Découvrez la Nouvelle-Zélande : Religions

Avec presque 50 % de la population se déclarant sans religion, on peut dire qu'Aotearoa n'est pas un pays très religieux. Parmi les gens déclarant une religion, le christianisme reste majoritaire, avec 37 % de la population. Ce 37 % est cependant loin de représenter une communauté unique : parmi ces chrétiens, environ 10 % sont catholiques, 6 % sont anglicans, 5 % sont presbytériens, et le restant est réparti en 14 groupes allant des pentecôtistes, luthériens, orthodoxes, aux méthodistes, baptistes, évangélistes en passant par les témoins de Jéhovah, l'armée du salut ou l'Eglise des saints des derniers jours.

Derrière on trouve des religions aussi variées que l'hindouisme, l'islam, le bouddhisme, le sikhisme, et même la religion Jedi, dont 20 409 personnes se sont réclamées lors du dernier recensement.

On l'entend souvent comme une blague mais il y a du vrai : finalement, la religion qui unit le plus de monde dans ce pays, c'est le rugby.

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Christianisme néo-zélandais d’hier à aujourd’hui

Que le christianisme reste la religion majoritaire n'est pas une surprise : historiquement, c'est cohérent, puisque les missionnaires chrétiens figuraient en bonne place parmi les premiers occupants européens du territoire. Dans les premiers temps du peuplement de la Nouvelle-Zélande, ils cherchaient à rectifier les mœurs discutables de Kororāreka (« the Hellhole of the Pacific »), et à « civiliser » les Māori que, une fois n'est pas coutume, ils percevaient comme un peuple « barbare ». Leur message n'a cependant pas toujours été mal reçu et il n'est pas rare encore aujourd'hui d'entendre qu'ils ont eu une bonne influence sur les populations māori. Certains missionnaires ont en effet eu un rôle important dans la désescalade de certains conflits de la guerre des mousquets, le message de pardon porté par la religion chrétienne permettant aux rangatira (chefs) de stopper l'escalade de conflits sans perdre en prestige et en autorité. Les missionnaires étaient donc bien intégrés aux iwi et leur statut neutre en faisait de bons émissaires pour négocier des traités de paix.

Le christianisme n'a donc pas été combattu par les populations locales. Les Māori ne s'y sont pas forcément convertis, mais en ont accepté quelques concepts qui ont modifié certains aspects de leur culture, parfois de manière positive – comme le message de pardon empêchant l'escalade des revanches –, parfois moins, comme le message puritain amenant une stigmatisation des individus homosexuels ou transsexuels qui étaient avant ça parfaitement acceptés et intégrés.

Certains Māori, bien qu'ayant adapté la pratique de leur foi à leur culture, étaient très fervents et il fut un temps dans l'Histoire de la Nouvelle-Zélande où il y avait plus de Māori que de Britanniques qui assistaient aux offices !

Par la suite, le modèle chrétien a inspiré quelques prophètes et leaders d'opinion et, à mesure que la défiance envers les pākehā grandissait du fait des conflits incessants des guerres néo-zélandaises, de nouveaux mouvements religieux minoritaires ont vu le jour. Des mouvements māori chrétiens indépendants en quelque sorte, tels que Pai Mārire (« Goodness and Peace) en 1863, Ringatū (« La main levée ») en 1868, ou l'Eglise Rātana en 1925.
D'un point de vue idéologique, ces mouvements sont tous des combinaisons de christianisme et traditions māori et ont toujours quelques milliers de fidèles aujourd'hui.

Les autres religions, citées en préambule, sont arrivées sur le territoire à mesure que les politiques d'immigration permirent une diversification des ethnies et cultures.

Mythologie plus que religion

Si les Māori n'ont pas systématiquement repoussé les idéologies chrétiennes, comme ça a pu se voir dans d'autres pays où le christianisme a tenté de s'imposer, c'est sans doute parce que la spiritualité māori n'a absolument rien d'une doctrine religieuse, il n'y a donc pas eu de « clash » religieux à proprement parler.
La culture māori a ses légendes, ses croyances, ses traditions, ses rituels, mais elle ne suit pas de dogme. Ce qui est sacré et doit être traité selon certaines règles est désigné sous le terme tapu. Par exemple, un lac particulièrement important culturellement peut-être tapu, et il sera alors défendu de s'y baigner. En dehors de ces quelques règles, il n'y a pas de prophètes, pas de messie, pas de paradis, pas d'enfer, juste des êtres et des choses tous et toutes détenteurs de mauri (force vitale liant les choses du monde physique), de mana (essence, aura, pouvoir), et reliés par whakapapa (généalogie).

Il n'y a pas de séparation entre le monde naturel et le monde spirituel pour les Māori, nous sommes tous une partie d'un grand tout, et les humains sont des descendants directs des dieux.

Histoire des origines - Whakapapa pūrākau

Tout commence avec Te Kore (le vide, le rien). Dans cette longue nuit (Te Pō), deux êtres émergent : les amants Ranginui, Ciel Père, et Papatūānuku, Terre Mère. Rangi et Papa étaient seuls dans le vide, se serrant fort l'un contre l'autre dans une étreinte éternelle. Les enfants nés de cette union vivaient entre ces deux corps célestes et terrestres, sans espace, sans lumière. Ils discutèrent longtemps des moyens de sortir de ces ténèbres confinées. Fallait-il tuer leurs parents ? Se résoudre à vivre dans cet espace si étroit ? L'idée fut lancée de les séparer. Après les essais infructueux de ses frères, Tāne s'allongea sur le dos et poussa de toute la force de ses jambes. Alors que Rangi et Papa s'éloignaient inéluctablement et douloureusement l'un de l'autre, la lumière frappa le monde pour la première fois. Leur chagrin fut immense et leurs pleurs formèrent les rivières, les océans et les lacs.

Les enfants de Rangi et Papa peuplèrent alors la Terre et devinrent chacun souverains de leurs royaumes, le peuplant de leurs propres enfants (animaux, plantes, humains).

Tāne devint dieu des forêts et des oiseaux (il est personnifié par un Kauri géant dans la forêt de Waipoa, dans le Northland, siégeant là, imperturbable et tenant toujours le ciel et la terre séparés).

Tāngaroa devint dieu des mers, lacs et rivières et de toutes les créatures y vivant.

Tāwhirimātea, furieux de la séparation imposée à ses parents s'en alla vivre avec son père et devint dieu des vents et des éléments, soufflant sur ses frères restés en bas son courroux et son indignation.

Rongomātāne et Haumia-tiketike, apeurés des manifestations colériques de Tāwhirimātea, se réfugièrent sous terre. Rongomātāne devint dieu des récoltes agricoles (il est très associé aux kūmara – patates douces –, source de nourriture essentielle pour les Māori) et Haumia-tiketike dieu des récoltes sauvages (fruits, baies, racines, fougères...)

Le plus jeune des enfants, Rūaumoko, était encore dans le ventre de sa mère lors de la séparation. Il y est toujours et ce sont ses mouvements mécontents qui provoquent les tremblements de terre et manifestations géothermiques.

Plus tard, Tāne sculpta dans la terre sacrée de Papatūānuku la première femme, Hine-ahu-one (« la femme formée de terre »), et l'épousa. Ils eurent une fille, Hinetītama, que Tāne épousa également. Quand elle apprit que son mari était aussi son père, prise de honte et de dégoût elle s'enfuit dans les mondes souterrains et devint Hine-nui-te-pō, « la grande femme de la nuit », déesse personnifiant les ténèbres et la mort. Il est dit que c'est depuis cet événement que les humains devinrent mortels.


Le Whakapapa est l'élément central de la philosophie māori, et un élément tout aussi central de la culture, encore de nos jours.
Il a un sens bien plus profond et plus fort que le mot « généalogie » utilisé pour le traduire puisqu'il ne concerne pas uniquement notre lignage humain, mais aussi notre lien aux autres créatures et aux forces naturelles. Il y a là une tentative de compréhension de l'univers et des forces qui l'animent, et une certaine humilité de faire partie de ce grand tout.

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