CIMETIERE MONUMENTAL DU CHATEAU

En 1783, un édit du roi de Sardaigne Victor Amédée III (1726-1796) interdit l’ensevelissement des cadavres dans les églises pour des raisons d’hygiène et de place. Il s’agit alors de trouver un nouveau site pour établir un cimetière. La colline du Château, un terrain vague depuis la destruction de la citadelle (1706) s’y prête parfaitement. D’autres champs funéraires trouvent place auprès des paroisses de la campagn (Saint-Roch, Saint-Pierre d’Arène, Saint-Etienne, Sainte-Hélène, Saint-Barthélemy, Cimiez, Gairaut, et les collines). Ce cimetière fait partie des trois premiers plus beaux cimetières monumentaux d’Europe avec ceux de Milan et de Gênes. Dès l’entrée, on est ému par la présence du monument aux morts dédié aux victimes de l’incendie du théâtre municipal. Le 23 mars 1881, 24 personnes décèdent dans les flammes alors qu’ils étaient venus assister à la représentation.

La particularité du cimetière réside dans les nombreuses personnalités qui y sont inhumées : l’écrivain Gaston Leroux (1868-1927), l’aquarelliste Clément Roassal (1781-1850), le député de Nice au parlement de Turin Benoît Bunico (1810-1863), le corsaire Joseph Bavastro (1760-1833), le naturaliste Antoine Risso (1777-1845), et la poétesse Agathe-Sophie Sasserno (1810-1860). A partir de la seconde moitié du XIXe siècle, la haute société politique niçoise vient rejoindre ces premières personnalités : les maires Alfred Borriglione (1843-1902) et Honoré Sauvan (1860-1922), les ministres Edouard Corniglion-Molinier (1898-1963) et Edouard Grinda (1866-1959), les députés Constantin Bergondi (1819-1874), Flaminius Raiberti (1862-1929) et Ernest Lairolle (1851-1926). Le monde de la culture est aussi présent : Le poète niçois « Menica » Rondelly (1854-1935) qui écrivit « Nissa la bella », devenu hymne officiel de la ville. Nous remarquons aussi la présence de quelques bienfaiteurs comme François Zanin, César Rossetti, Hippolyte Défly, Wladislaw de Lenval et François Grosso (dont l’ange de la monumentale tombe semble bénir la ville), et dont les noms ponctuent aussi la géographie de la ville.