LA BIBLIOTHÈQUE INGUIMBERTINE ET LES MUSÉES
La bibliothèque et les musées forment une seule et même institution culturelle, fondée en 1745 par dom Malachie d’Inguimbert, évêque de Carpentras. L’origine des collections bibliographique et muséographique est la même : c’est l’ensemble des manuscrits, imprimés rares et précieux, monnaies et médailles, tableaux, objets d’art, varia et curiosa, recueillis et rassemblés par monseigneur d’Inguimbert durant les 26 années qu’il a passées en Italie. Lors de sa nomination au siège de Carpentras en 1735, ce prélat a emporté avec lui ses collections, puis les a complétées grâce à plusieurs acquisitions (notamment en 1747, de 118 des registres du célèbre savant aixois Nicolas-Claude Fabri de Peiresc) et, enfin, les a installées dans un édifice jouxtant le palais épiscopal. Sa décision d’en faire une fondation accessible au public a sauvé l’institution lors de la Révolution. Au cours des XIXe et XXe siècles, de nombreux donateurs ont contribué à son enrichissement par des dons et legs d’œuvres d’art, de pièces archéologiques et lapidaires, d’ouvrages inestimables, de correspondances, d’instruments de musique et de partitions. En 1847, la totalité des collections a été transférée dans un hôtel particulier acheté par la ville et agrandi pour des raisons de place de 1872 à 1887. La corrélation entre le patrimoine écrit et le patrimoine muséal est telle que les collections n’ont pas été scindées comme cela a pu se faire ailleurs. Cette réunion d’ensembles cohérents et complémentaires d’œuvres et de documents patrimoniaux offre un intérêt inestimable.
Aujourd’hui, cet établissement complexe figure parmi les institutions les plus riches de France. Il comprend une bibliothèque de lecture publique, des fonds patrimoniaux de renommée internationale, les archives municipales anciennes et quatre collections muséographiques : beaux-arts (musée Duplessis), arts décoratifs (musée Sobirats), arts et traditions populaires (musée Comtadin), archéologie (Musée lapidaire, fermé au public). En raison de la qualité exceptionnelle de ses fonds, la bibliothèque Inguimbertine compte, depuis le 5 juillet 1897, parmi les bibliothèques municipales classées. Ce statut hybride d’une bibliothèque-musée est désormais presque unique en France. L’ensemble est dirigé par un conservateur d’Etat qui veille au maintien et à la cohésion de ce témoignage précieux de l’interdisciplinarité souhaitée par le fondateur de l’Inguimbertine. Du point de vue des bâtiments, des conditions de conservation et d’accueil du public, l’établissement connaît aujourd’hui un seuil de saturation critique en raison de l’ampleur des collections : 250 000 volumes, dont 100 000 anciens, 3 000 manuscrits, 16 000 dessins et estampes, 4 000 périodiques, 6 000 monnaies et médailles, 1 000 tableaux, 300 sculptures, 1 500 objets d’art et plusieurs milliers de pièces archéologiques. Les collections sont encore régulièrement enrichies grâce à des dons et des acquisitions d’œuvres ou de documents rares et précieux, notamment lors de ventes publiques. Il faut aujourd’hui une échelle de quatre mètres pour atteindre le haut des rayons.
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