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Faune

La faune du Sri Lanka est riche et bien préservée car l’île ne compte pas beaucoup de grands prédateurs, et, étant sous l’influence du bouddhisme depuis des siècles, la population a appris à respecter toute forme de vie animale. Ainsi la chasse existe mais elle est peu pratiquée. La pêche, en revanche, constitue encore aujourd’hui un moyen de subsistance pour une grande partie de la population. Plusieurs espèces sont communes avec l’Inde, mais on trouve également quelques animaux propres à l’île, où sont répertoriés 342 variétés d’amphibiens et de serpents, 468 espèces d’oiseaux, 117 sortes de mammifères, dont 90 espèces terrestres et 27 marines, et 7 types de tortues marines.

Les singes. Incontournables, vous en verrez un peu partout, autour des sites sacrés, dans les temples, et bien sûr dans la nature. Ils s’approchent souvent des zones habitées, et donc des hôtels, pour venir y chercher de la nourriture. N’oubliez pas de fermer vos fenêtres lorsqu’ils sont dans les parages ! L’espèce la plus commune est le macaque, facétieux et chapardeur. On peut également apercevoir les élégants langurs gris et leur silhouette élancé dans de nombreux endroits. Beaucoup plus rare, le macaque à queue de lion, appelé aussi ouandérou, se distingue par sa crinière grisâtre et sa face sombre ressemblant à celle d’un vieil homme. Ce primate arboricole fait partie des espèces menacées.

L’éléphant du Sri Lanka est l’une des trois espèces d’éléphant d’Asie. Il est plus petit que son cousin africain, et les femelles sont généralement plus petites que les mâles. Le Sri Lanka comptait 20 000 éléphants au début du XXe siècle, puis la déforestation massive, les chasses des colonisateurs britanniques, le braconnage sauvage et la guerre civile ont décimé la population de pachydermes de l’île. De nos jours il resterait encore entre 3 500 et 4 000 éléphants sauvages, concentrés principalement dans les parcs nationaux et sanctuaires du pays. On les croise au détour d’un sentier boisé ou sur une route montagneuse, notamment aux alentours de Habarana, dans et autour du Hurulu Eco Park et des parcs nationaux de Minneriya, Wasgamuwa, Gal Oya, Uda Walawe, Yala ou encore Wilpattu. Si ces pachydermes sont des animaux splendides à observer dans leur majestueuse sérénité, les conflits homme-éléphant sont fréquents et font des victimes des deux côtés. Ainsi en 2020, 318 éléphants ont été tués électrocutés par des clôtures de protection, renversés par un train ou empoisonnés par des villageois dont les champs avaient été ravagés. Et en 2021, ce ne sont pas moins de 61 personnes qui ont perdu la vie à cause d’un éléphant. Les agriculteurs construisent des barrières électrifiées et surveillent leurs champs dans des tours de guet en bois pour prévenir l’arrivée des pachydermes et leur envoient des pétards pour qu’ils rebroussent chemin. Il ne faut pas oublier que ces animaux colossaux pèsent entre 3 et 5 tonnes, peuvent courir jusqu’à 40 km/h et devenir agressifs, notamment en présence de leur progéniture. En cas de rencontre avec un éléphant, conservez avec eux une distance de sécurité d’au moins 30 mètres. Des organisations, parfois décriées pour la sincérité de leur implication, recueillent les éléphants orphelins ou blessés. C’est le cas du Pinnewala Elephant Orphanage et du Udawalawe Elephant Transfer Home (ETH).

Il y aurait environ 350 éléphants domestiques dans le pays, appartenant à des propriétaires privés et d’autres à des temples. Plus de la moitié de ces pachydermes ont plus de 50 ans. Ils sont principalement utilisés pour transporter le bois, pour les mariages ou, plus tristement, pour balader les touristes. Cette dernière activité tend heureusement à disparaitre. La présence d’éléphants est surtout un véritable pilier des cérémonies religieuses, notamment pour le festival du Temple de la Dent de Kandy, Esala Perahera, où paradent alors dans les rues une centaine d’éléphants caparaçonnés d’étoffes brodées, dorées et lumineuses.

Le léopard du Sri Lanka, appelé également panthère de Ceylan, est l’autre animal mythique du pays, mais il faut un peu de chance pour l’observer car ces félins ne sortent que la nuit et sont très rapides. Le plus grand prédateur de l’île vit dans différents habitats et il est réparti dans toute le Sri Lanka. Il se nourrit principalement de cerfs mais aussi de sangliers, d’oiseaux… Contrairement aux espèces d’autres continents, il conserve rarement sa proie dans les arbres car il n’y a pas d’autres prédateurs venant le concurrencer. Ce félin est malheureusement en voie de disparition, et au Sri Lanka il est menacé par la déforestation et par les conflits avec l’homme. Les léopards sont tués accidentellement par des pièges et des protections destinées à d’autres espèces, par l’homme pour protéger le bétail qu’il vient s’accaparer, et sont victimes du braconnage. 6 à 7 léopards seraient tués chaque année. Le « Wilderness and Wildlife Conservation Trust » a lancé le programme Project Leopard afin de recenser tous les léopards de l’île et de mettre en œuvre des moyens efficaces pour protéger son habitat naturel, et ainsi conserver l’espèce. De nos jours, sa présence est estimée à environ 800 individus. C’est dans les parcs nationaux Wilpattu et Yala que vous aurez les meilleures opportunités d’apercevoir ce fascinant félin.

Autres animaux. Sambars, daims et cervidés divers, chacals, porcs-épics et chauves-souris sont régulièrement observés dans les divers parcs nationaux et réserves naturelles. Le territoire abrite également une large population de buffles sauvages, ainsi que l’ours paresseux ou lippu, l’unique espèce d’ours présente sur l’île, et l’écureuil géant de Ceylan, une espèce arboricole uniquement présente dans les montagnes. Également des serpents de type cobra ou vipère, et d’autres espèces venimeuses, mais on a bien peu de chance d’en apercevoir en dehors des routes. Néanmoins, faites attention en marchant dans les hautes herbes ou en déplaçant des pierres. Au détour d’une balade ou à proximité de votre lieu de résidence, vous apercevrez sans doute le varan du Bengale, un énorme lézard qui peut mesurer plus d’un mètre de longueur. Il impressionne souvent les voyageurs cependant il est inoffensif pour l’homme, même s’il s’agit d’un animal carnassier.

La faune marine est riche et abondante le long des côtes où l’eau est claire et où les récifs coralliens ont été préservés. C’est le cas sur la côte est et dans la région de Trincomalee ; vous pourrez aller plonger sur les récifs éloignés de la côte, à Pigeon Island notamment. À Trincomalee, Mirissa et Kalpitiya, de nombreuses agences proposent des croisières au large pour essayer d’apercevoir baleines, orques, dugongs, dauphins, et tortues marines. Ces dernières, principalement tortue carette et tortue luth, sont nombreuses et bien protégées, et vous aurez la possibilité d’en admirer à l’occasion d’une sortie nocturne à l’époque de la ponte. Les nombreuses écloseries de tortues disséminées de Bentota à Tangalle, sont enrichissantes et permettent s’informer à leur sujet. Attention, les crocodiles des marais et de mer sont bien présents au Sri Lanka. Certains peuvent atteindre 5 à 6 mètres et peser jusqu’à 1 000 kg. Vous les apercevrez lors de balades dans la mangrove sur la rivière Madhu et à proximité de points d’eau. Gardez cette information en tête si vous désirez vous baigner dans un lac ou une rivière ! Demandez toujours conseil à un local au préalable.

Les oiseaux. Les ornithologues en herbe seront ravis : on dénombre plus de 468 variétés d’oiseaux au Sri Lanka. Parmi les espèces les plus remarquables citons le calao de Malabar, le majestueux paon bleu, le martin-pêcheur ou encore le pélican à bec tacheté. De nombreux tour-opérateurs sont à même de vous proposer des sorties bird watching le long des cours d’eau et dans les divers parcs nationaux et sanctuaires, et notamment sur la côte est au Kokkilai Bird Sanctuary.

Flore

Cette petite île tropicale inondée par le soleil toute l’année et irriguée par de fortes pluies connaît une flore variée et abondante, qui varie selon les zones géographiques en fonction du climat et de la topographie. Le Sri Lanka était connecté par la terre aux Ghâts Occidentaux d’Inde pendant des siècles et partage des caractéristiques similaires en matière de végétation. De nos jours, la végétation naturelle couvre environ un tiers de la superficie du pays. On recense plus de 3 350 espèces de plantes à fleurs sur l’île, utilisées comme aliments, épices et plantes médicinales.  L’ayurveda, la médecine traditionnelle, est répandue dans tout le pays et exploite un large éventail de plantes, herbes et essences pour sa pratique.

On distingue trois grandes zones de végétation. La zone aride est située au nord du pays et ses terres à moins de 500 mètres d’altitude connaissent peu de précipitations (moins de 100 mm par an). Les paysages sont principalement composés de petits arbustes et de broussailles épineuses. Si les conditions pour une agriculture florissante ne sont pas réunies, on y trouve malgré tout des arbres fournissant du bois précieux, comme le teck, l’ébène et l’acajou. La zone intermédiaire, dont l’altitude se situe entre 500 et 1 500 mètres, compte des forêts sempervirentes subtropicales semblables à celles des pays tempérés. Enfin, il y a la forêt tropicale, appelée aussi forêt pluviale, dont la végétation à feuilles persistantes est dense et où on peut admirer une grande diversité d’arbres géants parfois centenaires. Cette zone qui connaît de fortes précipitations (plus de 2 000 mm par an) est située dans le sud-ouest de l’île.

Les amoureux de la flore se rendront bien sûr dans les divers parcs nationaux et zones protégées, mais également dans les plus remarquables jardins de l’île : les Royal Botanic Gardens de Peradeniya, dans la banlieue de Kandy, et les Hagkala Botanical Gardens, proches de Nuwara Eliya.

Zones protégées

Les différentes zones protégées couvrent plus de 25 % du territoire. Parmi ces zones, on trouve les parcs nationaux, ouverts au public, les sanctuaires, où la protection de l’habitat de la faune va de pair avec le déroulement des activités humaines, les réserves naturelles, dont les activités humaines traditionnelles déjà présentes se poursuivent en coexistence avec la vie animale, et enfin les réserves naturelles strictes, exclusivement dédiées à la nature, avec interdiction formelle d’y introduire la moindre activité humaine. Au Sri Lanka, le département gouvernemental de protection de la nature (Department of Wildlife Conservation) possède des infrastructures de qualité et a eu l’excellente idée de recruter du personnel auprès des populations locales, bénéficiant ainsi de leur connaissance du terrain et de leur expérience. D’anciens braconniers sont devenus gardes-forestiers ou guides, attirés par un emploi stable et une rémunération plus conséquente que leur ancienne (et illégale) activité. La préservation de ces sites naturels est également soutenue par les traditions religieuses et culturelles sri-lankaises. Le bouddhisme, la religion principale de l’île, prône le respect de la vie sous toutes ses formes, et la médecine ayurvédique, une culture traditionnelle ancestrale, tire parti des bienfaits de la nature (plantes, fleurs, essences…) pour concocter ses traitements. Ces éléments facilitent grandement la mise en place de zones protégées naturelles et ainsi que l’obtention du soutien des populations locales. En 2021, les organisations internationales classent le Sri Lanka dans le top 20 mondial en matière de biodiversité.