Hôtel-Dieu de Beaune, joyau de l’architecture gothique flamboyante avec toits polychromes et collections de faïences et d'étains.
Sur la route des grands crus, c'est un incontournable de la Bourgogne. Nicolas Rolin et Guigone de Salins, les fondateurs de l'Hôtel-Dieu, vous content l'histoire de cet hôpital vieux de six siècles. Il faut passer le porche pour découvrir la splendeur des lieux. C'est un perpétuel éblouissement même si cela fait plusieurs fois que vous visitez ce monument historique français prestigieux. Son architecture gothique flamboyante et ses toits polychromes à couper le souffle, son vignoble de renom font de ce musée un joyau de la Bourgogne. Un peu d'histoire pour mieux comprendre : le Chancelier Nicolas Rolin et son épouse Guigone de Salins sont les fondateurs des Hospices. Sa charte de fondation datée du 4 août 1443 prévoyait entre autres « la distribution de pain blanc aux pauvres de Jésus-Christ demandant aumône ». Pour se replacer dans le contexte historique, la longue guerre de 100 ans est juste terminée, une période de grands troubles et de misère. D'autre part, la peste a décimé les campagnes. Au cours de ses séjours en Flandre, dont le Duc de Bourgogne était suzerain, Nicolas Rolin s'est inspiré de l'architecture des hôpitaux du Nord pour concevoir son hôpital. Il a fait appel à des artisans beaunois pour l'édification de son Palais pour les « Pôvres ». Voici donc que s'élève à Beaune un hôtel-Dieu à l'architecture remarquable au service des plus démunis ! L'édifice a été utilisé à cette fin jusqu'en 1971, avant d'être transformé en musée. Aujourd'hui, l'hôtel-Dieu fait partie d'un ensemble nommé les Hospices civils de Beaune. Sous cette appellation sont regroupés l'hôtel-Dieu et son musée, le centre hospitalier Nicolas Rolin, une maison de retraite, une école infirmière et un domaine viticole. Côté architecture, la façade gothique de l'hôtel-Dieu de Beaune est un symbole de la Bourgogne. Son style médiéval s'inspire de l'esthétique des Flandres qui étaient alors sous la domination du duché de Bourgogne. Le toit est recouvert de tuiles vernissées aux couleurs vives qui forment un tableau resplendissant au soleil ! Sous cette très belle toiture, l'organisation harmonieuse des bâtiments règle la vie de l'institution charitable : sous une voûte en berceau toute en bois du XVe siècle, la salle des Pôvres en est le cœur. Ici, on accueille et on soigne les malades. La cuisine aux vastes cheminées gothiques est présentée telle qu'elle était au début du XIXe siècle. L'élément phare est le tournebroche automatisé qui date de la fin du XVIIe siècle. À l'apothicairerie, on découvre des étagères sur lesquelles trônent mortier, flacons, fioles et pots de faïence dans lesquels on conservait les ingrédients pour créer les remèdes. C'est le sanctuaire de toutes sortes de potions et d'onguents : poudre de cloportes, yeux d'écrevisses, poudre de noix vomiques... On imagine aisément les allées et venues des sœurs et le bruit de leurs sabots sur les pavés. Le cultissime film La Grande Vadrouille tourné par Gérard Oury livre une version romanesque de la vie à l'hôtel-Dieu mais ce film continue d'assurer plus de 60 ans après, sa renommée. Des scènes cultes avec Bourvil et Louis de Funès, Big Moustache, Sœur Marie-Odile...
La visite continue par les salles qui accueillaient les malades de 1452 au XXe siècle et le polyptyque du Jugement Dernier, chef-d'œuvre du milieu du XVe siècle commandé à Rogier van der Weyden, l'un des grands maîtres de la peinture flamande. Ce retable, originellement exposé dans la chapelle des Pôvres afin que les malades puissent l'admirer, bénéficie aujourd'hui d'une pièce dédiée. De riches donateurs ont offert au musée une collection de peintures murales du XVIIe siècle, des coffres, des tapisseries du XVe au XVIIe siècle.
En 1457, Guillemette Levernier a fait don des premières vignes aux Hospices et cette tradition a perduré pendant 5 siècles. Le domaine viticole compte aujourd'hui 60 ha en culture biologique depuis le millésime 2022. 50 ha sont plantés en Pinot noir, 10 ha en Chardonnay. Les parcelles du domaine sont situées dans des zones d'appellation premiers crus et grands crus d'exception. Au total, ce domaine viticole compte 85 % de premiers crus et grands crus vendus aux enchères chaque troisième dimanche de novembre. Cette vente, longtemps organisée par Christie's, est aujourd'hui mise en scène par la maison Sotheby's. Des centaines d'enchérisseurs se livrent bataille sous la halle de Beaune ou par internet pour acquérir les pièces mises en vente. Il s'agit de la plus célèbre vente de charité vinicole dans le monde. Le produit de la vente est consacré à l'amélioration des équipements de l'hôpital et à la conservation du patrimoine de l'Hôtel-Dieu.
La saison 2024, sous le signe de la charité, propose une large programmation qui se décline en visites, expositions, concerts, spectacles, ateliers à destination de tous les publics. Demandez le programme de la saison 2024 « Charité », une des valeurs essentielles de cette institution qui a vocation à prendre soin et partager avec autrui. Choisissez votre visite : laissez-vous guider par vos sens en manipulant les objets de soin et les pièces de collection, découvrez l'exposition en hommage aux sœurs, rencontrez des professionnels de santé qui ont exercé à l'Hôtel-Dieu, participez aux ateliers bien-être. Vous êtes noctambules ? Vous pouvez prendre part aux nouvelles Nuits étoilées. Joueur ? En soirée, trouvez l'antidote qui sauvera la sœur apothicaire de l'empoisonnement. Cet escape game est une nouveauté insolite 2024 à découvrir absolument.
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
Les points forts de cet établissement :
Avis des membres sur L'HÔTEL-DIEU DE BEAUNE
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.