Guide de voyage Dajabón

Le nom de cette petite ville frontière est d'origine créole (daja signifie " poisson "). La chaleur intense est à peine tempérée par la présence de l'ancien río Dajabon, appelé aujourd'hui Río Massacre, en souvenir des massacres haïtiens de la dictature en 1937 durant lesquels presque 20 000 Haïtiens et Dominicains à la peau très noire périrent. Ce surnom populaire a été officialisé après la mort de Trujillo.

Comme toutes les villes dominicaines, Dajabon possède son parc central, son kiosque et son église, sans oublier ses nuées de petits cireurs de chaussures. Mais l'activité essentielle de la ville est centrée sur son trafic de marchandises avec sa voisine Haïti. Des jeunes gens, les bras chargés de jeans, de polos, de tennis et de toutes sortes de vêtements, sillonnent les rues en proposant leur marchandise à des prix dérisoires !

Les marchés des lundis et vendredis sont particulièrement animés puisque ce sont les jours d'ouverture de la frontière. On y voit circuler de grandes brouettes chargées de blocs de glace, des femmes coiffées de pyramides de boîtes d'oeufs, des sacs de jute emplis de divers produits de consommation chargés sur les échines fatiguées de corps pliés en deux. C'est un lieu de contrebande, de marchandage, d'une forte charge émotionnelle. Lorsqu'on se perd dans le marché aux plus chaudes heures du jour, alors que les rues sont bondées, la tension ambiante peut être palpable...