Guide de voyage Matusadona National Park

Matusadona a d'abord été érigé en réserve de faune en 1963, à l'issue de la construction du barrage de Kariba, avant de devenir parc national en 1975. Niché entre les rivières Sanyati et Ume, formant respectivement ses frontières orientale et occidentale, le parc national de Matusadona étend ses 1 407 km² de territoires sauvages sur les rives méridionales du lac Kariba. Formée pour l'essentiel du Matusadona Range, une chaîne montagneuse ne dépassant guère 1 200 m d'altitude et faisant partie du Zambezi Escarpment, la zone protégée s'adoucit en d'immenses plaines dans sa partie septentrionale. Entre cette dernière et les escarpements rocheux de l'intérieur vit une faune abondante formée d'antilopes (hippotragues noires, élands du Cap, antilopes rouannes... pour ne citer que les plus intéressantes, malheureusement très rarement aperçues), de grands mammifères (éléphants et buffles en nombre...) et d'une multitude d'autres espèces (cobes à croissant, zèbres, impalas, phacochères, grands koudous, guibs harnachés...). Les crocodiles en particulier se révèlent très nombreux (un individu tous les 200 m selon les estimations), tout comme les hippopotames, relativement bruyants la nuit. Gnous, girafes et rhinocéros blancs sont par contre absents du parc (et de toute la vallée du Zambèze en général), tandis que les zèbres ne se rencontrent qu'en petits troupeaux. Les rhinocéros noirs, comme dans la plupart des autres zones protégées du pays, ont été en grande partie décimés, mais comptent tout de même encore quelques dizaines individus, dont certains jeunes surveillés en permanence. Les rives du lac aux paysages si emblématiques avec leurs mopanes morts sur pied, dont les troncs décharnés émergent des eaux, où déambulent les pachydermes, hébergent une riche avifaune. La persistance d'un braconnage, en partie issue des pays voisins, a poussé l'État à signer, en novembre 2019, un accord de collaboration avec l'ONG African Parks (d'une durée de vingt ans). L'objectif affiché est de revitaliser le parc, en tant que sanctuaire d'éléphants et de rhinocéros, et d'en faire une destination touristique animalière de premier plan.