Découvrez l'Argentine : Architecture (et design)

Il est difficile de rendre compte de la diversité architecturale de l’Argentine tant le pays est grand et composé de régions présentant des bâtiments aux styles très variés, ayant subi au cours de son histoire des influences principalement espagnoles et françaises, mais aussi étasunienne, ainsi qu’un discret héritage de la civilisation inca au nord du pays. Le meilleur endroit pour embrasser toute la diversité du patrimoine de l’Argentine reste son éclectique capitale, Buenos Aires. Toutefois, les sites archéologiques situés entre les provinces de Tucumán, de Jujuy et de Salta offrent de belles expériences architecturales parmi les ruines et les restaurations, où transparaissent la grandeur et l’ingéniosité des populations précolombiennes, qui ont su s’adapter au relief et au climat extrême de la cordillère. Les villes de Córdoba, Salta ou encore Rosario présentent un fort héritage d’architecture coloniale.

Le Nord, local et colonial : des vestiges précolombiens à nos jours

L’Argentine reste encore aujourd’hui marquée par les restes de l’Empire inca, qui régna sur presque toute l’Amérique latine du XIIIe au XVe siècle, de la Colombie.

L’influence inca se ressent surtout dans le nord du pays, sur le chemin de Qhapaq Ñan, qui traverse la Province de Tucumán, de Jujuy et celle de Salta. « Le chemin de l’Inca » est un vaste réseau routier tracé au XVe siècle par les Incas pour rallier les confins de l’Empire. Il a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO en 2014. Le Qhapaq Ñan chemine entre 2 500 et 5 000 mètres d’altitude le long de la cordillère des Andes, sur un sentier ou une route pavés de vingt mètres de large dont l’ingénierie émerveille encore les archéologues. Au XVIe siècle, les conquistadores espagnols le comparent même au réseau de voies de l’Empire romain ! La partie classée s’étend sur plus de 6 000 km. Œuvre de plusieurs siècles, ce réseau extraordinaire relie les sommets enneigés des Andes à la côte en passant par des forêts tropicales humides, des vallées fertiles et des déserts. En Argentine, il passe en son point le plus élevé : le col d’Abra del Acay, à 4 895 mètres ! Il est possible de faire des randonnées sur des parties du chemin en partant dans la Quebrada de Humahuaca notamment. Dans la province de Jujuy, le Qhapaq Ñan peut être parcouru entre Santa Ana et Valle Colorado, sur un long trek de 25 km.

Si vous passez dans la province de Jujuy, ne manquez pas de visiter, à San Salvador de Jujuy, la cathédrale, qui abrite une somptueuse chaire ainsi que des confessionnaux en bois rouge sculptés et dorés. Un petit détour par la Casa de Gobierno, bel exemple de demeure locale, vous permettra de découvrir le trésor historique : le premier drapeau argentin, créé en 1812 par le Général Belgrano (1770-1820). San Salvador de Jujuy fut détruite et refondée pas moins de trois fois (en 1593 pour la dernière), suite à des invasions tribales. La ville est un bon point de départ pour poursuivre vers les hauts plateaux ou la Quebrada de Humahuaca, et vous aventurer vers les cités précolombiennes.

Un des sites anciens les plus connus est le pucará de Tilcara dans la province de Jujuy, un ancien village qui se trouve dans la Quebrada de Humahuaca, célèbre canyon d’origine tectonique et fluvial. Les pucarás étaient à la fois des lieux défensifs et religieux : on y trouve un autel sacrificiel au centre ainsi qu’une nécropole. Il s’agit ici d’une forteresse bâtie par la tribu de Tilcara, sur une colline qui surplombe de ses soixante mètres le Rio Grande de Jujuy. Grâce à un projet de reconstruction, le site se dévoile au visiteur tel qu’il a pu être il y a près de dix siècles ! C’est l’une des principales attractions touristiques de la région. On parcourt ses ruelles et on se glisse dans les maisons aux portes basses qui s’étalent entre les cactus géants. L’architecture est rudimentaire : des pierres empilées sans mortier qui forment aussi bien les murets que les structures de la maison. Le site archéologique de Tilcara offre une vue imprenable sur la vallée. On trouve près de cette fortification précolombienne un bel exemple d’architecture locale, unique en son genre et classé monument historique national : la Iglesia de la Virgen y San Francisco de Asís, coiffée d’un toit en bois de cactus et flanquée de ses deux tours clochers. La Quebrada de Humahuaca offre de nombreux exemples de cette architecture populaire utilisant du bois de cactus et du pisé. Pour en profiter dans un cadre relativement préservé, rendez-vous au village de Purmamarca. D’autres exemples de jolies églises et chaumières aux murs d’adobe (briques d’argile et de paille) et charpentes en bois de cactus se retrouvent dans tout le Nord-Ouest argentin.

À Humahuaca, village qui donne son nom au canyon, à près de 3000 mètres d’altitude, vous trouverez de beaux restes de l’architecture coloniale. La cathédrale de Nuestra Señora de la Candelería y San Antonio, bâtie en 1642, est le plus ancien édifice catholique d’Argentine encore debout. Son retable en bois doré, bijou de la période baroque, date de 1680. Juan Salas y grava des épis de maïs et autres motifs traditionnels, en faisant un objet spécifiquement argentin.

Plus au sud, dans la province de Tucumán, on retrouve la cité sacrée de Quilmes. La tribu éponyme est célèbre pour avoir résisté aux envahisseurs incas au cours du XVe siècle, ainsi qu’aux espagnols pendant près de cent trente ans, avant de finalement tomber entre leurs mains en 1667. Les Quilmes étaient très en avance pour leur temps, comme en témoigne son agencement en terrasses surplombées par plusieurs citadelles. Le site domine le paysage alentour et permet de découvrir et d’arpenter ses ruelles bordées de maisons à moitié enterrées – adoptées par les habitants pour se protéger de la chaleur – qui donnent aux murets en ruines des allures de fondations. Étendu sur une trentaine d’hectares environ, un quart du site a aujourd’hui été restauré. Les ruines sont accessibles au bout d’une piste au départ de la route 40, soit en venant de Cafayate, située à 53 km ou encore depuis Tafi del Valle, à 78 km de distance si vous êtes en voiture. Des trajets en bus sont également disponibles au départ des mêmes villes, mais les 5 km de piste seront alors à effectuer à pied.

Buenos Aires : la perle de l’architecture coloniale espagnole

Du fort de la ville de Santa María del Buen Ayre qui se dressait à l’origine à la place de la Casa rosada, et des bâtiments coloniaux de tout le quartier, il ne reste plus que le Cabildo, sur la Plaza de Mayo, quelques églises (San Francisco, San Pedro Telmo y Montserrat) et la Manzana de las Luces, symbole de l’architecture coloniale originelle de la ville. « L’îlot des lumières » doit son surnom aux nombreuses institutions culturelles et intellectuelles qui s’y développèrent, depuis l’ancien collège Jésuite à l’ancienne Bibliothèque Nationale, en passant par l’Université de Buenos Aires, qui a vu le jour dans l’Église San Ignacio de Loyola, toujours visible aujourd’hui, à cent mètres à peine au sud-ouest de la Plaza Mayo. L’église San Ignacio est la plus vieille église de Buenos Aires, ainsi que le plus ancien bâtiment colonial encore actif. Les travaux s’achèvent en 1675 – ce n’est alors qu’une construction rudimentaire en torchis. Sa façade est rapidement agrémentée d’un deuxième clocher. L’édifice est embelli par de récents travaux de restauration. Une partie de l’ancien monastère est également accessible, ne manquez pas de vous rendre dans son beau patio lui aussi fraîchement restauré. L’ensemble de la Manzana de las Luces est classé monument historique national.

En continuant plus au sud, vers le quartier de San Telmo notamment, on pourra admirer les façades coloniales, les grilles en fer forgé et les patios des maisons bourgeoises des XVIIe et XVIIIe siècles. Au détour de ses rues pavées, on découvre notamment la Casa Mínima, à peine plus large qu’une porte : c’est la maison la plus étroite de la ville, construite entre la fin du XVIIIe et le début du XIXe siècle. Bien que le quartier mérite d’être parcouru dans son entièreté, il ne faut pas manquer l’église de Bellen et la Plaza Dorrego pour admirer le style colonial des bâtiments. N’hésitez pas à flâner le long de la Calle Defente dont l’affluence tarit rarement. Si vous passez dans le quartier de la Recoleta, rendez-vous au Musée d’Art Hispano-Américain Isaac Fernandez-Blanco, un très bel exemple d’architecture coloniale espagnole, caractérisé par ses murs blancs, ses pilastres décoratifs et de somptueuses fenêtres en bois ouvragé.

Bien sûr, il n’y en a pas que pour Buenos Aires ! En visitant le pays, on se rend compte que la même évolution architecturale s’est produite dans toutes les villes, notamment à Córdoba, à Salta « la linda », toutes deux riches en héritage colonial, et à Rosario. L’architecture coloniale se décline parfois sous des formes que l’on ne saurait trouver dans la capitale, à l’image des estancias patagonnes, que l’on retrouve du nord au sud du pays. L’histoire de ces ranchs argentins remonte à l’établissement des colons en Patagonie, et aux premières conquêtes de la zone à partir de 1873. D’autre part, les missions jésuites, classées au patrimoine mondial de l’UNESCO et dont il reste les ruines dans la province de Misiones, sont des vestiges historiques importants dans l’histoire de l’Argentine. L’amateur d’architecture ne s’ennuiera décidément pas un seul instant !

Maisons colorées de Buenos Aires à Ushuaïa

Au sud de Buenos Aires, on prendra plaisir à arpenter le quartier populaire de La Boca. La particularité architecturale de la zone est cet ensemble de maisons en tôle ou en bois, parfois sur pilotis que l’on retrouve notamment sur le Caminito. Long de cent cinquante mètres, ce « petit chemin » qui a pris la place du lit d’un cours d’eau asséché durant le XIXe siècle, est un véritable musée à ciel ouvert. C’est le peintre Benito Quinquela Martin (1890-1977), habitant de la Boca, qui eut l’idée de peindre les façades de la ruelle de couleurs très vives afin de sauver le quartier d’une destruction certaine. Les maisons très modestes étaient construites à la hâte pour pouvoir accueillir les foules d’immigrants qui débarquaient dans le port et venaient s’entasser dans les cours sales de ces conventillos. Il s’agit toujours aujourd’hui d’un quartier pauvre de la ville. Il attire massivement les touristes qui viennent y admirer les façades colorées qui forment un patchwork aux couleurs vives qui rendent le quartier célèbre.

Mais ce n’est pas que dans la Boca que nous retrouvons cette culture des maisons colorées. Bien loin de là, en pleine Terre de Feu, vers la pointe sud du pays, les maisons en tôle et bois peints de la ville d’Ushuaïa affichent elles aussi des couleurs vives, et se détachent admirablement sur les paysages grandioses !

L’influence française et les curieux mélanges de l’architecture éclectique

Ville portuaire, Buenos Aires a vu défiler des influences du monde entier, mais principalement d’Europe, ce qui fera d’ailleurs écrire en 1938 à Joseph Kessel (1898-1979) : « Elle a emprunté ses traits à toutes les capitales, si bien que dans cette ville située à douze mille kilomètres de Paris et de New York, le Parisien et l’Américain du Nord n’éprouvent qu’une surprise : celle de ne pas en avoir. » C’est au XIXe siècle que l’influence française en Argentine va transformer la capitale en « Paris de l’Amérique latine », et que se développe partout dans ses rues l’architecture éclectique. Après la révolution de Mai en 1810, les élites argentines voulurent se démarquer de l’influence de l’Espagne, et se tournèrent alors vers la France. Invités par le président Bernardino Rivadavia (1780-1845), les premiers architectes français vinrent redécorer Buenos Aires. Le frontispice de la cathédrale métropolitaine de Buenos Aires, réalisé sur le modèle du Palais Bourbon, ainsi que le Teatro Colón sont les œuvres respectives de Prosper Catelin (1764-1842) et Charles-Henri Pellegrini (1800-1875). Jules Dormal (1846-1924), Belge et polytechnicien, s’est illustré avec le très beau Palais Pereda : cette ancienne demeure particulière est désormais la résidence de l’ambassadeur du Brésil. Jules Dormal participe aux finitions de la version actuelle du Teatro Colón, après la destruction du premier édifice, signée Francesco Tamburini (1846-1991) et dont les travaux débutent en 1908. Il abrite le ballet, le chœur et l’Orchestre Philharmonique de Buenos Aires. Le bâtiment a été entièrement restauré entre 2006 et 2010 afin de lui rendre son éclat des premiers jours. De style éclectique, mélangeant des éléments néo-renaissance italiens et baroques à la française accompagnés de nombreuses dorures, il s’agit d’un des plus beaux, et surtout d’un des plus grands théâtres au monde. Sa salle principale s’étale sur pas moins de 75 mètres de profondeur. Elle est couronnée, à 28 mètres de haut, par une immense coupole signée du maître argentin Raúl Soldi (1905-1994). À l’extérieur, le colosse n’en est pas moins impressionnant et s’étale sur une surface de près de 8 200 m² entre les rues Tucumán, Libertad, le passage Arturo Toscanini et la Calle Cerrito !

L’architecte du Palacio San Martín, Alejandro Christophersen (1866-1946), en sortant de l’École des Beaux-Arts de Paris, créa son pendant argentin : l’École d’architecture de Buenos Aires. Cet Argentin d’origine norvégienne a dessiné de nombreux bâtiments de la capitale argentine au début du XXe siècle, dont la Bourse de Buenos Aires, toujours en activité, réalisée en 1916. Les intérieurs du Palacio San Martín sont typiques de ceux de l’aristocratie française : moulures, dorures et mobilier Empire ou Louis XVI, on se croirait dans un château français. Les façades, rythmées de rangées de pilastres jumeaux qui les parcourent sur toute leur hauteur, sont splendides, et rappellent les ouvrages européens de l’ordre colossal. Sa grille en fer forgé est aussi remarquable. Le bâtiment, lorsqu’il n’est pas utilisé pour des cérémonies officielles, est ouvert au public. Comme toutes les premières réalisations de Christophersen, le Palacio San Martín est très influencé par le style Second Empire, bien que l’architecte, sur ses projets tardifs, emprunta au rationalisme. C’est le cas, par exemple, du Transradio Building, reconnu comme un des exemples les plus emblématiques de l’architecture rationaliste à Buenos Aires. On le découvre à l’angle de la rue San Martín et de l’avenue Corrientes. Sa façade doit aussi sa célébrité à sa grande horloge dorée, entourée du zodiac.

Le Musée des Arts Décoratifs de Buenos Aires est un lieu incontournable pour se rendre compte de la diversité du design d’influence européenne qui afflua dans le pays. Immeuble qui renferme les quelque quatre mille objets de ses collections, le Palais Errazul, est un magnifique exemple de l’architecture éclectique à la française. C’est le français René Sergent (1865-1927), qui s’était illustré à Paris avec le musée Camondo, qui prit en charge le dessin du bâtiment. Il s'inspire du Petit Trianon de Versailles pour la façade de la rue Sanchez de Bustamante, ainsi que du Musée National de la Marine pour la façade néoclassique de l’avenue Libertador. Presque l’intégralité de ses matériaux est importée de France. Les intérieurs sont un véritable mélange de tous les styles qui font la grandeur de l’architecture française, et se succèdent de salle en salle, le visiteur en aura pour son argent : salle à manger style baroque, style Louis XVI pour le bureau et le salon de Madame, salle de bal rococo tandis que les chambres mêlent style Empire et Art déco. De quoi en faire rêver plus d’un. C’est ce mélange si particulier de styles qui définit précisément l’architecture éclectique. Vous l’aurez compris, le palais vaut tout autant le détour que la richesse des collections qu’il renferme !

La déferlante Art déco

La croissance ultra-rapide de la ville au tournant du XXe siècle lui a donné des envies de grandeur. Pour réaliser l’imposant bâtiment qui héberge la Poste nationale, on fit appel à l’architecte du New York Postal Office. Les bâtiments imposants du centre à l’influence néogothique pourraient évoquer les grandes métropoles nord-américaines comme Chicago ou New York. Les années 1920 et 1930 apportèrent à la ville quelques beaux édifices de style Art nouveau et Art déco, dont certains assez massifs, comme la Confitería del Molino (entre Art déco et Belle Époque), le Palacio de Aguas Corrientes aujourd’hui transformé en musée du Patrimoine, le Palacio Barolo, édifice emblématique de l’architecte italien Mario Palanti (1885-1978), « premier gratte-ciel d’Amérique du Sud » inspiré de la Divine Comédie de Dante (1265-1321), ou encore les œuvres de Francisco Salamone (1897-1959), disséminées dans la province de Buenos Aires. D’autres architectes furent même influencés par les découvertes archéologiques de l’époque (ruines incas, mayas et aztèques) et se sont inspirés de ces imageries pour décorer par des pyramides et autres symboles précolombiens les façades de leurs constructions !

Lors de son inauguration, en 1936, l’Edificio Kavanagh était le plus haut gratte-ciel d’Amérique latine avec ses 120 mètres de haut. C’est une tour qui abrite encore des logements de luxe, dans un style Art déco marqué. Sa ligne extérieure fut dessinée par le trio formé de l’ingénieur Gregorio Sanchez (1891-1944), et des architectes Ernesto Lagos (1890-1977) et Luis Maria de la Torre (1890-1975). Géométrique et minimaliste, il est rapidement devenu l’un des sites préférés des voyageurs comme des citadins.

L’influence européenne est visible dans les principales villes argentines. Cependant, on s’attardera sur la présence de véritables chalets suisses dans la région de Bariloche ! Dans la province du Rio Negro, cette ville située aux pieds des Andes, sur les rives sud du lac de Nahuel Huapi, s’est vue peu à peu transformée en station alpine pour l’élite argentine par des travaux d’aménagement publics dans les années 1930. Le climat tempéré et la localisation géographique du lieu sont estimés idéaux pour concurrencer le tourisme à destination de l’Europe. Alejandro Bustillo (1889-1982) dessina l’Hôtel Llao Llao et le Centre Civique.

L’architecture contemporaine

La capitale argentine se démarque également par son modernisme. Le bâtiment de la Bank Hippotecario, comme le planétarium Gallileo Galilei sont deux beaux exemples de l’architecture des années 1960. La banque de l’Italo-Argentin Clorindo Testa (1923-2013) se démarque par son architecture brutaliste et sa façade percée dont on compare souvent le design à un gruyère !

La scène architecturale est aujourd’hui très dynamique à Buenos Aires. Le bâtiment du MALBA, dont la réalisation a été confiée aux trois jeunes argentins du bureau d’étude AFT, Atelman (1968- ), Fourcade (1967- ), Tapia (1969- ), est une belle réussite de la création architecturale contemporaine locale. Cet assemblage à la géométrie complexe est remarquable par sa partie en porte à faux, sous laquelle s’effectue l’entrée du musée. La ville s’est également dotée depuis 1985 de sa Biennale d’architecture.

Puerto Madero reste le terrain de jeu de bon nombre de créateurs qui contribuent à cette vitalité architecturale. La réhabilitation des entrepôts et autres bâtiments industriels de ce quartier encore insalubre il y a quelques années, a transformé Puerto Madero en un quartier huppé aux loyers exorbitants. Les briques rouges des anciens bâtiments industriels abritent désormais des bars et restaurants ultra-branchés, l’Universidad Católica Argentina (privée) ou encore le Faena Hotel+Universe, établissement de luxe décoré par Philippe Starck (1949- ).

Le Puente de la Mujer est un pont emblématique de Buenos Aires. Dessiné par l’architecte espagnol Santiago Calatrava (1951- ), utilisant une structure câblée unique au monde, il fut dressé pour un coût très élevé en plein milieu de la violente crise économique que connut le pays en 2001. C’est depuis un symbole ironique d’un pouvoir préférant sauver les apparences plutôt qu’affronter les dures réalités de son temps.
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