Le Dniepr coupe véritablement l'Ukraine en deux parties. Une division géographique qui a souvent été soulignée par des divisions politiques parfois profondes et durables. En 1654, le pays est coupé en deux pour plusieurs décennies et les divisions politiques actuelles qui parcourent la société ukrainienne se font aussi autour de ce fleuve. S'il est encore un symbole d'unité à Kiev, et que, selon sa légende c'est dans ses eaux que tout le peuple slave fut converti au christianisme au VIIIe siècle, une fois la capitale passée, le Dniepr redevient un facteur de divisions. Pour le touriste la division est aussi sensible. Si la descente du Dniepr vers la mer Noire réserve quelques belles surprises, notamment visibles du pont d'un bateau de croisière, la partie orientale de l'Ukraine présente moins d'intérêt que le sud ou l'ouest. Là encore la géographie et surtout les sous-sols jouent beaucoup. L'est de l'Ukraine est en effet marqué par la présence de nombreuses industries minières, notamment dans la région du Don-Bass. C'était aussi une des premières concentrations industrielles de l'URSS pour le complexe militaro-industriel. Deux activités humaines dont les traces ne sont pas très attirantes et qui ont laissé des dommages profonds dans l'écologie de la région. Dans cette région de grandes villes on appréciera le calme de quelques petites cités plus campagnardes ou au contraire les nombreuses boutiques de luxe des grandes capitales des matières premières. On découvrira aussi une autre Ukraine, plus proche de la Russie, par la terre comme par la culture et qui fait le lien l'Europe. Toutefois, c'est de ce côté du Dniepr que se trouvent les lieux symboliques de l'identité ukrainienne : la ville de Zaporijia avec l'île de Khortitsa et la ville de Poltava. C'est dans cette partie du pays que vous auriez le plus de possibilités d'entendre parler le surzhik, un mélange de russe et ukrainien, qui dans l'Est est plus utilisé que la même langue ukrainienne.