L’Iran est un pays d’exception, unique de par sa culture, sa géographie et son histoire. De montagnes et de déserts, il a vu passer les premières civilisations et en garde un héritage diversifié et inimitable. A la croisée entre l’Asie et l’Occident, l’Iran compte depuis toujours de nombreux peuples qui ont fait sa richesse artistique : ses plus beaux sites relèvent d’inspirations multiples, que ce soient des régions voisines ou des divers courants religieux qui l’ont traversé. Le pays possède un patrimoine impressionnant au cœur de paysages d’exception : des bazars immenses, richement décorés, des anciennes capitales déchues aujourd’hui en ruine, mais aussi de formidables ensembles relevant d’une maîtrise admirable des mathématiques. Depuis la levée de l’embargo économique en 2015, le pays a montré une volonté forte d’ouverture ainsi que de développement touristique, qui permet aujourd’hui à tous de découvrir les merveilles cachées de l’ancienne Perse.
Persépolis
Bam
La ville citadelle de Bam située aux confins du haut-plateau iranien fut l'une des pierres angulaires de la production et du commerce de la soie et du coton du VIIe au XIe siècle. Elle fut construite en adobe afin de la préserver du chaud, et desservie par un ingénieux réseau de canaux, les plus anciens d'Iran, en faisant une oasis au milieu du désert. Malheureusement la ville a été frappée par un violent séisme en 2003, détruisant presque en intégralité la citadelle Arg-e Bam classée au patrimoine de l’humanité de l’UNESCO. Aujourd’hui la ville peine à se reconstruire, mais il fait toujours bon de déambuler dans cette ville millénaire hors du temps.
Behistun
Les ensembles monastiques arméniens
L'Iran, de par sa position géographique, est une terre de rencontres et d'échanges, les ensembles monastiques arméniens en sont l'exemple. Composés de l'ensemble St-Thaddeus, St-Stepanos et de la chapelle Ste-Marie, ce lieu de pèlerinage est une rétrospective à lui seul des coutumes religieuses arméniennes au fil des âges. ll en reflète les traditions artistiques et architecturales et fut un épicentre de la diffusion de la religion chrétienne. Ces édifices sont également les témoins et les vestiges d’échanges importants avec d’autres civilisations, on y retrouve aisément des influences byzantines, perses et orthodoxes.
Pasargades
Fondée au VIe siècle av. J. C. Pasargades est la première capitale dynastique de l’Empire achéménide et représente à elle seule tout son art et toute son architecture. Située au cœur du Fars la patrie des Perses, il existe peu de villes qui ont réussi comme Pasargades à intégrer toutes les cultures qui les composent. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’Empire achéménide est considéré comme le premier grand empire pluriculturel de l’Asie occidentale. Les 160 hectares du site abritent des monuments à ne pas rater comme le mausolée de son fondateur Cyrus II le Grand, le Tall-e Takht ou encore le palais résidentiel et les jardins qui l’entourent.
L'ensemble du bazar historique de Tabriz
À la croisée de l'Orient et de l'Asie, l'Iran est une voie commerciale centrale. La ville de Tabriz, située sur la Route de la Soie, a construit sa notoriété grâce à cet avantage. Son bazar est l'un des plus anciens de cette région. Il s'est développé autour du XIIe siècle, et est composé d'enceintes et de structures en briques reliées entre elles sur un total de près de 75 hectares. La ville, qui perdit son statut de capitale au XVIe siècle, conserva toutefois son hégémonie commerciale grâce à l’expansion du pouvoir ottoman. Visiter le bazar de Tabriz, c’est plonger en immersion dans la représentation la plus complète de système commercial et culturel traditionnel d’Iran.
Le jardin persan
La botanique fait aussi partie des spécialités perses. Le jardin persan est un style qui comprend neuf jardins irrigués de diverses époques et régions de l'Iran symbolisant l’Éden. On estime au VIe siècle av. J.-C. la création du tout premier. Le chiffre « 4 » y tient une place centrale en effet les jardins sont coupés en quatre parties symbolisant les quatre éléments que sont la terre, le ciel, l’eau et les végétaux. Véritable source d’inspiration dans l’art du jardin paysager de l’Espagne jusqu’à l’Inde, le jardin persan était autrefois un véritable coin de paradis pour toute personne à la recherche d’un repos spirituel et récréatif. Ici tout est pris compte, du moindre coin d’ombre à chaque texture, de manière à réduire l’impact de la lumière pour un dépaysement total.
Shahr-i-Sokhta
« Shahr-i-Sokhta » ou « la ville calcinée » est l’une des premières cités à avoir vu l'émergence de sociétés complexes. Fondée aux alentours de 3200 av J.-C., elle fut occupée durant quatre grandes périodes, qui ont conduit au développement de plusieurs quartiers dont une aire monumentale, une nécropole et des quartiers résidentiels et d’artisans. Après son abandon dû à des variations géo-climatiques, la sécheresse du désert a permis une très bonne conservation de la ville. Aujourd’hui ce lieu est un puits de connaissances de l’histoire de la région et des relations entre les différentes sociétés qui la peuplaient.
Le palais du Golestan
La dynastie kadjare est marquée par une volonté de modernisation et d'ouverture. Le palais du Golestan résulte de ce changement de paradigme : il intègre des éléments typiques de l'art persan ainsi que des innovations venues d'Occident. Il est aujourd'hui l'emblème de cette époque et surtout il est devenu un centre des arts et de l'architecture kadjars. Le palais ceint de murs, l’un des plus anciens ensembles de Téhéran, fut choisi comme siège du gouvernement par la famille dirigeante kadjare, arrivée au pouvoir en 1779, qui fit de Téhéran la capitale du pays. Édifié aux abords de jardins et de bassins, le palais du Golestan incarne un nouveau style combinant les arts et l’artisanat persans traditionnels et des éléments de l’architecture et de la technologie européennes du XVIIIe siècle.
Gonbad-e Qabus
La ville de Djordjan fut démolie par les invasions mongoles du XIVe siècle. Il n'en reste aujourd'hui que sa seule tour funéraire. Construite en l'honneur du prince Qabus ibn Wushmgir, elle mesure près de 53 mètres. Son architecture islamique témoigne des prouesses mathématiques de l'époque en Iran ainsi que des sciences dans le monde musulman et a trouvé des résonances jusqu'en Asie centrale. Construit en briques cuites non vernissées, ce mausolée est conçu selon un schéma géométrique complexe pour former une tour cylindrique (17 mètres de diamètre à la base et 15,5 mètres sous le toit) qui s’effile vers un toit conique en briques. Impressionnant !