La commune, dont le nom évoque l'éperon rocheux qui dominait la route reliant la plaine au Nebbiu, a joué un rôle éminent dans l'histoire de l'île au Moyen Âge. Siège principal de la puissante famille Bagnala, installée d'abord à proximité de l'antique cité de Mariana et dont le fief s'étendait de la vallée du Golu au Cap Corse, elle constituait avec son castrum un refuge pour les populations, un lieu de culte et un centre économique important, placé sous l'autorité de Pise. Plus tard, le couvent et l'hôpital de Saint-François attirèrent les dominations des familles les plus riches. De 1407 à 1432, Vincentello d'Istria, vice-roi de Corse pour le compte d'Alphonse d'Aragon, s'opposa à Gênes, mais finit par être capturé et exécuté par les Génois. Une fois au pouvoir, ces derniers choisirent Bastia comme capitale corse et le château fut démantelé en 1489. À l'époque moderne, la mise en valeur de la plaine et l'organisation des pêcheries de l'étang réputées dans toute l'Italie permirent le ravitaillement de la ville voisine et son développement. De ce brillant passé, on peut encore trouver des traces : des morceaux de la voie romaine qui reliait Mariana au Nebbiu, les ruines de la première église Saint-André, les assises du château ou encore des éléments d'architecture intégrés à des bâtiments plus récents...