Découvrez la Finlande : Société (vie sociale)

La pyramide des âges finlandaise est assez similaire à celle de la France. Côté éducation, les Finlandais sont, avec les Suédois, les jeunes les plus diplômés de l’Union européenne. Les ingénieurs y sont particulièrement bien représentés. Nokia n’est pas né là-bas pour rien... Le pays investit ainsi plus de 3 % de son PIB dans la recherche-développement en 2009, quand la France ne lui a consacré que 1,12 % de son PIB la même année. La Finlande, dans ce domaine comme dans bien d’autres, est à l’avant-garde avec notamment la suppression des enseignements par discipline et par âge. Les élèves peuvent ainsi naturellement choisir ce qu’ils souhaitent étudier et opter pour un enseignement avec une approche holistique. Côté santé, les Finlandais sont très sensibles aux allergies. Bon nombre de menus dans les restaurants sont composés en fonction des intolérances alimentaires de chacun : plats sans lactose, sans glucose...

Le système éducatif

Le système éducatif finlandais est l’un des meilleurs au monde. C’est notamment dû au modèle économique du pays, qui depuis la Seconde Guerre mondiale, repose sur l’égalité et la justice sociale. En effet, les frais de santé et d’éducation sont gratuits pour les jeunes, le matériel scolaire est gratuit, afin de limiter les inégalités dues aux revenus familiaux.
L’autre pan important de leur système est de laisser de la liberté aux enfants une fois chez eux. Résultat, moins de cours et moins de devoirs, l’objectif étant que l’enfant apprenne ce qu’il doit apprendre en cours en non à la maison.
Côté professeur, le métier est valorisé : ils sont en cours 4h maximum par jour, 2h de formation par semaine… Leur salaire est bon et leurs études sont payées par l'État.

Les associations étudiantes sont également très puissantes, l’adhésion à l’un de ces groupes peut même être valorisée sur le marché du travail. Les syndicats étudiants bénéficient de ressources financières considérables. Les anciens continuent en effet à verser leurs cotisations une fois salariés. Les études sont généralement gratuites.

Le modèle scandinave

Le modèle scandinave, qui inclut aussi le Danemark, la Norvège et l’Islande dans les autres pays nordiques, interpelle les autres pays. En France, on suit avec intérêt ce modèle et on y projette certains fantasmes. On ne peut cependant pas englober dans un seul modèle tous les États scandinaves. La Finlande par exemple est entrée dans la zone Euro, ce que n’ont pas fait ses deux voisins. La Finlande semble aujourd’hui encore cumuler toutes les performances : l’économie reste compétitive même si elle a marqué le pas en 2012, les relations sociales harmonieuses et le niveau de corruption faible. Elle a su s’adapter à la globalisation des années 1990 en entamant des grandes réformes du service public et des retraites, en misant sur la formation, l’innovation et la recherche. Sur le plan des mœurs, elle est en avance notamment sur les droits et la place des femmes. La Finlande réussit ainsi à concilier flexibilité, forte productivité et taux élevé de prélèvements obligatoires. Cependant, l’économie finlandaise reste trop dépendante de la bonne santé, à l’échelle mondiale, des grands secteurs où elle est compétitive. La fiscalité, trop élevée, ralentit également la compétitivité. Le pays a donc fait des efforts depuis 2000 pour réduire les impôts. Autre ombre au tableau : le taux de chômage finlandais représente en 2018 7,6 % de la population active. C’est certes bien inférieur à la moyenne européenne, mais le chômage touche particulièrement les personnes sans formation en Finlande. Autre phénomène préoccupant dans le pays, le vieillissement de la population... Conséquence directe : le besoin de main-d’œuvre commence à se faire ressentir, les entreprises ont d’ores et déjà du mal à recruter. La carte européenne jouée par la Finlande et l’ouverture des frontières seront peut-être le moyen d’y remédier. La spécificité exceptionnelle du modèle finlandais est sans doute due à sa cohésion sociale, et surtout à sa capacité à se remettre en question et à se réformer rapidement grâce à une population dynamique, éduquée et relativement peu nombreuse.

Le revenu universel

Mis en place début 2017, la Finlande a expérimenté le concept de revenu universel dit perustulo (ou revenu de base). Son but est de remplacer l’allocation chômage par une allocation ferme de 560 € donnée tous les mois sans besoin de justificatifs ou d’obligation de chercher du travail. La Finlande pensait obtenir un bond de croissance, l’allocation permettant de jouer un rôle d’amortisseur social en effrayant moins les employeurs à recruter ou licencier ainsi qu’à motiver les chômeurs à être plus entreprenants. L’expérience, limitée à 2 000 chômeurs, n’a malheureusement pas abouti au point d’être abandonnée en 2018 en raison d’un l’échantillon peu représentatif de la population finlandaise et de la durée trop courte du test. Il faudrait a minima 5 ans pour se rendre compte des réels effets positifs ou négatifs d’une telle mesure. Avec du recul, pour de nombreux journalistes et économistes, « les 560 € supplémentaires devaient servir à inciter les participants à accepter un emploi, même faiblement rémunéré ou peu adapté à leurs compétences. L'objectif n'était donc pas la réduction des inégalités ou l'émancipation individuelle, mais bien la simple réduction du chômage. »

Un peuple heureux

D’après l’ONU et des sondages, le peuple finlandais est considéré comme l’un des plus heureux du monde ! Loin des stéréotypes du peuple suicidaire et dépressif à cause des longues nuits d’hiver. Cependant, d’après beaucoup d’experts, les Finlandais auraient tendance à avoir du mal à admettre qu’ils ont des symptômes dépressifs dû notamment, au tabou sur la santé mentale. Une des raisons à ce mal-être est le taux de chômage élevé chez les jeunes. De nombreuses campagnes nationales sur la prévention contre le suicide ont été mis en place et ont permis de libérer la parole. Avec la crise sanitaire, une des conséquences principales est l’augmentation de la vente d’alcool dans le pays. En avril 2020, elle a grimpé de + 23 % par rapport au mois d’avril 2019.

Malgré tout, le World Happiness Report – qui mesure le degré de bonheur des pays – a élu la Finlande n° 1 pour la troisième année d’affilée ! Une belle revanche pour le pays qui était en 1990, celui ayant le deuxième taux de suicide le plus élevé du monde.

Les fêtes de la Saint-Jean

La Saint-Jean ou Juhannus est un vibrant hommage à la victoire éphémère du soleil sur les forces obscures de l’hiver. Des feux s’allument dans tout le pays à la campagne, au bord des lacs et sur les îles. Dans les enclaves suédophones, des mâts sont dressés et enguirlandés, autour desquels on danse toute la nuit. Sagement, les petites filles, aux cheveux couronnés de fleurs des champs bleues, blanches et roses, commencent leur farandole en fin d’après-midi. Le bal du soir continue dans une grange, sur un ponton, sur un embarcadère au bord de l’eau où l’on danse au son de l’accordéon dans la clarté laiteuse de l’été. Hors de question de dormir, nuit blanche assurée ! On fêtait traditionnellement la Saint-Jean le 24 juin, deux jours après le solstice d’été. Une loi a notamment fait passer tous les jours fériés mobiles au week-end le plus proche. Pendant cette nuit, la plus claire de l’année, tous les Finlandais participent à la fête. À Helsinki, la nuit ne dure que deux heures ; à Rovaniemi, le soleil de minuit ne se couche pas. Tous ceux qui n’ont pas pu partir à la campagne se rendent au musée de plein air Seurasaari d’Helsinki pour assister à l’embrasement du bûcher, aux danses folkloriques et aux compétitions d’aviron. Clou de la soirée : la cérémonie de mariage du couple de la Juhannus. Survivance d’anciennes traditions, la Juhannus est toujours considérée comme le moment le plus propice à l’union conjugale. De nombreux Finlandais passent également un week-end romantique dans leur résidence secondaire avec sauna au bord du lac. La coutume veut que, la veille, après avoir nettoyé la maison de fond en comble, on la décore de branches de bouleaux ornées de guirlandes de fleurs. Des feuilles de sorbier sont répandues sur le sol des maisons, annonciatrices du subtil parfum estival. À Juhannus, séance de sauna obligatoire. On se fouette alors à l’aide de branches de bouleau. Les Finlandais affirment en plaisantant qu’il n’est indispensable de se laver que deux fois par an, à Noël et à Juhannus. On séchait auparavant les bouquets de branches précoces du bouleau pour s’en servir le reste de l’année en les trempant dans l’eau. Aujourd’hui on les congèle tout simplement. Le sauna se termine par un plongeon dans le lac, suivi d’un pique-nique (bière et saucisses grillées). Les jeunes parcourent la campagne d’une fête à l’autre, la calandre de leur voiture décorée de branchages. Cette célébration de la Saint-Jean réactive des rites anciens antérieurs à la christianisation, comme ces feux de Beltane allumés dans les campagnes pendant la nuit du solstice d’été. À l’époque, on pensait que des êtres surnaturels exerçaient alors leur pouvoir. C’est également le moment où les forces telluriques étaient censées atteindre leur point culminant. Les jeunes filles encore célibataires doivent, selon la tradition, ramasser sept sortes d’herbes et de fleurs et les placer sous leur oreiller. Si elles parviennent à s’endormir sans avoir dit un seul mot, leur futur époux leur apparaîtra en songe durant l’éphémère nuit d’été. Jadis, les vieux du village durant cette même nuit cueillaient les plantes médicinales aux propriétés supposées magiques. La rosée de la Saint-Jean était censée faire disparaître les taches de rousseur, protégeait du mal et naturellement guérissait…

L'homosexualité

Bien après la Suède, le Danemark ou la Norvège, la Finlande autorise le mariage gay à partir du 1er mars 2017 après deux ans de traitement de la demande. Aujourd'hui, il est même possible pour les homosexuels de se marier à l'église, pourvu qu'ils ou elles trouvent un prêtre prêt à le faire. Pourtant, ces derniers sont encore critiqués pour de tels mariages, même si l'opinion publique tolère de plus en plus le mariage gay à l'église. Mais déjà en 2012, pour la première fois, un candidat à l'élection présidentielle s'est déclaré homosexuel. Il s'agit du candidat vert Pekka Haavisto qui s'est hissé au deuxième tour en 2018. Krista Siegfrids, candidate de la Finlande à l'Eurovision 2013, s'est fait remarquer en embrassant une de ses choristes à la fin de sa chanson, ce qui n'a pas manqué de relancer le débat sur le mariage pour les homosexuels.

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