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Un heureux événement

L’arrivée d’un nouveau-né s’accompagne de traditions diverses. Pour annoncer la naissance au voisinage, on accroche à la porte de la maison le fascio nascita, une cocarde de couleur bleue si c’est un garçon, rose si c’est une fille. Si, aujourd’hui, le prénom de l’enfant est choisi par les parents, par le passé, ce choix incombait au parrain et à la marraine. Le premier fils de la famille recevait le prénom du grand-père paternel, usage encore diffusé de nos jours en Italie. Le baptême reste largement pratiqué dans les familles catholiques, même celles qui se déclarent non pratiquantes.

La famille, noyau de la société italienne

En Italie, les liens familiaux demeurent très forts, et le pivot de cette unité sociale est la mamma, la mère de famille italienne. On parle d’ailleurs de « mammisme » pour désigner la proximité de celle-ci avec ses enfants. Les Italiens n’arrivent pas à couper le cordon ombilical ; on retrouve alors des « grands garçons » (que l’on appelle mammoni) rester jusqu’à 30 ans et plus chez leur mamma, ou se marier mais habiter à quelques minutes de la maison familiale !

Quant au mariage, il demeure un événement majeur dans la vie familiale et est souvent l’occasion d’une grande cérémonie. Dans le Frioul, il s’accompagne parfois de traditions qui trouvent leur origine dans la culture montagnarde. C’est le cas de l’abattage de l’arbre qui consiste pour le couple à scier un tronc à l’aide d’une scie de bûcheron à deux poignées. Ce rituel symbolise la collaboration mutuelle dont le couple devra faire preuve face aux difficultés de la vie. Une autre tradition truculente est encore en usage en Carnia : le rapt de l’épouse. Au cours de la cérémonie, celle-ci est enlevée par le témoin de mariage. Ensemble, ils écument les bars du village tandis que le jeune marié part à leur recherche, et laissent des comptes ouverts que l’infortuné époux devra solder. Décidément malmené, celui-ci est ensuite assailli par ses témoins qui découpent sa cravate en petits morceaux et les vendent aux invités.

Le système éducatif

L’école publique est gratuite et obligatoire jusqu’à 16 ans et les divisions scolaires se présentent comme suit :

La scuola dell’infanzia est l’école maternelle, qui accueille les enfants de 3 à 6 ans.

La scuola primaria, d’une durée de 5 ans, correspond à notre enseignement primaire et s’adresse aux enfants de 6 à 10 ans. Ceux-ci ont environ 30 heures de cours par semaine, réparties sur 6 jours.

La scuola media est l’enseignement secondaire du premier cycle, équivalent au collège français. Il concerne les 11-14 ans et dure 3 années au terme desquelles l’étudiant est soumis à un examen, la licenza media.

Le liceo correspond à l’enseignement secondaire général du second cycle et a une durée de 5 ans. Les élèves peuvent choisir entre les études d’enseignement classique, scientifique, linguistique ou artistique. L’examen final, la maturità, correspond au baccalauréat français. À côté de la filiale générale, le système éducatif propose aussi un enseignement technique et professionnel. Notons enfin qu’au collège comme au lycée, les cours ont lieu le matin du lundi au samedi jusqu’à environ 13h. A moins que l’enfant ne soit inscrit à une activité extra-scolaire, l’après-midi est libre ; voilà qui répondra à cette question récurrente que l’on se pose lorsqu’on voyage en Italie : « Mais pourquoi ces jeunes ne sont-ils pas à l’école? » !

Quant au système universitaire, il est partagé en deux cycles, de 5 ans au total. Après les trois premières années est délivrée une laurea triennale (qui correspond à une licence française), puis il faut étudier encore 2 ans pour obtenir une laurea magistrale (un master). Le Frioul-Vénétie Julienne compte deux universités. Celle de Trieste, la plus ancienne, a été fondée en 1924, peu après l’annexion de la Vénétie Julienne à l’Italie. L’université d’Udine, de fondation plus récente (1978), compte également des campus à Pordenone, Gorizia et Gemona del Friuli. A la fin du Moyen Âge, le Frioul possédait une université à Cividale del Friuli. Fondée en 1353 par le patriarche d’Aquilée, elle a été fermée par les Vénitiens en 1429, peu après l’annexion de la Principauté du Frioul à la République de Venise.

Plaisirs de la table et football

En Italie plus encore qu’ailleurs, le repas constitue un moment de convivialité et de sociabilité. La multiplication des portées (antipasti, primo, secondo, dolce, digestivo, caffè) n’a peut-être pour objectif que de garder les commensaux le plus longtemps possible à table ! Le repas peut ainsi s’éterniser, et rassemble familles et amis dans un moment de partage.

Malgré cette apparente abondance de nourriture, l’Italien n’est pas particulièrement gros mangeur et la cuisine, si elle est généreuse, se montre rarement gargantuesque. L’Italien n’est pas non plus un grand buveur, il consomme l’alcool avec une modération toute naturelle. Cela ne daterait pas d’hier, si l’on en croit les manuscrits de la fin du Moyen Âge dans lesquels les auteurs de la péninsule critiquent sans réserve la gloutonnerie et la propension à l’alcool de leurs voisins germaniques !

Nourriture et boisson apparaissent parfois davantage comme un prétexte pour nouer du lien social. En fin d’après-midi, la tradition de l’aperitivo en est un bon exemple : les Italiens se réunissent autour d’un verre et de bonnes petites choses à grignoter, et discutent allègrement, assis en terrasse ou rassemblés autour de mange-debout, tout en regardant distraitement le flux des passants.

Le bar est un lieu de socialisation à toute heure de la journée : dès le matin, nombreux sont les Italiens alignés le long du comptoir pour avaler un espresso avant de filer au travail, échangeant au passage quelques mots avec le serveur ou les autres clients.

Il est aussi une discipline qui rassemble tous les âges et toutes les couches de la société :  le football (calcio), une véritable religion nationale ! Lors d’un match, les distinctions sociales s’effacent et les tifosi (supporters) s’unissent avec ferveur pour encourager leur équipe, siffler l’adversaire qui a commis une faute et commenter les actions. Le football se vit également en famille et il est fréquent de croiser dans les tribunes des parents avec leur progéniture, à côté des pensionnés supporters de la première heure et des groupes d’adolescents. L’atmosphère dans un stade en Italie est généralement bon enfant et les faits de hooliganisme demeurent rares ; assister à un match en Italie est une belle occasion de s’imprégner de l’esprit d’une communauté autour de son sport national.