Guide de voyage Région Pacifique

Le littoral pacifique colombien couvre 1 300 km de côtes, entre le Panamá et l'Equateur, divisé entre quatre départements : Chocó, Valle del Cauca, Cauca et Nariño. Le tampon du Darién, au nord, à la frontière panaméenne, est célèbre pour son inaccessibilité. La longue route Panaméricaine qui traverse le continent du nord au sud, entre l'Alaska et la Patagonie, s'arrête à cet endroit. Cet épais noeud de jungle et de marais semble impénétrable. Rajoutant au mystère, la région du Chocó est souvent arrosée par les pluies, car les nuages bloqués par la cordillère des Andes y stationnent longtemps.

Le bout du monde

La côte Pacifique reste peu touristique. Le Chocó et les environs de Buenaventura (Valle del Cauca) sont les seules régions un peu touristiques du littoral. De magnifiques plages bordées d'un mur végétal opaque aux alentours de Bahia Solano et Nuqui, et des stations balnéaires proches de Buenaventura, port décadent et décati, attendent les amateurs d'écotourisme et d'aventures. La géographie est hostile. Des terres restent encore non défrichées. Les habitants éparpillés, sont principalement des Indigènes ou des descendants d'anciens esclaves venus d'Afrique. De rares colons venus de Medellín ou de Cali s'y sont établis depuis quelques dizaines d'années.

Longtemps, la fièvre de l'or a pesé et pèse encore sur l'avenir des autochtones devant souvent fuir la menace des groupes paramilitaires, lesquels peu à peu, sous couvert d'une chasse implacable aux guérilleros, se sont approprié ces terrains gorgés de minerais. Ces immenses richesses contrastent néanmoins avec la misère dans laquelle est maintenue la population, en raison de la corruption des politiciens locaux.

La communauté afro-colombienne

L'histoire, la culture et la population du Pacifique sont fortement marquées par l'héritage africain. Les Afro-Colombiens du Pacifique descendent directement des esclaves amenés d'Afrique en Colombie. Certains réussirent à s'enfuir des propriétés de la région d'Antioquia. Ils se rendirent compte que le seul moyen de sauvegarder leur identité culturelle et leurs traditions était de vivre dans les coins les plus reculés de la jungle. Aujourd'hui encore, ils s'appellent entre eux Los Libres, souvenir de leur combat et des difficultés qui leur ont assuré la liberté. Mais dans cette région si isolée, la communauté afro-colombienne a encore le sentiment d'être délaissée par le reste du pays. Les groupes musicaux ChocQuibTown ou Herencia de Timbiquí sont aujourd'hui les premiers ambassadeurs de la région, transmettant fièrement dans le monde la beauté et les richesses culturelles du Pacifique colombien.