Après avoir voyagé à travers le monde en retraçant les parcours des deux grands conquérants Gengis Khan et Alexandre le Grand, le Petit Futé vous propose de mettre en lumière un autre grand homme plein d'ambitions : Napoléon Bonaparte. Personnage important de l'Histoire de France, premier empereur du pays, l'homme originaire de Corse aura réussi à étendre son empire sur la majeure partie de l'Europe continentale. Pendant quinze ans, ce précurseur de l'Union européenne et génie militaire a parcouru le continent avec ses soldats pour asseoir sa suprématie à l'occasion de batailles mémorables. Jusqu'à ce que certaines d'entre elles sonnent la fin d'un parcours et d'une époque qui ne cesse de faire l'objet d'études et de fasciner les amoureux d'histoire.
De sa jeunesse à l'arrivée au pouvoir
Napoléon Bonaparte est né en 1769 à Ajaccio. La cité corse ne manque pas de lui rendre hommage et les visiteurs peuvent aujourd'hui se rendre dans la maison natale de Napoléon, désormais Musée national qui évoque le souvenir de l'empereur et sa famille, aller voir sa statue sur la place Foch, se rendre à la cathédrale où il fut baptisé ou bien encore rejoindre la grotte de Casone, où le jeune homme se retirait pour lire et penser à son avenir.
À 9 ans, Napoléon quitte sa noble famille, arrive sur le continent et passe cinq années à l'académie militaire de Brienne. Il se dit mal aimé de ses camarades et consacre son temps libre à la lecture et à l'écriture. En 1784, après avoir réussi ses examens avec succès, il intègre l'École militaire de Paris et la branche de l'artillerie. Pendant la Révolution française, il se rallie à la cause des jacobins. Il est promu général de Brigade en 1793 après s'être illustré lors de la reprise de Toulon face aux Britanniques. Puis, il part pour la campagne d'Italie, qui aboutit à une victoire contre le Piémont et l'Autriche. Lors de la campagne d'Égypte en 1798, Napoléon quitte la France avec une flotte de 300 navires dans le but de contrer les Anglais qui passaient par ce territoire pour rejoindre les Indes orientales et faire fructifier leur commerce. En Égypte, les troupes de Napoléon font tomber Alexandrie, participent à la célèbre bataille des Pyramides face aux Mamelouks, mais finissent par connaître un échec. Le général Bonaparte ressort tout de même grandi de cette expédition, qui marque également la naissance de l'égyptologie après avoir ramené la pierre de Rosette, dont les hiéroglyphes seront déchiffrés par l'égyptologue français Jean-François Champollion en 1822.
De retour en France, le stratège Napoléon est vu comme celui qui peut éviter le retour de l'Ancien Régime et installer le désir de changement de la Révolution. Le coup d'État des 18 et 19 brumaire 1799 sonne l'arrivée du Consulat. Premier consul, Bonaparte domine l'exécutif et se fait nommer consul à vie en 1802. Le 18 mai 1804, Napoléon est sacré empereur à la cathédrale Notre-Dame de Paris par le Pape Pie VII.
Le temps des guerres napoléoniennes
Une fois arrivé au pouvoir, Napoléon décide d'aller chercher la paix chez son principal ennemi, l'Angleterre. La Grande Armée (nom de l'armée française) s'apprête alors à traverser la Manche, mais forte de sa flotte et de sa coalition avec la Russie et le Royaume de Naples, l'Angleterre contraint Napoléon à revoir ses plans. Une défaite illustrée par la bataille de Trafalgar le 21 octobre 1805. Si l'Angleterre est reine sur la mer, sur terre, c'est bien Napoléon qui s'impose. L'empereur doit faire face à la Troisième Coalition composée de l'Angleterre, l'Empire russe, l'Archiduché d'Autriche et la Suède. Alors que la Bavière est envahie par les Autrichiens, il se détourne de ses objectifs britanniques et envoie la Grande Armée dans l'est de l'Europe, nouveau théâtre des opérations. Les victoires s'enchaînent pour les troupes menées par l'empereur avec la bataille d'Ulm, puis la mythique bataille d'Austerlitz le 2 décembre 1805, où les troupes russes et autrichiennes furent écrasées. En 1806, Napoléon crée la Confédération du Rhin et se proclame protecteur des petits États non prussiens d'Allemagne. Ce qui n'est pas du goût des militaires prussiens, mais aussi de ses ennemis de toujours, l'Angleterre, la Russie, rejoints par la Saxe et la Suède. Après avoir reçu un ultimatum pour quitter l'Allemagne, Napoléon pulvérise l'armée de Prusse lors de batailles telles que celles d'Iéna et Auerstadt. Il s'impose jusqu'en Pologne où il crée en 1807 le Duché de Varsovie. La même année, lors de la bataille de Friedland, c'est l'armée russe qui est détruite, sonnant la fin de la guerre de la Quatrième Coalition. Après deux ans de guerre, la France et la Russie deviennent alliées avec la signature le 7 juillet des traités de Tilsit. S'ensuit deux jours plus tard un traité de paix avec la Prusse. À cette époque, l'Angleterre, ennemie de toujours, finit par se retrouver bien seule face à la France. Napoléon, lui, fort de son armée et de ses compétences dans le domaine militaire, se retrouve bien installé en Europe.
D'importantes défaites et la chute de l'empire napoléonien
Alors que l'Empire napoléonien domine l'Europe continentale, il connaît à partir de 1812 ses épisodes les plus sombres. En Espagne, la situation est très tendue avec la guerre pour l'indépendance et les Russes commencent à faire entendre leurs voix vis-à-vis de la Pologne. Napoléon décide alors de se rendre en Russie avec 700 000 soldats. Arrivés à Moscou, l'armée de 500 000 soldats du tsar Alexandre Ier refuse de capituler. Napoléon finit par ordonner le départ de ses troupes de Russie, mais le général Mikhaïl Koutouzov en profite pour attaquer la Grande Armée de toute part. Cette campagne russe se solde par la perte de 200 000 soldats. En 1813, une autre grande bataille, à Leipzig, se termine par une cinglante défaite.
La France finit par se faire envahir par la Coalition et après avoir bien résisté, elle abdique en raison du nombre important d'envahisseurs sur le territoire. Napoléon est alors exilé à l'île d'Elbe. L'homme ne veut pas s'avouer vaincu et souhaite reprendre le contrôle de la situation. Mais face à une nouvelle Coalition, le pays et l'empereur vont alors connaître leur plus célèbre défaite en 1815, à Waterloo. Après avoir refait surface pendant environ cent jours, Napoléon abdique le 22 juin et est exilé cette fois-ci à Sainte-Hélène, où il meurt le 5 mai 1821. C'est la fin de l'Empire napoléonien, qui en l'espace de cinq années, est passé de l'apogée à la chute.
Malgré cette chute, Napoléon Bonaparte aura laissé une empreinte de la plus haute importance sur la société française, en modernisant l'administration et en créant certaines institutions. Il est aussi à l'origine de la Banque de France, du Code civil et s'est illustré dans le domaine de l'architecture et de l'urbanisme.