Guide de voyage Podkamennaya

La Podkamennaïa Toungouska, ou la Toungouska Pierreuse, ou encore la Toungouska Moyenne, est le troisième affluent important du Ienisseï (rive droite) après l’Angara et la Nijniaïa Toungouska, qui draine des plateaux boisés. Longue de 1 865 km, son bassin fait 240 000 km2. Le nom de Toungouska est dû aux Evenks qui, autrefois, se nommaient les Toungouses. Quant à l’épithète de « Pierreuse », elle est due à la chaîne du Ienisseï, surnommée « pierre », qui traverse la rivière. Cette rivière turbulente, d’une beauté impressionnante, est un phénomène de la nature sibérienne ! Vous pourrez admirer vous-même son cours singulier et pittoresque, particulièrement entre Baïkite et Polygousse.La navigation n’y est possible que pendant 25 à 30 jours, période pendant laquelle les bateaux doivent acheminer leurs cargaisons jusqu’au port de Vanavara. Les eaux de la rivière, pures comme le cristal, baissent considérablement en été à cause de la sécheresse. Après l’embouchure de la rivière Bolchaïa Niroungda (Grande Niroungda), la Toungouska Pierreuse court sur une dizaine de kilomètres dans un canyon rocheux et étroit, nommé Gorlychko (petite gorge), où les bateaux doivent passer plusieurs rapides dangereux, tels les rapides Dedouchka (grand-père) ou Moutchnoï. Les berges de la rivière sont couvertes de taïga de cèdres. Depuis longtemps, la Podkamennaïa Toungouska est la seule voie vers l’Evenkie du Sud, où l’arrivée du premier convoi de marchandises est une fête pour les autochtones. Le nom de Podkamennaïa Toungouska est lié à un événement sensationnel et mystérieux : le cataclysme survenu le 30 juin 1908, à 7h40 du matin, dans la région de la Toungouska Pierreuse. Une énorme explosion aérienne, d’une énergie équivalente à 10 -15 mégatonnes de TNT, a secoué ce territoire de 2 000 km2 (60° 55’ nord, 101° 57’ est). Du lac Baïkal à Vanavara (soit sur une distance de 800 km), des centaines de gens ont pu voir la queue illuminée d’un bolide qui s’est vaporisé. Le mystère n’est pas encore résolu. En 1986, le pouvoir régional a pris la décision de créer, sur 250 000 ha, une réserve fédérale de la météorite de Toungouska. Selon certains, l’explosion a été provoquée par un fragment de noyau cométaire ; selon d’autres, par la désintégration dans la haute atmosphère d’un objet composé de glace et de poussière. On estime que le poids de l’objet était de 100 000 à 10 millions de tonnes. De 1927 à 1930, le lieu de l’explosion a été étudié par l’expédition de Léonid Koulik (1883-1942). Autour de l’épicentre, on a trouvé des arbres abattus dans un rayon de 15 à 30 km. Les expéditions de 1957-1962 se sont intéressées aux anomalies constatées sur le site, telles que la mutation du bois et des plantes, par exemple.