Guide de voyage Parc National Du Balé

Situé à 400 km au sud-ouest d'Addis-Abeba, le parc national des montagnes de Balé, qui couvre une superficie de 2 470 km², compte le second sommet le plus élevé d'Éthiopie : le mont Batu, qui culmine à 4 307 m. Visitable à pied et en voiture, c'est l'un des meilleurs endroits pour apercevoir le renard roux, le nyala des montagnes et l'antilope de Ménélik, des espèces endémiques. Outre la profusion d'oiseaux, on trouve aussi d'autres animaux comme le babouin d'Anubis, le macaque colobus, le cochon géant des forêts, le loup d'Abyssinie, le caracal et parfois le léopard. Les ruisseaux du parc, qui deviendront plus tard d'importantes rivières, offrent des lieux de pêche parmi les meilleurs d'Afrique pour les truites brunes comme les truites arc-en-ciel.

Une biodiversité en péril. Le massif du Balé est un espace fragile, dont la préservation est déterminante en termes de biodiversité, mais aussi de développement humain pour des populations dépendant de cet environnement particulier. Véritable capteur de pluie et point de jaillissement d'une multitude de sources, le massif du Balé alimente les quatre fleuves majeurs (Wabe Shebelle, Web, Wemel et Dumal) qui, bien au-delà des hautes terres, irriguent les régions arides de l'est et du sud-ouest du pays. De la bonne gestion des ressources hydrauliques dépend donc la subsistance des agriculteurs, mais aussi celle des importantes populations pastorales vivant dans les basses terres périphériques.
Or le surpâturage, la déforestation ou la captation de l'eau pour l'irrigation des espaces cultivés au pied du massif ont des conséquences néfastes sur le ruissellement des eaux en aval. Ainsi, certains cours d'eau sont-ils devenus saisonniers. Pour faire face à ce manque d'eau durant la saison sèche, de plus en plus de troupeaux convergent vers les montagnes du Balé, attirés par la présence de nombreuses sources riches en minéraux qui alimentent les pâturages aux alentours. Cette pratique a pour conséquence de réduire les zones d'habitat de la faune sauvage et, si l'exploitation des ressources devait se poursuivre dans de telles conditions, il est à craindre qu'ici, plus que dans toute autre zone de taille comparable au monde, de nombreuses espèces animales soient condamnées à l'extinction.