Le nom de Kabylie vient de l'arabe Bilad Al-Qabail qui signifie le " pays des tribus ", et chaque village de Kabylie est lui-même très souvent marqué par le nom de la tribu qui l'habite. Occupant l'est de l'Atlas tellien, une chaîne montagneuse parallèle au littoral méditerranéen, la Kabylie est une région au relief et au caractère rudes et tourmentés, habituellement découpée en quatre sous-régions. On distingue ainsi la Grande Kabylie, à l'ouest, limitée par les oueds Soummam et Isser autour du massif du Djurdjura qui culmine à Lalla Khadidja (2 308 m) ; la Petite Kabylie marquée par le relief des Bibans dont elle couvre l'extrémité orientale des Bibans et du djebel Babor (2 005 m) qui domine la baie à l'est de Bejaïa ; la Kabylie de Collo dans les environs de Skikda, une région côtière moins élevée que ses soeurs (djebel Ghoufi, 1 183 m), et la Kabylie orientale en vue d'Annaba. Malgré ses airs farouches et ses grandes forêts, la Kabylie est assez densément peuplée.
Bien protégée par ses massifs escarpés enneigés en hiver, couverts de forêts de chênes, de chênes-lièges, d'oliviers et de cèdres au bois odorant, et à l'écart des principales voies de communication, la Kabylie n'avait jamais reconnu de domination, qu'elle soit romaine, arabe ou turque, et ce n'est qu'après les grandes révoltes de 1871, soit une quarantaine d'années après son arrivée, qu'elle a dû se rendre au nouveau pouvoir. C'est à partir de cette date que la Kabylie, qui voyait auparavant partir ses hommes travailler sur les grands chantiers d'Alger des débuts de la colonisation, a envoyé beaucoup d'entre eux en métropole jusqu'à devenir la première région d'émigration. Les structures sociales basées sur la solidarité se sont alors beaucoup renforcées. Aujourd'hui, la Kabylie s'est industrialisée autour de Tizi Ouzou et de Bejaïa et retient mieux ses jeunes.
