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En République islamique de Mauritanie, l'islam est érigé en religion d'État : il est inscrit dans la Constitution que « la religion du peuple mauritanien est la religion musulmane ». Une autre loi précise que, pour se présenter à l'élection présidentielle, ou ne serait-ce que pour en être citoyen, il faut appartenir à cette religion. Toute personne qui se convertirait à une autre religion perdrait immédiatement sa citoyenneté ! Voilà qui explique pourquoi 99,9 % des Mauritaniens sont de confession musulmane... Ainsi, le calendrier mauritanien est rythmé par les fêtes religieuses, dictées par l'islam et son courant sunnite. Toutefois, une communauté d'Africains subsahariens se réunit tous les dimanches dans les églises du pays. Officiellement, aucun Mauritanien ne s'est converti au christianisme. La population étant en partie berbère, en partie noire-subsaharienne, des croyances populaires résident, reflet d'un syncrétisme religieux.

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Un islam sunnite

Le prophète Mahomet, né à La Mecque vers 570, a une vision de l'archange Gabriel vers 610, et s'en trouve investi d'une mission capitale : prêcher la foi en un dieu unique, Allah. Son message est recueilli dans un texte sacré, le Coran, qu'aucun musulman ne peut modifier. En 622, c'est l'Hégire : le prophète Mahomet, fuyant les hostilités, quitte La Mecque pour se réfugier à Médine, et y fonde une société qui, peu à peu, met l'islam au devant des anciennes coutumes religieuses, en s'opposant par tous les moyens à ceux qui n'approuvent pas cette foi nouvelle. C'est l'origine du djihad, la guerre sainte. Les autorités de La Mecque s'y rallient en 630 et, deux ans plus tard, le prophète Mahomet décède.

Cinq fondamentaux régissent l'islam, que les musulmans sont tenus de pratiquer : la profession de foi, l'application des cinq prières quotidiennes, le respect du jeûne du ramadan, l'aumône rituelle aux pauvres et défenseurs de l'islam, et enfin le hadj, le pèlerinage à La Mecque, à réaliser au moins une fois dans sa vie. Parmi ces piliers de l'islam, l'un d'entre eux rythme chaque jour : la prière. L'appel à la prière est lancé par le muezzin, du haut du minaret de la mosquée, à l'aube, à midi, aux vêpres, au coucher du soleil et à la tombée de la nuit, les heures précises variant au fil des saisons. Les musulmans ont la possibilité de prier n'importe où, la seule règle est de se tourner vers La Mecque durant ce rituel, après avoir effectué les ablutions d'usage.

Le sunnisme est le principal courant religieux de l'islam, représentant près de 90 % des musulmans dans le monde. Sa différence avec le chiisme réside dans sa fidélité à la Sunna, la tradition du Prophète, et se manifeste selon quelques détails : pour les sunnites malékites, dont répondent les Mauritaniens, l'homme est entièrement soumis à Dieu (Allah) et il n'y a pas de clergé, l'imam étant considéré comme un fonctionnaire désigné pour conduire la prière.

Au cours des siècles, des confréries religieuses se forment pour étudier profondément la théologie musulmane, la médecine, les mathématiques, le droit et autres disciplines scientifiques. Ces travaux poussés sont à l'origine du rayonnement spirituel et intellectuel de villes comme Ouadane, Oualata et surtout Chinguetti. Cette dernière, septième ville sainte de l'islam, possède plusieurs bibliothèques renfermant des trésors de manuscrits, remarquablement conservés.

Le calendrier hégirien

Le calendrier de l'Hégire, suivi par les Mauritaniens pour les fêtes religieuses, débute le 16 juillet 622, date à laquelle le prophète Mahomet s'est enfui de La Mecque pour Médine. L'année 2023 est donc l'année 1444 de l'ère musulmane. Ce calendrier se base sur 12 mois lunaires, de 29 à 30 jours chacun, tandis que le calendrier chrétien repose sur le mouvement du soleil. Les débuts de mois étant fixés à l'œil nu, les dates des fêtes religieuses varient légèrement d'un pays à l'autre, et avancent de dix jours environ chaque année, par rapport au calendrier chrétien.

L'Aïd el-Kebir est la fête musulmane la plus importante du calendrier, la fête du sacrifice ou du mouton : elle commémore le sacrifice d'Isaac par son père Abraham, obéissant à un ordre divin. Au dernier moment, Dieu lui envoie un mouton à sacrifier à la place de son fils et, depuis, chaque famille sacrifie un mouton à son tour, selon des rites bien précis. Autre événement essentiel : le Ramadan, qui se célèbre le 9e mois du calendrier hégirien par un jeûne. Les musulmans sont interdits de boire, de manger et d'avoir des relations sexuelles entre le lever et le coucher du soleil. Le pays tout entier prend alors un autre rythme, se réveillant à la rupture du jeûne, et célébrant la fin du Ramadan par l'Aïd el-Fitr. Enfin, le 1er Moharram correspond au Nouvel an musulman, l'Achouara, dixième jour de l'année, commémore la mort du petit-fils du prophète Mahomet, Hussein, et Mouloud la naissance de Mahomet.

Les confréries religieuses

Les confréries musulmanes regroupent, autour d'un marabout ou cheikh, des étudiants ou talibans. Cette façon de transmettre la baraka (la connaissance) se nomme la silsila. Le but est de permettre aux étudiants de se rapprocher du prophète Mahomet, et d'Allah. S'il existe en Afrique quatre confréries principales (Qadiriya, Tidjaniya, Senoussiya, Mouridisme), deux d'entre elles sont surtout représentées en Mauritanie. La Qadiriya d'abord, la plus ancienne des confréries, apparaît en Afrique au XVe siècle. Au début du XXe siècle, ses membres ont facilité la pénétration française en Mauritanie afin de se préserver des raids des tribus guerrières. La seconde, la Tidjaniya, est fondée au XVIIIe siècle par un Algérien, Mohammed el-Tidjanî, ancien membre de la Qadiriya.

Religion ou croyance ?

Officiellement peu présent en Mauritanie, l'animisme est une croyance dont la particularité est de donner une âme à tous les phénomènes naturels. L'animisme était la croyance de l'empire du Ghana, présent en Mauritanie jusqu'au XIe siècle, aussi il n'est pas rare d'être à la fois musulman et animiste. Un Mauritanien peut très bien se révéler être un bon musulman en s'efforçant de respecter les cinq piliers de l'islam, tout en se rendant chez un féticheur pour obtenir des grigris qui faciliteront la réussite d'un projet, une union ou une entreprise. Ces croyances traditionnelles sont très présentes parmi les paysans maures notamment, qui mettent tout en œuvre pour améliorer leurs conditions de vie en priant ensemble, pour capter des forces vitales et ainsi assurer force, richesse et fécondité au groupe.

Une communauté chrétienne fragile

En 2017, le Saint-Siège nommait pour la première fois un nonce apostolique en Mauritanie, c'est-à-dire un agent diplomatique du Saint-Siège, accrédité comme ambassadeur du pape auprès de l'État. Des personnes de tous les continents, de toutes les conditions sociales se rassemblent autour de l'église de Nouakchott, mêlant aussi chrétiens et étrangers. L'unique diocèse du pays, érigé en 1965, regroupe les paroisses de Nouakchott, de Nouadhidou, ainsi que les missions d'Atar, Rosso, Kaedi et Zouérate, bien qu'elles ne comptent aucun fidèle. Les quelque 4 000 catholiques de Mauritanie sont tous étrangers et viennent d'une quarantaine de pays différents, pour la plupart africains.

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