Principal musée d'art de la ville, labellisé « musée de France » (appellation destinée à regrouper les musées français dans la perspective d'un grand service public muséal), le musée Fabre est bel et bien l'égérie de l'Esplanade de Montpellier. Coincé entre deux points ultra-touristiques, le Corum d'une part et la Comédie de l'autre, le musée a en effet de quoi se pavaner puisqu'il a été installé dans l'hôtel de Massilian, ancien hôtel particulier et fort imposant du XVIIIe siècle. Chargé d'histoire avant même que les collections s'y installent, le musée absorbe aussi en ses murs l'ancien collège des Jésuites, une magnifique construction de la fin du XVIIe siècle qui sert aujourd'hui de hall d'entrée aux visiteurs.
A l'origine, le musée vit le jour à la suite d'une proposition faite en 1824 par François-Xavier Fabre (1766-1837), peintre et collectionneur, de faire don à la ville de Montpellier de ses collections, à condition qu'un musée soit construit pour les accueillir. Fabre, lauréat du grand prix de peinture de l'Académie en 1787, avait résidé de 1788 à 1793 à Rome, puis durablement à Florence. Il s'y était progressivement constitué une très riche collection de tableaux et de dessins.
Après trois ans de travaux financés par la municipalité, le musée ouvre enfin ses portes à la date du 3 décembre 1828. Le musée est aujourd'hui encore constamment enrichi par de nombreux dons, legs et achats, et s'étend physiquement au fur et à mesure des nouvelles acquisitions dans les bâtiments adjacents, avide d'offrir aux visiteurs toujours plus de nouveautés à se mettre sous la dent !
En perpétuelle évolution, le musée a gagné ses lettres de noblesse localement et nationalement. Rénové entre 2003 et 2007, il représente l'un des plus importants fonds de France. Effectivement, en 2021, dans sept salles d'exposition, le fonds permanent compte plus de 2 000 tableaux, 300 sculptures, 4 000 dessins et 1 500 gravures. Il est complété par une collection de plusieurs milliers d'objets d'art. Au sein de ces salles, le public découvre un parcours dit ancien avec des peintures flamandes et hollandaises, des peintures et sculptures du XIVe au milieu du XVIIIe siècle ainsi qu'une section de grande envergure dédiée au style néoclassique.
Le célèbre peintre Pierre Soulages a fait don d’une partie de sa collection au musée, elle y est présentée dans un pavillon tout spécialement dédié.
Le parcours moderne présente des sculpteurs contemporains d'origine languedocienne, comme Germaine Richier (La Montagne), morte à Montpellier en 1959, Aristide Maillol et René Iché, ou encore, des artistes du mouvement supports/surfaces dont beaucoup sont natifs de la région (Claude Viallat, Vincent Bioulès ou Daniel Dezeuze).
Tous les deux mois, le musée Fabre accueille également des expositions temporaires sur des thématiques variées. En septembre-octobre dernier, nous avions pu voir « United states of abstraction : les artistes américains en France de 1954 à 1964 » ou encore en novembre-décembre, « La beauté en partage : une rétrospection sur les 15 dernières années d'acquisitions du musée ». Ainsi, le musée propose toujours une nouvelle facette !
L'Hôtel de Cabrières-Sabatier d'Espeyran, installé dans un hôtel particulier du XIXe siècle, accueille le département des Arts décoratifs du Musée Fabre. Cette demeure historique propose de découvrir les cadres de vie des sociétés bourgeoises et aristocratiques des XVIIIe et XIXe siècles. Ayant conservé intégralement les éléments qui composaient ces appartements, l'hôtel Cabrières - Sabatier d'Espeyran propose un ensemble unique. Dans les décors fidèlement reconstitués de ses salons, cet hôtel particulier dévoile sa remarquable collection de mobilier, ainsi que d'exceptionnelles céramiques et pièces d'orfèvrerie.
Vous l'aurez donc compris, le musée Fabre est à lui seul non pas un, mais plusieurs joyaux de l'histoire culturelle locale et européenne. Résolument tourné vers l'extérieur, le musée, très dynamique, est une référence en matière de médiation culturelle et d'inclusion sociale. En effet, les équipes du service des publics mettent tout en œuvre pour accueillir les visiteurs de tout âge et sans distinction, individuels ou scolaires, lors de séances d'animations ou encore, d'initiation et de sensibilisation à l'art et en particulier à la peinture. Le musée propose ainsi des accueils adaptés à la petite enfance (dès l'âge de 2 ans) grâce à des « mallettes parcours », des accueils "sur mesure" à destination d'un public empêché grâce à de nouvelles formes de médiation, notamment des ressources multi-sensorielles (maquettes, mallettes d'interprétation, dispositifs olfactifs et sonores...), des visites numériques du musée depuis votre canapé, ainsi que d'autres animations qualitatives à l'occasion de la Nuit des musées par exemple. Le musée est également doté d'un auditorium de 124 places qui accueille une programmation en lien avec l'actualité artistique nationale et internationale, une boutique annexe de la librairie Sauramps proposant une sélection de produits dérivés exclusivement déclinés à partir des collections du musée ainsi qu'un restaurant. Véritable emblème de l'Esplanade et de la culture à Montpellier, les pierres du Musée Fabre prennent littéralement vie une fois par an à l'occasion de l'événement "Cœur de Ville en lumières" où il devient le réceptacle particulier d'un spectacle lumineux et musical ; une manière différente de le (re) découvrir et d'affirmer son importance dans la vie montpelliéraine.
Autant pour ses collections permanentes que temporaires, il y en a pour tous les goûts.
Bien entendu, Fabre n'est pas le Louvre, mais le Louvre n'est pas Fabre .
Situé à deux pas de la ravissante Place de la Comédie, on peut prendre un verre à un des nombreux cafés présents sur la place.
Je recommandé vivement ce musée.
Adresse :
Musée Fabre,
39 Boulevard Bonne Nouvelle.
Alain.