A titre de comparaison, la France (métropole et DOM-TOM) a une superficie environ deux fois supérieure à celle de la Nouvelle-Zélande, mais abrite près de 63 millions d'habitants supplémentaires ! Soit une densité moyenne de population de 105 habitants par km² !

D'après le dernier recensement, effectué en 2018, environ 70 % de la population est de descendance européenne (Pākehā). Les Māori représentent la plus grande minorité ethnique, constituant 16,5 % de la population totale du pays. Viennent ensuite les populations asiatiques (15,3 %), et les Pasifikas – habitants d'autres îles du Pacifique – (9 %).

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Répartition de la population

5 millions d'habitants, c'est peu ! Pendant la pandémie de Covid-19, on entendait souvent parler de « the team of 5 millions », « l'équipe de 5 millions », dénomination utilisée pour appuyer sur l'effort collectif que représentait la lutte contre l'épidémie. Et de fait, si l'on s'attarde un peu dans le pays, on le sent ce côté « équipe de 5 millions ». Pour peu qu'on voyage un peu, on a vite fait de « connaître quelqu'un qui connaît quelqu'un qui... ». La Nouvelle-Zélande c'est un peu comme un grand village.

Grand village dans lequel il y a tout de même de grandes villes.

La plus grande d'entre elles étant Auckland, avec 1,6 million d'habitants, soit presque un tiers de la population totale du pays !
Sur l'île du Nord, l'autre grande ville c'est Wellington, la capitale, avec 200 000 habitants. Le compte monte à 500 000 si l'on parle du « Greater Wellington », « le grand Wellington », incluant les communes et districts de la région proche.
Sur l'île du Sud, c'est Christchurch qui est largement en tête avec 370 000 habitants, loin devant Dunedin et ses 126 000 habitants. L'île du Nord est donc bien plus peuplée que l'île du Sud, abritant plus des trois quarts de la population, majoritairement répartie dans les villes d'Auckland, Wellington, Hamilton et Tauranga. Sur l'île du Sud, les zones urbaines principales sont Christchurch et Dunedin. Sur l'ensemble du pays, c'est plus de 80 % de la population qui vit en zone urbaine, contre 16,5 % en zone rurale.

Il est une blague commune en Nouvelle-Zélande qui est de comparer le nombre d'habitants au nombre de moutons peuplant le pays. Fut un temps où la population de moutons comptait 70 millions d'individus, soit 22 moutons par habitant ! Un chiffre cocasse, si présent dans l'esprit des Néo-Zélandais qu'un certain Jonathan King en a fait un film d'horreur humoristique, « Black Sheep », dans lequel une poignée d'agriculteurs affronte une horde de moutons zombies.

Qu'on se rassure, aujourd'hui le ratio est tombé à 6 moutons par habitant, et aucun d'eux ne montre de signe de dégénérescence cellulaire.

Profil démographique

Le dernier recensement en date (2018) estime que les Pākehā (non Māori d'origine européenne) représentent 70 % de la population, contre 16,5 % pour les Māori. Les 13,5 % restants représentant les populations asiatiques – principalement chinoises et indiennes – et Pasifika (terme utilisé pour désigner les habitants des îles du Pacifique). Le pays compte 49 % d'hommes et 51 % de femmes, et l'espérance de vie y est de 79,9 ans pour les hommes, contre 83,4 ans pour les femmes. La moyenne d'âge est d'environ 40 ans, ce qui indique que la Nouvelle-Zélande accuse le coup du baby-boom des années 1950 ; la moyenne d'âge en 1975 était en effet de 25 ans. Une population vieillissante donc, avec un taux de fertilité trop bas pour le moment pour assurer le renouvellement de la population.
En 2020 le taux de fertilité est tombé à 1,6 enfant par femme. Au cours des 10 dernières années, il a diminué de 20 %, ce qui inquiète les statisticiens et démographes, le taux idéal pour assurer un renouvellement de population étant de 2,1 enfants par femme. Depuis quelques décennies, l'immigration est un facteur important de rajeunissement de la population.

Māori et Pasifikas

Les Māori, descendants des explorateurs polynésiens premiers occupants des îles néo-zélandaises, ne représentent plus aujourd’hui que 16,5 % de la population. La population māori a certes décliné drastiquement après les premiers contacts avec les européens (contact avec de nouvelles maladies, guerres de territoire…), mais ce chiffre si bas s’explique surtout par l’arrivée massive de colons européens après la signature du Traité de Waitangi (rattachant la Nouvelle-Zélande à la couronne britannique), plaçant les Māori en infériorité numérique.
La culture māori est cependant en pleine renaissance et sa population est de plus en plus valorisée et représentée dans toutes les sphères de la société.

Culturellement les Māori appartiennent à des iwi ou hapu (tribu ou sous-tribu), et vivent toujours majoritairement en communauté. Les communautés les plus importantes se situent sur l’île du Nord, dans les régions de Rotorua et de la Bay of Islands.

Le pays compte également un nombre non négligeable d’habitants issus des îles du Pacifique. Appelés « Pasifikas » (contraction de « Pacific islanders »), ces peuples sont aussi issus des grandes migrations polynésiennes dans le Pacifique, et ont aussi eu à affronter les grandes puissances coloniales occidentales. Cette proximité culturelle donne aux Pasifikas un statut et une considération similaire à celle octroyée aux Māori, et ce en bien comme en mal : malgré les politiques de mises en valeur des cultures du Pacifique, ces populations sont toujours victimes d'une certaine forme de racisme latent de la part de certaines tranches de la population Pākehā.

Les politiques d'immigration

L'immigration a toujours tenu un rôle important dans l'évolution de la population, et donc de l'identité culturelle. Les politiques ont évoluées au fil du temps, s'adaptant aux objectifs de peuplement et aux besoins en main-d'œuvre.
Dans les premières décennies, les colons étaient essentiellement britanniques, afin de garantir une « homogénéité culturelle ». Certains événements ont cependant vu ce principe s'assouplir, pour permettre le développement de certaines industries. Ce fut le cas des ruées vers l'or entre 1858 et 1880, qui vit l'arrivée des premiers migrants chinois qui formèrent des communautés importantes, notamment à Arrowtown ou dans la Longwood forest, près de Riverton.

La première moitié du XXe siècle, avec la crise économique majeure des années 1930 précédée et suivie des deux guerres mondiales, ne fut pas favorable à l'immigration.

Entre 1947 et 1975 en revanche, le pays mit en place une politique d'assistance à l'immigration pour inciter des familles et individus à venir s'installer en Nouvelle-Zélande. D'abord strictement réservées aux citoyens britanniques, elles ont ensuite été élargies à certains pays européens (Pays-Bas, Autriche, Allemagne, Danemark, Suisse, Grèce...)

Dans le même temps, des politiques d'accueil pour étudiants étrangers furent mises en place, notamment à destination des populations asiatiques, ce qui marqua la fin de l'immigration exclusivement blanche. Malaisiens, Thaïlandais et Indonésiens firent leur entrée dans le pays.

Au début des années 1970 la proportion de Néo-Zélandais nés à l'étranger en dehors des pays du Commonwealth était de 30 %, soit le double de 20 ans auparavant.

A la fin des années 1990, le pays lança des politiques d'accueils de réfugiés et accueillit des populations originaires d'Iran, d’Irak, de Somalie, d'Afghanistan, ajoutant encore à sa diversité culturelle.

Aujourd'hui (et ce depuis la fin des années 1980), la Nouvelle-Zélande pratique une politique d'immigration choisie, principalement basée sur les besoins en main-d'œuvre. Il existe ainsi une liste des compétences dont le pays manque, et l'immigration est rendue immensément plus facile pour les gens disposant de ces compétences, toutes nationalités confondues.

L'une des raisons expliquant un tel besoin en travailleurs étrangers est la difficulté qu'a la Nouvelle-Zélande à retenir ses propres citoyens. Beaucoup de Néo-Zélandais choisissent en effet de quitter leur pays et d'aller s'installer « overseas », « au-delà des mers ». Parmi les raisons invoquées figurent des salaires plus attractifs, un marché immobilier plus favorable, ou, tout simplement, l'envie de découvrir un environnement nouveau et de sortir de l'isolement du Pacifique.

Enfin, n'oublions pas de mentionner les « populations provisoires » que brasse l'industrie du tourisme ! De 2015 à 2019, le pays accueillait chaque année plus de 3 millions de touristes, soit plus de la moitié de sa population ! La pandémie a évidemment fait chuter ces chiffres de 2019 à 2021, mais le tourisme s'est relancé en des proportions similaires dès la réouverture des frontières.

Les langues parlées en Aotearoa

La Nouvelle-Zélande compte trois langues officielles : l’anglais, te reo māori, et la langue des signes néo-zélandaise.

L’anglais est parlé avec un fort accent dans lequel les « e » et les « i » se confondent (exemple : « pen » - stylo, devient « pin »), et il y a évidemment quelques locutions locales. Parmi les plus courantes :

Sweet as. Utilisé en réponse à une proposition ou à l’annonce d’une bonne nouvelle et traduit une forme d’enthousiasme très relax. « On va à la plage cet aprèm ? » - « Sweet as ! » - ouais trop bien ! - « J’ai décroché le job ! » - Sweet as ! - Trop bien, félicitations !

Yeah, nah. Façon (de nouveau très relax) de dire non sans paraître trop abrupte. Attention, si on ajoute un « yeah » à la suite (« yeah nah yeah ») il est probable que ça veuille dire oui finalement.

Yeah right. Façon sarcastique de marquer son désaccord. Equivalent de notre « Oui bien sûr ! » ou « Ouais genre ».

Ta (avec un long « a »). Un « merci » sympathique et informel.

Jafa. Acronyme de « Just another fu*king Aucklander » (« Encore un put*in d'Aucklander ») – Eh oui, ici aussi on aime bien détester les gens de la capitale.

Tramping. Randonner. « Hiking » s'entend aussi, mais en Nouvelle-Zélande c'est du tramping qu'on fait.

Dairy. Petite supérette de quartier, qui fut un temps, ne vendait que des produits laitiers. Une institution dans le pays !

Eh / Aye. Sert à ponctuer les fins de phrases, un peu comme notre « hein ». « Nice aye ? » - « Pas mal hein ! »

 

L’anglais néo-zélandais est également de plus en plus ponctué de mots empruntés au māori, comme l’incontournable « Kia ora », tout à la fois « bonjour », « merci » et « bonne chance ».

Autres mots très courants que vous risquez de voir ici et là :

Salutations. Tenā koe : bonjour plus formel. Note : si on s'adresse à deux personnes, on dira « Tenā kōrua » ou « Kia ora korua », et « Tenā koutou » ou « Kia ora koutou » si on s'adresse à plus de deux personnes. Morenā : bonjour le matin. Ka kite (anō) : au revoir, à bientôt

Famille. Whānau : famille étendue, ou communauté. Tāne : homme. Wahine : femme. Tamariki : enfant.

Autres mots courants. Koha : don, donation. Whenua : la terre. Moana : l’océan. Kai : nourriture. Korero : conversation. Aroha : amour.

 

Vous remarquerez peut-être dans les ouvrages des différences d’accord lors de l’utilisation de mots māori. En effet, en te reo, le pluriel et le féminin sont uniquement portés par les articles, et il n’y a pas d’accord du nom ou de l’adjectif. En anglais, il est donc vu comme respectueux de considérer les mots māori comme invariables. Il n'y a pas vraiment de consensus en français sur cette question, on verra donc deux partis pris : mots māori parfois utilisés de manière invariable, et d’autres fois utilisés « à la française », donc avec accord en genre et en nombre.

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