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Le château d'Urfé, dit Cornes d'Urfé, né de la rivalité de deux grands féodaux qui se disputaient le territoire roannais au XIIe siècle. Pour s'imposer au comte de Forez, et lui résister, le sire de Beaujeu installe un poste de surveillance au-dessus de Champoly, face aux fortifications du comte à Saint-Just-en-Chevalet, Cervière, Crozet et Roanne. Modestes débuts, vers 1130 une grosse tour isolée au sommet d'un rocher est érigée. La charge de conserver cette position stratégique fut confiée à la famille Raybe, qui sut habilement en tirer avantage, tenant longtemps balance entre les deux suzerains, jusqu'au jour où, en 1234, elle fit une soumission définitive au comte de Forez. Deux siècles plus tard fut construit le château que nous connaissons. Guichard d'Urfé, sénéchal de Quercy, chambellan du duc d'Orléans, en fut probablement le réalisateur, avant de se faire assassiner. La famille se perpétua avec les descendants d'Arnoul, frère du défunt. Quelque peut délaissée, la forteresse fut aménagée au goût de la Renaissance par Anne d'Urfé, frère d'Honoré, auteur de L'Astrée. Anne y vécut en retraite de chef provincial de la Ligue jusqu'en 1618. Consolidé une dernière fois en 1704, la lourde bâtisse a résisté aux intempéries jusqu'à la Révolution. Elle appartient alors à Durand-Antoine de Meaux, guillotiné à Feurs en 1793. Ses héritiers retrouveront jouissance de leur propriété et leurs descendants actuels la possèdent encore, mais la forteresse ne sera jamais restaurée.
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