Histoire Histoire

Le Danemark a pour capitale Copenhague. Une capitale à échelle humaine puisqu’elle compte seulement 623 000 habitants en ce qui concerne sa Commune et grosso modo 2 millions pour le Comté de Copenhague, l’une des cinq régions composant administrativement l’ensemble du territoire. Son statut, elle le doit à sa situation géographique idéale, au confluent des voies de circulation aussi bien terrestres que maritimes reliant la Scandinavie au reste de l’Europe. La Grande Histoire a fait d’elle le cœur étatique et économique du pays : son système gouvernemental est basé sur une monarchie constitutionnelle incluant le Groënland et les Iles Féroé. Au cœur de la ville siègent le Parlement national (Folketinget), le gouvernement danois représenté par son Premier ministre et bien sûr la monarchie avec sous la couronne depuis le 14 janvier 1972, année de ses 32 ans, la très populaire Margrethe II.  Et si on essayait d’y voir plus clair en remontant le fil du temps ?

- 12000

Tout a commencé sur l’île de Seeland ou Sjælland avec la Culture de Bromme. Les collections du Musée national du Danemark de Copenhague illustrent merveilleusement cette période durant laquelle les premières populations de cueilleurs-chasseurs ont développé une civilisation fascinante basée sur la taille des silex et de l’ambre. Cette résine fossilisée, récoltée sur le littoral du Jutland entre Baltique et mer du Nord, était considérée comme très précieuse. Habilement taillée sous forme de perles ou de pendeloques, elle servait d’offrandes ou d’ornements. Ces bijoux étaient souvent incrustés dans le tissage des textiles. Certaines pièces d’exception exposées dans les vitrines du musée pèsent jusqu’à 8 kg.

- 1600

L’ambre circulait à travers toute l’Europe, on la retrouve jusqu’en Grèce et dans les tombes royales de Mycènes datant de 1600 avant J.-C. ! Par ailleurs, de nombreux monuments mégalithiques attestent d’une conscience religieuse et de rites funéraires complexes. En témoignent les nombreuses pierres gravées de symboles abstraits, dont la signification semble d’ordre magique, retrouvées dans des sépultures de cette première société danoise qui n’avait pas peur des défis !

500 ap. J.-C

Invasion des Danes et tentative d’un premier royaume

Au fil des siècles, cette péninsule située au carrefour entre terres du Nord et terres du Sud a attiré la convoitise de peuples majoritairement germaniques et répondant aux doux noms de Cimbres et d’Angles. A leur tour, les Daners venus de la Suède actuelle, choisirent de s’y installer mais plus durablement. Ils laissèrent d’ailleurs leur nom à la contrée. Ces conquérants, qui vivaient divisés en clans, allaient par la suite donner naissance aux clans vikings. Au début du VIIIe siècle, ils tentèrent de s’unir et de fonder un premier royaume, faisant du Danemark le plus ancien royaume d’Europe ! Des traces d’urbanisation attestent de la création de villes telles que Ribe, près de la mer du Nord, Jutland Sud, qui serait la plus ancienne ou d’Aarhus, ouverte sur le Kattegat. Cette période dite âge des Vikings fut marquée par les épopées de ces Normands (autre nomination utilisée dans les chroniques franques), des païens superstitieux, des navigateurs audacieux, des explorateurs sans peurs, des commerçants doués et d’infatigables guerriers dont l’histoire coule jusqu’au XIe siècle. La muséographie très originale du rez-de-chaussée du Musée national du Danemark à Copenhague reconstitue avec brio la vie de ces méconnus mais néanmoins très attachants « hommes du Nord ».

960

Création du royaume viking

Harald à la Dent bleue, un amateur de baies violines du genre myrtille ou un homme à la dentition gâtée, l’histoire n’a pas encore tranché ! Sa conversion au christianisme lui apporta le soutien du Saint-Empire Germanique et lui permit d’assoir son royaume avec une nouvelle capitale, Roskilde, située à une trentaine de kilomètres de l’actuelle Copenhague, en bordure du fjord du même nom. Une position stratégique pour quiconque souhaitait contrôler la baie de Kattegat et l’accès aux deux mers déjà citées plus avant. Sa fondation fut suivie par l’implantation d’un évêché très puissant et la construction d’une cathédrale de briques rouges, véritable chef-d’œuvre du gothique, utilisée comme nécropole royale. Un petit détour par Roskilde permet également de visiter le musée des Navires vikings et d’aborder ces formidables embarcations, de bâbord à tribord ! Un consortium d'industriels scandinaves, parmi lesquels les groupes Nokia et Ericsson, s’est approprié le surnom du fameux Harald. Sa Dent bleue, une fois traduite en anglais, est devenue Bluetooth… le très populaire outil de communication sans fil utilisé dans le monde entier !

né vers 910 - 986

Harald à la Dent bleue

Il fut l’un des dirigeants les plus marquants de son époque, sachant jongler habilement entre tradition et innovation, à l’image du pays sur lequel il régna de 958 à 986. Né de l’union entre Gorm l’Ancien et Thyra du Danemark, il est issu de la dynastie de Jelling originaire de la ville éponyme de Jelling, située au sud de la péninsule de Jutland. Elle donna des rois à la Norvège et à l'Angleterre durant les Xe et XIe siècles. Grâce à sa persévérance et à son entreprise tacticienne, le pouvoir se stabilisa, l’économie prit un élan qui concourut à améliorer les conditions de vie de ses concitoyens et à développer la vie culturelle, le pays se convertit au christianisme. Jusque-là, la flotte danoise qui était constituée essentiellement de bateaux à usage militaire se dota de navires-cargos à vocation commerciale. Les runes, système d’écriture ancien, ne furent pas négligées et de nombreuses pierres furent élevées. Parmi les plus célèbres, les Pierres de Jelling inscrites au patrimoine mondial par l’Unesco, érigées par Harald et par son père. À la manière d’une épopée, elles témoignent des faits marquants du règne de celui que l’histoire a immortalisé pour sa dent bleue ! Pourtant en 2018, Harald faisait la une des journaux de la planète. Et quel scoop ! Un enfant de 13 ans aurait retrouvé son prestigieux trésor ! Un trésor composé de pièces de monnaie et d’objet fabuleux ! Des perles, des broches, un incroyable marteau de Thor… Un trésor enfoui après avoir perdu la bataille contre son fils Sven. Ah! les enfants... Sa tombe se trouve dans l’église de Roskilde.

Harald Ier, dit Harald à la dent bleue © BirgerNiss - iStockphoto.com.jpg

1157

La naissance officielle de Copenhague alors nommée København « le port des marchands » est racontée dans la Gesta danorum, un texte écrit vers la fin du XIIe siècle. C’est à Absalon, évêque de Roskilde que l’on doit ce fait. La ville s’est développée autour d’un petit port situé en bordure de l’Øresund, un cadeau du roi Valdemar, son frère de lait, qui choisit la ville comme nouvelle capitale. Ce dernier imposa une monarchie désormais héréditaire et consacrée par l’Église, le christianisme étant reconnu comme religion officielle. Le royaume se tourna alors vers la Baltique qui devint une mer danoise ! La prospérité s’installa grâce à la pêche aux harengs. Une fois séchés, ces poissons étaient commercialisés dans toutes les capitales et tous les grands ports d’Europe, ceci à la grande déconvenue de Lübeck, ville majeure de la puissante Ligue hanséatique. Le petit pays était devenu un puissant royaume…

1219

Naissance du drapeau du Danemark

Appelé le Dannebrog, ce qui signifierait « vêtement danois », il est constitué d’une croix blanche sur fond rouge que l’on retrouve identiquement dans les drapeaux des autres pays scandinaves. Son origine mêle légende et histoire. Nous sommes en 1219. Valdemar le Victorieux mène une croisade contre l’Estonie païenne. L’affaire se présente plutôt mal pour ses troupes quand une bannière frappée d’une croix d’argent apparaît soudain dans le ciel. Le roi y voit un message divin adressé à ses soldats qui, ragaillardis, vont se battre jusqu’à la victoire finale. Une deuxième version raconte qu’à l’issue de cette même bataille, la tunique blanche du roi, entièrement rougie du sang de ses adversaires à l’exception de l’emplacement de sa ceinture et de son baudrier, serait à l’origine de ce drapeau.

Drapeau Danois © bzzup - shutterstock.com.jpg

1369

La Hanse était une association de villes marchandes établies dans le Nord de l’Europe. La richesse économique danoise attisa la jalousie de la Teutonne. À la suite de plusieurs attaques, elle parvint à détruire la forteresse de Copenhague en 1369 et contraignit les Danois à signer le traité de Stralsund l’année suivante, les obligeant ainsi à ouvrir les ports de l’Øresund à ses marchandises. Malmö et Helsinborg, anciennement dépendantes du royaume du Danemark, étaient des villes de comptoirs et de bureaux de la ligue.

1387

Union de Kalmar, Copenhague redevient la capitale du Royaume. L’union faisant la force, face à la redoutable Hanse et sa prépondérance économique, les pays scandinaves décidèrent d’une alliance. Ce fut chose faite avec l’Union de Kalmar qui vit la Suède et la Norvège passer sous contrôle du Danemark, alors le pays le plus peuplé et le plus riche de Scandinavie. Très étendu, il possédait la partie méridionale de ces territoires et contrôlait tous les accès menant à la Baltique et à la mer du Nord. Christian Ier du Danemark, de la maison d'Oldenbourg, fut élu roi par les Danois.

1417

Le statut de capitale de Copenhague s’officialisa avec l’installation du roi Erik de Poméranie. Suivirent la mise en place d’un péage dans le détroit du Sund, une source de revenus très conséquente ; la construction du château de Kronborg à Elseneur en renfort du système défensif déjà en place ; la fondation de l’Université et l’organisation en guildes des commerçants et artisans. Copenhague comptait alors 10 000 âmes. La Suède exaspérée par les taxes de plus en plus lourdes se détacha de l’Union et obtint son indépendance, donnant ainsi naissance à son propre royaume.

1536

Luthérianisme, début des colonies et règne des Christian

Le XVIe siècle fut le siècle des rois réformateurs et bâtisseurs. Pivot de l’histoire, Christian III. Son coup d’État du 12 août 1536 imposa le luthérianisme comme religion officielle, les biens de l’Église furent confisqués et la majorité catholique se trouva éliminée du Conseil d’État. Autre point non négligeable, les finances du royaume furent rigoureusement assainies. Quant à Christian IV dit le bâtisseur, il entreprit différents aménagements durant un long règne (1588-1648) tragiquement marqué par les déboires militaires avec la Suède. De nouveaux quartiers confiés à des architectes allemands et hollandais – Chritianshavn sur l’île d’Amager, Nyhavn « le nouveau port » ou le quartier des marins de Nyboder – doublèrent la superficie de Copenhague. Le souverain fit également édifier la somptueuse résidence royale de Rosenborg (1606), la Bourse ou encore la célèbre Tour ronde. La ville nageait alors dans une bienheureuse prospérité renforcée par la guerre de Quatre-Vingts Ans aux Pays-Bas au cours de laquelle de nombreux réfugiés fuyant ce pays, alors le plus avancé d'Europe, s'installèrent au Danemark, contribuant de la sorte à son développement. Cette immigration permit de moderniser divers aspects de la société en plus d’établir des liens commerciaux avec les Pays-Bas. Au XVIIe siècle, le Danemark, qui possédait déjà le Groenland et l’Islande, commença à développer d’autres colonies, des forts et des comptoirs par-delà les mers, en Afrique, aux Antilles et en Inde.

12 avril 1577 - 28 février 1648

Christian IV

Né au XVIe siècle, il incarnait l’homme des temps modernes. Érudit, parlant plusieurs langues, amoureux des arts, féru d’astronomie, réformateur dans l’âme, sa cour était l’une des plus raffinées d’Europe. À l’âge de 11 ans, au décès de son père le roi Frédéric II, il monta sur le trône. Son sens de la stratégie, de la politique, son intérêt pour les sciences ou la marine, déterminèrent de profonds changements dans l’histoire du Danemark. À partir de 1610, de nombreuses forteresses furent construites sur les frontières territoriales et le long des rivages, la flotte fut multipliée par trois en nombre de vaisseaux capables d’aller au bout du monde où fut fondée dès 1616 la Compagnie des Indes orientales avec pour objectif, asphyxier économiquement le géant habsbourgeois ! Malheureusement, de nombreuses guerres et la perte de certains territoires marquèrent la fin de son règne. Investi jusqu’au bout, il alla jusqu’à mettre sa couronne royale au clou… dans le but de financer son armée. Pour en savoir plus sur son quotidien, une petite visite de sa résidence, le château de Rosenborg, s’impose.

Christian IV © Anna ART - shutterstock.com.jpg

1659

Siège par la Suède et régime absolutiste

Les guerres contre la Suède allaient se succéder durant presque 100 ans (guerre de Kalmar, guerre de Tortosan, …). Copenhague était une ville puissante… mais située seulement à une portée de canons de la Suède qui la prit pour cible. Lors du siège de 1659 et après six mois de résistance, le Danemark dut se résoudre à abandonner la Scanie, le Blekinge et le Halland à ses rivaux. Meurtrie par ces attaques, isolée à l’extrémité orientale du pays, son équilibre politique flancha. Frédéric III profita des circonstances pour imposer une monarchie absolue en s’appuyant sur la bourgeoisie commerçante très utile à l’affaiblissement de l’aristocratie. La Loi Royale fut appliquée dès 1665 (jusqu'en 1848). Un siècle de galères s’installa avec dans son sillage la Peste noire et un terrible incendie qui ravagea la résidence royale. En dépit des aléas de l’histoire, Frédéric IV, grand amoureux de l’Italie où il séjourna à deux reprises, fit construire le château de Frederiksberg (1700 à 1735) et le château de Fredensborg (1720 à 1726) dans le style baroque italien ; ils symbolisèrent la conclusion tant attendue de la grande guerre du Nord contre le tsarat de Russie.

Suivit l’avènement du premier âge d’or sous le règne de Frédéric V (entre 1746 et 1766). Un nouvel essor économique ouvrit les portes d’une période faste symbolisée par l’émergence d’un quartier d’apparat, Frederikstaden « la ville de Frédéric » à Copenhague, au goût rococo triomphant. L’architecte Nikolai Eigtved s’engagea dans la construction des quatre palais d’Amalienborg, la vie artistique connut une période faste marquée par l’inauguration de l’Académie des beaux-arts en 1754 et les publications du premier grand écrivain nordique, Ludvig Holberg. Cette époque lumineuse vit une fois encore la bourgeoisie accroître son pouvoir, en partie grâce au ministre Struensee, celui-ci profitant de la démence du roi Christian VII monté sur le trône en 1766 pour mener d’importantes réformes. Mal lui en prit ! Il fut exécuté quelques années plus tard...

1807

Bombardement de Copenhague et destruction massive

Pourtant, le pire restait à venir… avec les guerres napoléoniennes opposant la France à l’Angleterre. Durant ce conflit, le Danemark avait opté pour la neutralité. Or, l’amiral Nelson en avait décidé autrement. Il avait enfin trouvé le moyen efficace de se débarrasser d’un concurrent maritime de premier ordre. Après avoir battu la flotte danoise au large de Copenhague, les Anglais sortirent de leur chapeau une clause secrète incriminant les Danois, a priori disposés à prêter main forte à Napoléon. Ce prétexte leur suffit pour bombarder la ville. Bilan : des centaines de victimes, le château de Christiansborg endommagé, Notre-Dame et un tiers des habitations ravagées. Le traité de Kiel (14 janvier 1814) fut signé. Le pays ruiné dut céder la Norvège toujours en sa possession à la Suède.

1820

Paradoxalement, cette période de trouble s’accompagna d’une intense vie culturelle à tel point que l’on parle d’Age d’or danois ! Tous les arts furent concernés. Le courant néo-classique s’imposa à la peinture comme à la sculpture. Maître incontesté, C. W. Eckersberg est exposé avec ses élèves au Statens Museum for Kunst de Copenhague. Parmi ses toiles célèbres, le très touchant double-portrait Hanna et Bella datant de 1820. L’artiste Bertel Thorvaldsen incarnait l’art de cette époque, il réalisa pour la cathédrale Notre-Dame de colossales statues représentant le Christ et les apôtres. Par testament, le sculpteur légua à la ville sa collection personnelle et les modèles de ses œuvres, depuis exposées dans le musée Thorvaldsen. La littérature s’imposa dans les contes de Hans Christian Andersen et les pensées philosophiques existentielles de Søren Kierkegaard. Les sciences ne furent pas en reste. Hans Christian Ørsted découvrait l’électromagnétisme...

1840-1900

Un deuxième âge d’or éclatant et une nouvelle Constitution. Malgré l’euphorie ambiante, le pays dut faire face à une vive crise politique avec l’extinction de la maison Oldenbourg à la mort de Frédéric VII. Cette branche nommée Maison du Danemark, une famille originaire de Basse-Saxe en Allemagne, régna de 1448 à 1863. Le prince Christian de Sonderbourg-Glücksbourg lui succéda et devint roi sous le nom de Christian IX. Ce fin stratège réussit à marier plusieurs de ses enfants à des héritiers de familles royales européennes, si bien que l’histoire le connaît sous le surnom de « beau-père de l’Europe ». Il ne faut pas oublier qu’il permit de nombreuses réformes sociales, telles que la retraite pour les personnes âgées en 1891, une assurance chômage et des éléments de politique familiale en 1892. Dans le même temps, le Danemark passait le virage de l’ère de la modernité. En politique tout d’abord, avec l’élection du premier Conseil municipal au suffrage restreint à Copenhague, une victoire des bourgeois sur l’absolutisme, et l’établissement en 1849 du Rigsdag, le parlement royal bicaméral rebaptisé Folketinget en 1953, installé depuis sa création dans le palais de Christianborg. Technologique ensuite, avec la construction en 1847 du chemin de fer reliant Roskilde et la gare centrale.

1915

Les heures sombres de la Première Guerre mondiale n’affectèrent pas trop le pays qui fut relativement épargné du fait de sa neutralité. Le parti Radical Social-libéral de centre gauche et le parti de la Gauche Libérale Venstre se partagèrent le pouvoir durant deux décennies, engageant d’importantes réformes sociales et du droit du travail. En 1915, le droit de vote était accordé aux femmes. Les années 1920 offrirent un nouveau visage à la ville avec la mise en service de l'aéroport de Kastrup à Copenhague, premier aéroport civil au monde en 1925 et l’installation de l’éclairage public en 1928. Cependant, à l’égal d’une majeure partie des pays de l’Europe de l’entre-deux-guerres, la situation sociale difficile vit le chômage exploser et l’arrivée au pouvoir des Sociaux-démocrates, premier parti du Danemark jusqu’en 2001.

1940

Occupation allemande

Cette fois-ci la neutralité du pays ne fut pas respectée. Les armées allemandes occupèrent le Danemark le 9 avril 1940 sans trop imposer de restrictions. Mais trois ans plus tard, face à la montée en puissance de la Résistance, les libertés politiques et le droit de grève furent supprimés, les premières rafles et les déportations furent mises en place. Le roi Christian X, assigné à résidence dans son palais jusqu’à la capitulation des forces allemandes le 4 mai 1945, se déclara opposé à ce procédé. Pendant ce temps, les Copenhaguois s’étaient organisés pour permettre à leurs concitoyens juifs de passer en Suède, en les cachant dans des bateaux de pêche. Longtemps, le Danemark fut cité en exemple pour son engagement humanitaire et humaniste. Après la Libération, le pays entama une longue période socio-démocrate durant laquelle fut mis en place l’efficace système de protection sociale toujours actif. L’après-guerre fut marqué par la reconstruction économique, mais aussi par le règne des sociaux-démocrates, dont l’idéologie avait parfaitement intégré les mécanismes capitalistes. L’ouverture vers l’extérieur se fit plus grande : fini la neutralité, le Danemark devint l’un des membres fondateurs de l’OTAN en 1949, puis chercha à organiser une sorte de marché commun scandinave au sein du Conseil nordique (dont l’aboutissement fut notamment la création de la compagnie aérienne SAS).

1960-70

Les années d’effervescence

La conscience écologique démarra très tôt à Copenhague, dès 1962, avec la piétonisation du centre ancien : le fameux Strøget. Elle fut renforcée durant la décennie suivante par la volonté politique réagissant aux deux crises pétrolières. Les années 1960 furent rythmées par des moments heureux, glamour et people alternant avec des moments de contestations et d’opposition. Le 10 juin 1967, les Copenhaguois se rassemblaient dans la Holmens Kirke « l'église des Marins » pour célébrer les noces de la princesse héritière Margrethe avec Henri de Laborde de Monpezat. Une union bénie par les naissances du prince héritier Frederik en 1968 et du prince Joachim en 1969. La princesse monta sur le trône en 1972 sous le nom de Margrethe II, succédant ainsi à son père, Frederick IX. D’un autre côté, la jeunesse contestataire faisait parler d’elle en réquisitionnant un terrain militaire transformé en squat. Chômeurs et hippies autoproclamèrent Christiania « ville-libre », entièrement autogérée de 1971 jusqu’en 2003. En 1973, le Danemark devenait membre de la Communauté européenne. Il dit oui à l’Europe mais non à l’euro.

Les années 1990

Bien qu’intégré à l’Europe communautaire, le Danemark craignit de perdre son identité. D’où le développement d’un fort sentiment nationaliste qui se traduit par le fameux « non » des Danois à Maastricht lors du référendum de juin 1992. La CEE négocia un compromis qui dispensa le Danemark de quatre points du traité : la monnaie unique, la défense commune, la citoyenneté européenne, et la coopération en matière de police et d’immigration (mais le royaume finit par adhérer à l’espace Schengen en 2001). Résultat, en juin 1993, au second référendum : 56,81 % des Danois disaient « oui » à ce « Maastricht allégé » comme on l’a appelé. En revanche, pour l’abandon de la couronne danoise, ils ont redit « non » !

2000-2023

Le tournant du XXIe siècle fut celui des défis et de l'audace, en particulier en matière d'architecture. De grandes signatures ont répondu aux appels à projet et ont su intégrer des édifices monumentaux dans des villes en pleine réhabilitation. Les travaux n'ont pas cessé : pont de l'Øresund pour rejoindre Malmö en Suède, piétonisation des centres-villes, transformations de bâtiments industriels et d'entrepôts en logements. À Copenhague, les zones anciennement portuaires sont devenues une ville ouverte sur l'avenir. À l'ouest, la Marine a libéré ses terrains sur l'île de Christianshavn, une zone investie par la culture et le savoir. Son joyau, l'Opéra dessiné par l'architecte Henning Larsen, fut inauguré en 2005. Autre réalisation, le Diamant noir, un vaste bâtiment de granit sombre, extension de la Bibliothèque royale, rivalise avec la salle de concerts conçue par Jean Nouvel. Les ouvertures de lignes de métro facilitent les déplacements urbains d'une capitale qui défend son engagement dans l'écologie. En 2014, elle est désignée « Capitale verte de l'Europe » par la Commission européenne. Copenhague se déploie vertigineusement tout en préservant son intégrité et en améliorant la vie de ses habitants. Seule épine à son pied, la difficile gestion de la crise liée au flux des migrants vers le Danemark. Sur ce sujet, un nouveau musée, Vardemuseerne, inauguré en 2022 a reçu une mention spéciale aux German Design Awards 2023 pour son aménagement.

En 2022, après avoir célébré son jubilé d'or, c'est-à-dire le cinquantième anniversaire de son accession au trône, le 14 janvier 2024, la reine Margrethe a abdiqué, laissant le royaume au prince héritier, son fils aîné, le roi Frederik X.

En avril 2024, un terrible incendie a ravagé la Bourse de Copenhague, la façade du bâtiment historique du XVIIème siècle et sa flèche haute de 54 mètres se sont effondrées.

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