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Une invention des peuples du Nord

Bien que ce ne soit pas officiellement prouvé, il semblerait que les peuples autochtones du Nord utilisaient déjà les chiens d'attelage pour se déplacer aux alentours de 6 000 ans avant J.-C. Il suffit de s'imaginer les conditions extrêmes des régions nordiques, avec leurs épaisses couches de neige, parfois durcies par le froid, et l'absence de chemins ou de pistes, pour saisir l'intérêt capital de ce moyen de transport. Les premiers explorateurs et trappeurs européens adoptèrent également le traîneau à chien, un moyen des plus efficaces pour transporter hommes, denrées alimentaires et marchandises sur de grandes distances dans un territoire sauvage entièrement recouvert par la poudreuse et des lacs et rivières gelés. Les traîneaux à chien sont encore utilisés à des fins professionnelles aujourd’hui, et ils se sont montrés utiles à de nombreuses reprises au cours de l’histoire, comme par exemple à la fin du XIXe siècle au Canada. À l’époque où la ruée vers l'or battait son plein dans la région du Klondike, au nord-ouest du Canada, les chercheurs d'or se servaient des chiens pour transporter leurs effets personnels, leur mobilier et les vivres. Aujourd’hui le traîneau à chien comme moyen de transport a été largement remplacé par la moto-neige, mais il reste indispensable pour certains mushers habitant des zones isolées et difficile d’accès, car beaucoup plus fiables dans des conditions extrêmes.

Races de chiens et composition de l'attelage

Élevés par les peuples autochtones du Nord, les chiens de traîneau sont les descendants des loups domestiqués à des fins de transport et de chasse. Parmi les plus anciennes races de chiens de traîneau, on retrouve le malamute d'Alaska qui garde encore de nos jours sa grande cote de popularité. C'est un chien puissant, reconnu pour sa force et son endurance. Avec l'avènement des courses de traîneaux à chiens au XXe siècle, un nouveau critère de sélection est entré en ligne de compte : la vitesse. Aujourd’hui il existe plusieurs races de chiens de traîneau reconnues, parmi lesquels le Husky sibérien, le Samoyède, le Groenlandais, l’Esquimau canadien et le Laika de Yakoutie.

La composition de l'attelage est tout aussi importante que la sélection des chiens et est divisée en quatre catégories. On retrouve toujours un ou deux chiens de tête, placés tout à l’avant et qui dirigent et guident l'attelage. Viennent ensuite les chiens de pointe qui servent essentiellement à encourager les chiens de tête. Les chiens qui obtiennent cette position sont très souvent de futurs chiens de tête en formation. La paire de l'attelage qui se trouve juste devant le traîneau est la plus puissante, celle dont la mission consiste à maintenir le traîneau sur la piste : ce sont les chiens de barre. Tous les autres chiens positionnés entre ceux de tête et ceux de barre sont les chiens du centre. Si certaines paires fonctionnent mieux que d’autres, il est parfois bon d’habituer les chiens à d’autres compagnons de courses pour les sociabiliser.

Les chiens de tête sont dirigés à la voix par le conducteur, appelé musher. Selon le parcours et les conditions météo, il peut se trouver à l'arrière sur le traîneau, à marcher devant l'attelage ou bien à courir à l'arrière. Lorsque la neige est fraîche par exemple, les chiens ont tout autant de mal que nous à courir en monter. Le musher aide alors ses chiens en courant derrière le traîneau. Il doit aussi veiller à la stabilité du traîneau en faisant contrepoids en fonction de l’inclinaison du terrain. On l’aura compris, diriger un traîneau est loin d’être reposant !

Les courses de traîneau à chien

Devenu un loisir d'hiver hyper populaire, le traîneau à chien a atteint le statut de discipline sportive. Elle se pratique dans de nombreux pays en dehors de la Laponie, comme en Amérique du Nord, au Groenland, en Russie et en France. Si certaines courses visent davantage le divertissement, d'autres au contraire font partie d'un circuit professionnel où les gagnants empochent divers prix en plus d'accumuler des points au classement. Ces compétitions peuvent prendre la forme de sprints, c'est-à-dire des courses sur de courtes distances, ou alors carrément d'épreuves d'endurance s'étalant sur plusieurs jours durant lesquels les mushers, vedettes locales et concurrents internationaux, parcourent des centaines de kilomètres chaque jour. Pour un repos bien mérité, voire obligatoire, le circuit des courses d'endurance est ponctué des fameux « checkpoints », lieux où l'on s'assure de la bonne santé de tous, chiens comme humains, et où l'on échange conseils et histoires de course. La course la plus célèbre en Laponie est la Finnmarksløpet, qui se déroule en Norvège. Cette course d’un peu plus de 1 000 km à travers le Finnmark est la plus septentrionale au monde et aussi l’une des plus longues ! À l'international, il y a également la Iditarod Trail Sled Dog Race en Alaska, la Yukon Quest entre l’Alaska et le Canada, et La Grande Odyssée en France et en Suisse, parmi tant d’autres.

Le ski joering est une forme de ski de fond, tiré par un chien, qui se pratique énormément dans les pays nordiques. Le bikejoring, qui consiste à se faire tirer à vélo, et le canicross, qui rejoint la pratique du trail, se pratiquent hors saison, en partie pour continuer à entraîner les chiens. De plus en plus populaires, ces activités se pratiquent aujourd’hui en compétition.

Le plus dur, c’est de choisir !

Il est temps maintenant de passer à la pratique. Pour ce faire, la Laponie met à disposition un large éventail de possibilités, allant de la balade d'une heure ou deux à l'expédition de plusieurs jours avec nuitées en tipi, en tente, en refuge ou en chalet. Peu importe l'option choisie, la visite du chenil est généralement incluse et il est possible de prêter main forte au moment d'atteler les chiens ou encore de participer au service de leur repas lors des pauses. Si certains optent pour le confort relax du traîneau, d'autres préfèrent mettre la main à la pâte et conduire leur propre attelage, option privilégiée pour vivre pleinement l'expérience du traîneau à chien. Et pour ne rien gâcher, prévoyez de vous emmitoufler de la tête aux pieds. Si vous n'avez pas le parfait attirail de l'aventurier hivernal, n'ayez crainte : accessoires et vêtements chauds peuvent être loués ou mêmes prêtés sur place. Vérifiez toutefois si cela est possible au moment de votre réservation, question de ne pas être pris au dépourvu au moment venu.

L’offre est très vaste et il est possible de pratiquer le traîneau à chien partout en Laponie. Dans les Îles Lofoten ou Vesterålen, qui bien que très proches ne font pas partie de la Laponie, les mushers se comptent sur les doigts de la main. Le relief dans cette partie de la Norvège est très escarpé et le climat souvent pluvieux remplace la neige par de la glace. Si c’est un vrai spectacle pour les yeux, il rend presque impossible la pratique du traîneau à chien. Pour être certains de ne pas passer à côté de cette expérience typiquement nordique, profitez plutôt de votre passage dans les terres pour vous assurer d’avoir le choix !