Guide de voyage Dikhil

« Dikhil nous apparut comme un lieu privilégié au seuil duquel cessaient d’agir les sombres sortilèges du désert. La pâle verdure des palmiers prenait une intensité merveilleuse » (Joseph Kessel, Tous n’étaient pas des anges). Son nom évoque un lieu de passage et de rencontre, et c’est bien ce qu’est Dikhil avec son mélange de populations, unique dans le pays. Nous sommes en effet ici à la jonction des territoires issas et afars. On y compte aujourd’hui environ 35 000 habitants, ce qui fait de Dikhil l’une des plus importantes localités du pays. L’activité commerciale avec l’Ethiopie est importante et a attiré les nomades des environs. La plupart se sont fixés ici depuis de nombreuses années. Les rues et ruelles offrent une petite balade agréable, entre lauriers et murs blancs, chèvres occupées et chats endormis. Les restaurants, d’où se dégagent de bonnes odeurs de viande grillée, ne manquent pas. Des bruits de marteaux et de scies proviennent de nombreux petits ateliers ouverts sur la rue. On y fabrique des couteaux somalis (bilaawe), que l’on propose parfois aux touristes, et divers petits objets artisanaux. Ce chef-lieu de district est une étape obligée pour tous les visiteurs en route vers le lac Abbe. La route N1 la traverse et « rebondit » ici vers le nord-ouest, vers Galafi et la frontière éthiopienne. La petite localité, appelée encore parfois par les locaux Saralou, « l’oued au koudou », possède quelques atouts qui vous occuperont le temps d’une halte. Il faut en effet reprendre des forces avant de poursuivre la route vers le lac Abbe. De Dikhil au lac Abbe. On emprunte la route non asphaltée N6 jusqu’à As Eyla (à gauche en sortant de Dikhil par la N1), puis une mauvaise piste jusqu’au lac. La première partie du trajet permet de traverser la vaste plaine de Gobaad, d’altitude moyenne de 360 m, marquée au nord par un plateau et ses escarpements. Cette zone désertique traversée par la N6 est habitée par de nombreux animaux sauvages et domestiques qui déambulent librement et se laissent aisément surprendre puis contempler. N’hésitez pas à demander à votre guide (si vous en avez le temps) à prendre un peu d’altitude, sur les reliefs alentour, pour contempler de haut cette plaine jadis recouverte par les eaux. Au bout de la route non asphaltée se profile le petit village d’As Eyla. La moitié du chemin vers le lac Abbe est maintenant parcourue... mais la moitié la plus facile seulement.