Le Félibrige
Les Alpilles sont la patrie de grands écrivains qui, très attachés à leur territoire, n’ont eu de cesse de défendre ses particularismes. Le plus connu d’entre eux est bien entendu Frédéric Mistral. Écrivain et lexicographe, il est né à Maillane le 8 septembre 1830 et y est mort le 25 mars 1914. Figure emblématique de la région, il est l'un des membres fondateurs du Félibrige, une association, mais surtout un mouvement culturel, œuvrant pour la préservation de la langue et des traditions des pays de langue d'Oc. Il obtint le prix Nobel de littérature en 1904 pour Mireille, œuvre majeure composée en 1859 en vers et en langue occitane. L'écrivain y raconte les amours contrariés de deux jeunes provençaux, Vincent et Mireille dans la Provence d'alors. À la fin du XIXe siècle, il crée le Museon Arlaten, un musée consacré à l'ethnographie de la Provence et qui contient de nombreuses collections représentatives des coutumes et de l'histoire du pays d'Arles. Héritière de ce mouvement, Marie Mauron, née à Saint-Rémy-de-Provence le 5 avril 1896, a elle aussi laissé une œuvre d'une grande sensibilité poétique. Celle que l'on surnomme la Colette provençale a produit plus d'une centaine d'ouvrages : romans, contes, légendes... toujours publiés dans les deux langues, le provençal et le français. Si la majorité de ses œuvres célèbrent son pays tant aimé, ses écrits les plus récents se teintent en revanche de militantisme. L'écrivaine s'élève contre les forces qui défigurent le pays : promoteurs, spéculateurs... Marie Mauron fut élue Majoral du Félibrige en 1969.
Les Alpilles, source d'inspiration
D’autres écrivains se sont inspirés des Alpilles lors de leurs visites. Quand Alphonse Daudet (1840 - 1897) vint pour la première fois à Fontvieille, en 1864, il décida d’y passer ses vacances pour... les trente années suivantes ! Presque tous les écoliers ont, un jour ou l'autre, étudié les fameuses Lettres de mon moulin, un recueil de nouvelles provençales, et nombre d'entre eux ont visité ledit moulin, à Fontvieille. Pourtant, l'auteur n'a séjourné qu'une seule année dans le village et n'a jamais vécu dans le moulin. Il n'en demeure pas moins que, même si Daudet a passé la majeure partie de sa vie à Paris, il reste, dans l'esprit collectif, l'archétype de l'écrivain provençal. Certains de ses personnages, tel Tartarin de Tarascon, sont devenus si célèbres qu'on ne peut plus les dissocier de l'histoire locale.
Pour Yvan Audouard, né le 27 février 1914 à Saïgon et décédé le 21 mars 2004 à Paris, Fontvieille fut une source d'inspiration. En effet, si l'auteur est né et mort loin de la Provence, il n'en reste pas moins un chantre de cette dernière. Il gardera, de son enfance passée à Arles puis à Nîmes, une grande tendresse pour ce pays. Journaliste et écrivain, il publiera de nombreux ouvrages dont Le Sabre de mon père, en 1999, dans lequel il fait appel à ses souvenirs d'enfance, entre Arles et Nîmes. Il sera aussi dialoguiste pour des films interprétés par Fernandel, Lino Ventura ou Eddie Constantine. Enfin, on lui doit le scénario de D'où viens-tu Johnny, avec Johnny Hallyday.