Un passé bien présent
Dès que l'on pénètre dans Toulouse, on respire une atmosphère différente. Au petit matin, lorsque la ville s'éveille, il faut contempler les jolies couleurs des toits de tuiles irréguliers comme des vagues océanes, les vieux murs de briques des immeubles anciens au passé glorieux, les reflets changeants des maisons qui se mirent dans la Garonne, ou ceux des bateaux bercés par le faible courant du canal du Midi. De là émerge la basilique Saint-Sernin, retranchée du brouhaha ambiant dans un cadre de verdure. Cette église en forme de croix latine est une étape importante sur le chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle. Elle est considérée comme l'un des plus beaux chefs-d'oeuvre de l'art roman en Occident et la plus riche de France en reliques.
Deux autres édifices religieux méritent une visite : l'église Saint-Étienne à l'architecture étonnante du XIIIe au XVIIe siècle, et le couvent des Jacobins, considéré comme un chef-d'oeuvre de l'art gothique languedocien.
A quelques encablures de la basilique, la place du Capitole est le poumon de la ville. En son centre, la croix occitane s'étale fièrement. Le Capitole fut pendant longtemps le siège des consuls. Sa façade aux lignes pures abrite aujourd'hui la mairie et un théâtre à la programmation particulièrement riche. A l'arrière, le donjon du XVIe siècle, ancienne tour des Archives, a survécu aux grandes percées haussmanniennes et accueille aujourd'hui l'office de tourisme.
Gastronomie pour tous
Sous les arcades de la place, les cafés et restaurants étalent leurs terrasses, toujours bondées, surtout à l'heure du déjeuner. Le chef parisien Christian Constant, étoilé et originaire du Sud-Ouest, a redonné au Bibent, classé monument historique, son lustre d'antan en mêlant décor Napoléon III et mobilier contemporain. C'est l'une des meilleures brasseries de la ville. A quelques minutes du Capitole, le marché Victor-Hugo propose une floraison de produits locaux très variés que l'on peut déguster dans les restaurants à l'étage... Mais, attention, c'est souvent plein comme un oeuf car les menus sont d'un excellent rapport qualité-prix.
A deux pas, 6 rue du Rempart-Villeneuve, Michel Bras, le chef triplement étoilé de l'Aveyron, et sa famille ouvrent un concept de restauration rapide gastronomique. On comprend que les chefs élisent domicile dans ce coin de France car la cuisine toulousaine est un enchantement. Elle est pleine de saveurs, de senteurs, de parfums venus d'ici ou d'ailleurs comme celui de la violette de Toulouse qui apporte sa petite touche originale.
La proche Gascogne fournit l'armagnac, le Tarn quelques gaillacs de bonne tenue. L'ail rose de Lautrec relève souvent les plats de sa petite pointe. Mais le canard reste le roi avec son foie gras, ses magrets, ses confits... Il se mêle sans scrupule au cassoulet, fût-il de Toulouse ou de ses voisines. La saucisse, en revanche, revendique ses origines bien toulousaines.
Petits musées et grands hôtels
La place du Capitole est un bon point de départ pour aller faire du shopping, notamment rues Saint-Rome et Alsace-Lorraine ou dans les rues des Arts, Boulbonne ou Croix-Baragnon où s'affichent de belles boutiques de luxe. On en profite pour flâner dans ces quartiers à la découverte des hôtels particuliers du XVIe siècle. Ces riches maisons abritent des musées comme l'Hôtel d'Assézat qui présente les collections de la fondation Georges Bemberg (Véronèse, Tintoret, Cranach, Clouet, etc.) Dans le musée Saint-Raymond, logé dans un ancien collège du XVIe siècle, on découvre Tolosa, à l'époque où elle faisait partie de l'Empire romain. Le musée Saint-Augustin, hébergé dans l'ancien couvent des Augustins, présente une collection de peintures et de sculptures d'art religieux. Le musée Georges-Labit est un aperçu des croyances et coutumes d'anciennes civilisations de différents continents. Enfin, les anciens abattoirs connaissent une seconde jeunesse en accueillant le musée d'Art moderne et contemporain.
Au fil de l'eau
Toulouse a aussi une histoire d'eau qu'elle partage entre le canal du Midi, inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco, et la Garonne. La navigation sur le canal est totalement libre de mars à novembre selon les horaires des écluses. Le reste de l'année, il faut se renseigner auprès des Voies navigables de France. Il est aussi agréable de se promener en bateau-croisière pour voir la ville sous un autre angle. Les abords de la Garonne ont été réaménagés et, dès les beaux jours, ils se transforment en terrain de pique-nique.
La fête permanente
Toulouse la culturelle a la réputation d'être festive, surtout à partir du jeudi soir. L'été, les terrasses des bars et restaurants sont pleines à craquer jusqu'à leur fermeture tardive. Les apéritifs, souvent accompagnés de tapas, se prennent à l'heure espagnole sur la place Saint-Georges, actuellement en travaux. La place Saint-Pierre, haut lieu des fêtes toulousaines, est surtout le repaire des étudiants. Chez Tonton Pastis O Maître, on sert le pastis au mètre, soit dix-sept verres... Le Bar Basque est le lieu de rendez-vous des rugbymen, tandis qu'à La Couleur de la Culotte les soirées à thème attestent de l'imagination des clients. Les trentenaires et plus fréquentent des bars plus lounge ou plus branchés. Les Coulisses et le Café Evangelina sont aussi les lieux préférés des Toulousains qui se retrouvent pour boire un verre et participer à de nombreuses soirées organisées.
A l'ère de l'espace
La ville possède une identité bien à elle due à sa position géographique, à son passé et à sa vie intense, mais c'est aussi une ville qui s'est tournée très tôt vers l'aéronautique et l'électronique. Cet essor industriel amène depuis des années un flux constant de population qui a conduit à la création d'un vaste campus universitaire. Les pilotes comme Mermoz, Ader ou Saint-Exupéry, qui ont ouvert les portes du ciel, sont souvent venus ici avant de franchir les montagnes et les océans. Depuis, le progrès n'a cessé d'imposer la ville dans ce secteur très pointu. Les sites du top de la construction aéronautique civile internationale, Airbus, sont ouverts au public uniquement sur réservation au moins deux ou trois jours à l'avance. Ils offrent cinq visites guidées dont le circuit Airbus A380, un parcours passionnant entre conception, production, mise en vol du fameux avion. En revanche, pour ceux qui n'ont pas eu la chance ou le temps d'obtenir un rendez-vous, la Cité de l'Espace est une manière inédite de percer tous les secrets de la conquête du ciel. Au-delà de l'aspect scientifique, la visite mêle animations, maquettes et projections dans des décors époustouflants. Grâce à tous ses atouts, Toulouse est une véritable alchimie et un trait d'union vivant entre tradition et futur.
Infos futées
Quand ? Toute l'année, mais l'été la ville se met à l'heure espagnole. Il fait souvent beau et chaud d'avril à octobre avec des pluies printanières. L'hiver, le vent d'autan refroidit l'atmosphère.
S'y rendre. En avion ou en TGV, via Bordeaux.
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Utile. Pour préparer au mieux son escapade.
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