Après une période d'incertitude, les futures vacances estivales sont bel et bien à l'ordre du jour. En attendant de faire les valises pour rejoindre sa destination de prédilection, Le Petit Futé vous propose un voyage vers des contrées plus ou moins lointaines, en s'intéressant à l'histoire des grands conquérants du monde. Après Gengis Khan, l'impitoyable guerrier fondateur de l'Empire mongol, direction la Macédoine pour mettre en lumière le plus grand conquérant de l'Antiquité : Alexandre le Grand. Devenu roi très jeune, suite à la mort d'un père qui lui transmit très tôt le goût du pouvoir, il établit au cours de sa courte vie un grand empire de la Grèce à l'Inde, à force de batailles où il exerça tous ses talents de tacticien. Il contribua ainsi à l'extension de la culture grecque au-delà de ses frontières. 

Alexandre, un homme voué à un destin hors du commun 

Alexandre naît en juillet 356 av. J.-C. dans la capitale du royaume de Macédoine, Pella. Il est le fils de Philippe II et d'Olympias. Sa mère, qui n'est autre que la princesse d'Épire, lui répète qu'il est descendant d'Achille par elle-même et de Zeus du côté de son père. De quoi lui forger un caractère qui le distingue du commun des mortels. Élève d'Aristote, il est initié à la culture grecque et se passionne pour les héros de l'Iliade, qu'il définit comme modèles. 

Conscient de son intelligence, de ses bonnes capacités physiques et de ses talents de cavalier, son père lui transmet très tôt le goût du pouvoir en lui confiant en 338 av. J.-C. le commandement de la cavalerie à la bataille de Chéronée. 

Assassiné en 336 av. J.-C., Philippe II de Macédoine venait de soumettre les cités grecques et envisageait d'attaquer les Perses. Conséquence de sa mort, Alexandre est proclamé roi à 20 ans et annonce d'entrée son intention de mener à bien le projet de son père. Bien entendu et comme souvent lors de successions, quelques agitations se firent sentir, mais il réussit à réprimander toutes contestations en faisant tuer ses ennemis, en rasant la ville de Thèbes ainsi qu'en partant en expédition vers la Grèce pour s'assurer du soutien des cités grecques.

La conquête de l'Empire perse 

Alexandre le Grand, après avoir consolidé son pouvoir en Europe, prend la direction de l'Asie Mineure, alors contrôlée par les Perses. Il triomphe des soldats perses dans la vallée d'Issos, qui correspond à la Syrie actuelle, ce qui provoque la fuite de son opposant le roi Darius III. Il poursuit les batailles en Syrie et réussit à soumettre la ville de Tyr, puis s'attaque à Gaza avant d'être accueilli en héros en Égypte, où il chasse le tyran perse qui régnait sur Memphis. Dans le delta du Nil, il fonde la grande cité d'Alexandrie, plus grande ville du monde grec à l'époque hellénistique. 

Entre le printemps 331 et l'été 330, Alexandre décide de partir à Babylone pour retrouver Darius, qui entre temps, s'est constitué une importante armée. Mais il le bat une nouvelle fois à l'occasion de la bataille de Gaugamèles et ce, bien qu'ayant une armée bien inférieure en nombre d'hommes. Il s'empare des capitales des Perses : Babylone, Suse, Persépolis et Pasagardes. Alexandre s'impose alors comme le successeur de Darius qui finit par fuir et se faire assassiner par des proches. Les batailles se poursuivent en zone perse avec la conquête des satrapies orientales et de Drangiane, Sogdiane et Bactriane. Les combats y sont terribles et Alexandre le Grand y rencontre ses premières difficultés, notamment la désapprobation de son armée à l'incorporation de soldats perses et sogdiens dans leurs rangs. Après avoir remis de l'ordre dans son armée, l'Iran pacifié et la résistance perse effacée, Alexandre se tourne vers un autre grand objectif, la conquête de l'Est de l'Indus, l'actuelle Inde. 

En route vers l'Indus 

Nous sommes au printemps 327 av. J.-C. lorsqu'Alexandre part avec une armée de 120 000 soldats pour l'Indus, des contrées alors méconnues des Grecs. Il y arrive en 326 et mène la bataille de l'Hydaspe contre les troupes du roi Pôros, qui veulent empêcher l'armée du conquérant macédonien de franchir le fleuve. Les charges des éléphants qui renforcent l'armée indienne rendent les combats difficiles, mais Pôros et ses hommes finissent par s'incliner et Alexandre s'empare du Pendjab, où il impose là aussi la culture grecque. 

Pendant l'année 325, Alexandre arrive aux bords de l'Hyphase, mais ses soldats sont épuisés par la mousson et refusent de poursuivre la route vers le Gange, l'autre objectif du roi. 

Le retour à Babylone et la mort d'Alexandre 

Avec ses troupes, Alexandre le Grand se dirige vers le sud, où ils franchissent non sans pertes humaines le désert de Gédrosie. Ils finissent par atteindre le golfe Persique puis font un arrêt à Suse, où Alexandre épouse Stateira, la fille de Darius III. Ses soldats épousent également des femmes perses et le conquérant macédonien ira même jusqu'à remplacer des vétérans de son armée par de jeunes Iraniens, provoquant la colère et la révolte de soldats macédoniens. Mais Alexandre, toujours soucieux d'avoir le dernier mot, finit par leur faire entendre raison par la terreur, en exécutant plusieurs meneurs. 

Alexandre arrive à Babylone en 323 av. J.-C. Il a alors de nouveaux projets en tête et envisage d'autres conquêtes vers Carthage, l'Arabie et l'Italie. Mais il meurt le 3 juin 323 à l'âge de 32 ans, sans que l'on en connaisse avec certitude aujourd'hui les causes de son décès. 

Le gigantesque empire de celui qui fut le grand maître de la Grèce, de l'Asie et de l'Égypte ne survivra pas à sa disparition. Ses jeunes héritiers furent éliminés et les généraux qui l'avaient mis à la tête de ses provinces conquises finirent par se faire la guerre entre eux. Quoi qu'il en soit, Alexandre le Grand aura réussi à répandre la culture des civilisations grecques en Asie et jusqu'à la vallée de l'Indus. Il aura aussi presque réussi à être considéré comme un dieu, et son nom est inscrit dans deux livres saints : la Bible et le Coran.