Guide de voyage Lac Ladoga

C'est sur ses eaux glacées, dont on entame la traversée au km 1 366, que transitait le ravitaillement de Leningrad lors du blocus allemand de 1941 à 1944. Pendant cette période, 1 million de Pétersbourgeois ont fui par cette voie, empruntant des navires en été et des camions en l'hiver. Ceux-ci utilisaient des routes de glace sur la surface du lac gelé. En effet, dès le commencement de novembre, les eaux du lac charrient les glaces, et se trouvent prises complètement à la mi-décembre, la débâcle ne commençant qu'à partir du mois d'avril.

D'une superficie de 17 700 km² pour un volume de 900 km³, le lac Ladoga est presque aussi vaste que la Gironde et les Landes réunies ! La largeur du lac est environ de 130 km et plus de 500 îles en émergent. Plus de 30 rivières viennent se jeter dans le lac, mais seule la Neva en sort. Ses rives sont tantôt raides au nord et à l'ouest, avec des esquisses de longs, mais modestes fjords, tantôt marécageuses et couvertes de forêts au sud-est. Sur la côte sud s'étendent de belles plages de sable. La profondeur du lac peut atteindre 230 m au nord alors qu'elle est très faible au sud. Une très riche faune aquatique peuple les eaux du lac : esturgeons, brochets, perches, sans oublier le phoque du Ladoga, espèce très ancienne émigrée de la mer Blanche.

Beaucoup moins peuplées que celles du lac Onega, les rives du lac Ladoga sont parsemées de petites villes, de dimensions modestes, au charme évanescent et souvent suranné. Ainsi Olonets, centre métallurgique renommé au XVIII^e siècle et également connu comme le pays des chantres et des traditions épiques, n'est plus aujourd'hui qu'une bourgade endormie de 12 000 habitants. Sortavala, et Pitkiaranta vivent, ou plutôt survivent, surtout de la pêche et de l'industrie du bois. Quant à la ville de Priozersk, elle contribue malheureusement, avec les rejets de son usine de phosphate, à la pollution qui menace de plus en plus la région du lac, par ailleurs réservoir d'eau potable de Saint-Pétersbourg.
La perle du lac est incontestablement l'archipel Valaam, d'une superficie de 36 km², constitué d'une cinquantaine de petites îles, dont la principale, Valaam, est une réserve naturelle abritant l'un des monastères les plus prestigieux de l'Église orthodoxe russe. Sept lacs, au milieu d'une somptueuse forêt, de nombreuses criques et des petits chemins à travers les herbes folles, font de ce lieu un havre de paix propice au recueillement monastique. Le monastère a été fondé en 992 par deux moines grecs. Il a connu un rôle très important au fil des siècles et tout particulièrement au XVI^e siècle puis sous Pierre le Grand.