800 000 av. J.-C.

Aux origines

Apparition des premières traces humaines : bien qu'aucun squelette datant de cette période n'ait été retrouvé en Mauritanie, l'analyse des restes osseux trouvés plus au nord et au sud ainsi que les caractéristiques techniques de l'outillage trouvé sur les sites paléolithiques permettent d'avancer une cohabitation d'hommes blancs, venus d'Afrique du Nord, et d'hommes mélanodermes venus du sud ou de l'est, ces mouvements de population étant liés aux variations climatiques du Sahara, qui n'a pas toujours été un désert. Il y eut un Sahara tempéré, humide et verdoyant ! Le mode de vie des paléolithiques sahariens reste pour l'heure inconnu, néanmoins vestiges fossiles et outils de pierre témoignent de leur présence (galet aménagé, biface).

8 000 av. J.-C.

Arrivée d'une population de chasseurs-pêcheurs venus du sud (Bafours), attirés par le climat tempéré, la fertilité des terres et la présence de gibiers, poissons et coquillages. On estime la population des villages de la falaise de l’Aouker à 400 000 personnes à l'époque néolithique, quand aujourd'hui demeurent quelque 800 habitants à Tichitt ou à Oualata !

4 000 av. J.-C

Découverte de la céramique : à cette époque, autour des points d'eau, l'argile abondait. Le tournage était fait à la main, les poteries étaient montées au colombin, pour réaliser des formes très diverses, allant du bol à la jarre, en passant par la réserve d'eau. À cette même période, trois activités nouvelles révolutionnent l'ère néolithique : l'élevage et l'agriculture, entraînant une sédentarisation progressive, et donc une nécessité à la construction et l'architecture.

En 2000 av. J.-C., c'est la fin de l'ère néolithique : la région se désertifie progressivement, ce qui conduit les populations à migrer à nouveau vers le sud.

Ier siècle

Le dromadaire remplace le cheval, animal désormais trop fragile dans le Sahara redevenu sec et aride. Le chameau est l'instrument de la domination des Berbères, beaucoup plus résistant aux conditions difficiles qu'offre le désert.

À cette même époque, des mines de cuivre sont découvertes à Akjoujt, et permettent la fabrication d'armes et d'outils plus efficaces.

IIIe-VIIIe siècles

L'Empire du Ghana

Création de l'Empire du Ghana par les Soninkés, peuple animiste vivant à la limite sud du Sahara. Initialement appelé Wagadou, ce petit royaume s’agrandit par la suite pour devenir le premier des trois grands empires marquant l'Afrique de l'Ouest.

En 734, les premiers Arabo-berbères renversent le pouvoir dans l'Empire du Ghana. Leur occupation favorise le commerce transsaharien de l’or, des esclaves et du sel, contribuant ainsi à l'expansion du royaume, qui s'étend alors du delta du Niger jusqu'à la haute vallée du Sénégal.

XIe-XIIe siècles

L'épopée almoravide

Fondation de l’Empire almoravide par des tribus de Berbères sahariens. Ces confréries de moines guerriers entreprennent de propager un islam austère, de la Mauritanie à la péninsule Ibérique, en passant par le Mali.

En 1054, les Almoravides musulmans prennent Aoudaghost, la capitale économique de l'Empire du Ghana.

En 1077, c'est au tour de la capitale, Koumbi Saleh, de tomber aux mains d'Abou Bekr (meneur des Almoravides). La région accueille de plus en plus de marchands du Maghreb et l'islam s'implante naturellement au sud du Sahara, y compris auprès des populations noires-africaines : ainsi, la guerre sainte est gagnée.

En 1147, c'est la fin de la domination des Almoravides musulmans.

À la fin du siècle, la Mauritanie devient une extension du Mali et de Sanghey, qui étaient alors deux grands empires.

Début du XVe siècle

Conquête arabe

Seconde vague d'arabisation menée par des tribus hassanes, venues de Haute-Égypte, qui imposent leur langue, le hassaniya.

Le commerce d’or et d’esclaves est progressivement détourné vers les côtes atlantiques, et s'intensifie : le premier comptoir européen (portugais) s'établit dans la baie d'Arguin. Un comptoir est un lieu de départ pour la traite négrière.

1855-1858

Territoire français

Annexion de la rive mauritanienne du lac Sénégal par le Français Louis Faidherbe, officier du génie et gouverneur du Sénégal.

1889

L'État français crée la Mauritanie occidentale.

1919

La Mauritanie devient un territoire militaire appartenant à la France.

1920-1932

L'entièreté du territoire mauritanien est occupée par la France (l'extrême nord du pays résistait encore...). La Mauritanie devient alors colonie de l’Afrique-Occidentale française (AOF). Elle est administrée depuis Saint-Louis du Sénégal.

1946

De colonie de l'AOF, la Mauritanie change de statut, pour adopter celui de territoire d’Outre-mer de la République française.

1957

Nouakchott devient la capitale de la Mauritanie.

Cette même année, premiers accrochages entre l'Armée de Libération Nationale et l'armée française.

28 novembre 1958

La République islamique de Mauritanie est proclamée. Cependant, elle demeure au sein de la Communauté française : un statut de république autonome lui est conféré.

28 novembre 1960

L'indépendance (re)trouvée

Moktar Ould Daddah, président du gouvernement provisoire de la République islamique de Mauritanie, proclame l'indépendance de son pays.

5 juin 1961

Un régime de type présidentiel est instauré par la nouvelle Constitution. Deux mois plus tard, le premier président de la Mauritanie est élu, en la personne de Moktar Ould Daddah.

1973

La Mauritanie obtient une nouvelle monnaie, l’ouguiya. Elle sort alors de la zone du franc CFA, monnaie adoptée sous la colonisation française. La même année, la Mauritanie devient membre de la Ligue arabe.

1975

La Mauritanie occupe une partie du Sahara occidental, quitté par les Espagnols. Débute alors un conflit avec le Front Polisario, mouvement nationaliste sahraoui, qui prône l'indépendance du Sahara occidental. En 1979, Mauritanie et Front Polisario signent un cessez-le-feu. La Mauritanie délaisse ses revendications sur une partie du Sahara occidental, à la faveur du Maroc, qui s’installe dans les zones anciennement convoitées par la Mauritanie.

10 juillet 1978

Des coups d'État en série

Ould Daddah est renversé par un coup d'État, mené par Mustapha Ould Saleck. En 1980, un gouvernement civil est constitué.

1981

Abolition officielle de l'esclavage.

12 décembre 1984

Suite à un nouveau coup d'État, le colonel Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya s'installe à la tête de la Mauritanie.

1989

Rupture des relations entre la Mauritanie et le Sénégal, à la suite d'un conflit entre paysans sénégalais et pasteurs peuls mauritaniens. Des émeutes violentes éclatent dans les deux capitales la dernière semaine d'avril. Le 3 mai, le gouvernement maure expulse de son territoire l'ensemble de la communauté sénégalaise, même les Mauritaniens d’origine sénégalaise.

24 janvier 1992

Première élection présidentielle multipartite : c'est le colonel Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya qui l'emporte, à la tête du pays depuis son coup d’État de 1984.
En mars de la même année a lieu la première élection législative multipartite.

En 1997, le président Maaouiya Ould Taya s'offre un second mandat, remportant l'élection de nouveau.

2003-2005

Première tentative de coup d'État sérieuse contre Maaouya Ould Sid'Ahmed Taya, qui échoue.

En novembre de la même année, le président est réélu pour un troisième mandat. C'est le point de départ de nombreux mouvements sociaux et de tentatives de putschs, qui ébranlent le pays jusqu'au renversement de Taya en août 2005. Le nouvel homme fort de la Mauritanie est alors le colonel Ely Ould Mohamed Vall.

2007

L'horizon d'une démocratie

Le 25 mars voit apparaître la première élection présidentielle du pays avec un second tour, elle offre la victoire à Sidi Ould Cheikh Abdallahi.
En avril, alors qu'elle en avait été exclue en 2005 à cause d'un coup d'État, la Mauritanie réintègre l’Union africaine.
En décembre à Aleg, au sud du pays, 4 membres d'une même famille, des touristes français, sont assassinés. Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) revendique ces meurtres, ce qui place la Mauritanie dans une zone rouge par la diplomatie française.

2008

Nouveau coup d'État en août, sans violence : le président Sidi Ould Cheikh Abdallahi est chassé du pouvoir par le général Mohammed Ould Abdel Aziz, qui installe un gouvernement civil de transition. Le diplomate Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, ancien ambassadeur à Bruxelles, le dirige.
En septembre, dans le nord de la Mauritanie, 12 soldats sont tués par l’organisation terroriste Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI)... C'est l'appel à la guerre sainte, que la Mauritanie se gardera de rejoindre.

2009

En juillet, Abdel Aziz est donné vainqueur des élections présidentielles, à l'issue d'un vote contesté.

Il est réélu le 21 juin 2014, avec 82 % des voix.

21 mai 2014

Des ministres de l'Intérieur du Groupe des Cinq du Sahel (G5 Sahel) créent à Nouakchott une plate-forme de coopération destinée à la lutte contre le terrorisme. Le G5 Sahel réunit la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad.

13 août 2015

La question de l'esclavage

Le Parlement adopte une nouvelle loi durcissant la répression de l'esclavage, considéré comme crime contre l'humanité dans le pays depuis 2012.

20 octobre 2016

Fin du dialogue national entre la majorité et quelques partis d'opposition : la limitation des mandats présidentiels est maintenue.

Juin 2019

L'espoir d'une stabilité

Mohamed Ould Abdel Aziz soutient le général à la retraite et ancien ministre de la Défense Mohamed Ould Ghazouani, qui est élu dès le premier tour des élections présidentielles avec 52,01 % des voix. Pour la première fois, une passation de pouvoir a lieu sans coup d’État ! Depuis l’indépendance du pays tout au moins, en 1960 pour rappel. Une illusion de démocratie à nuancer néanmoins : alors que des manifestations éclatent, menées par des militants de l'opposition, après l’annonce de la victoire du candidat à la présidentielle, ceux-ci sont arrêtés pour mettre un terme à ce remue-ménage. Au même moment, coupure du réseau Internet : la Mauritanie retrouve la connexion quelques jours plus tard, rétablie par le gouvernement...

6 mai 2020

Un projet de loi relative à la lutte contre la violence à l’égard des femmes et des filles est approuvé par le Conseil des ministres, en réponse aux manifestations des Mauritaniens exigeant la criminalisation du viol et des violences faites aux femmes et aux filles.

Janvier 2023

Inculpés pour corruption depuis mars 2021, le procès contre l’ex-président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et plusieurs hautes personnalités s'ouvre en janvier 2023. L’ancien président est poursuivi pour des soupçons d’enrichissement personnel.