Guide de voyage Trunyan

Ce village situé sur les pentes du Gunung Abang n'est accessible que par bateau. Trunyan a toujours bénéficié d’une certaine curiosité puisqu’il est considéré comme un des derniers villages bali-aga. « Bali-Aga » désigne les Balinais autochtones, installés à Bali avant les conquêtes javanaises et sumatranaises puisqu’on fait remonter les premières influences bouddhiques à Bali vers le VIIe siècle. Certains s’accordent à dire que c’est l’empire Srivijaya, fort d’une communauté de plus de 1 000 enseignants et disciples, qui aurait déjà essaimé et répandu les doctrines bouddhiques et implanté des monastères un peu partout dans les îles les plus proches, dont Bali.Les chefs ou souverains locaux se seraient soumis aux nouvelles pratiques rituelles qui consistaient à déifier les chefs ou les rois (en leur assignant une parenté divine) et à purifier leurs âmes après leur mort. Ces nouveaux rites n’auraient pas atteint toute la superficie de Bali et certains auraient conservé leurs pratiques animistes et leur propre culte des ancêtres. On peut d’ailleurs se rendre compte de la véracité de ces pratiques animistes attestées par la présence de pierres mégalithiques dans le Pura Gedé Pancering Jagat, et l’existence d’une statue (Betara Da Tonta) de plus de 4 m de haut dans un autel du même temple.Tous les trois ans, une cérémonie a lieu dans le temple Gedé Pancering Jagat qui consiste à recouvrir la statue de Betara Da Tonta de miel, de chaux et de bijoux en or. Aucun étranger n’est autorisé à y assister.Dans le village proprement dit, il reste 2 maisons bali-aga et un vieux waringin, ou Banyan, arbre qu’on dit avoir plus de 1 000 ans. Un peu plus loin, le cimetière de Kuban n’est accessible que par le lac. Les corps défunts ne sont ni enterrés ni brûlés, on les laisse se décomposer à l’air libre dans des cages de bambou à l’abri des charognards. Sur plusieurs terrasses sont exposés crânes et ossements.