De l’Autriche à la Slovénie, avec une boucle dans les Alpes italiennes
L’Alpe Adria Trail débute au pied du Grossglockner, la montagne la plus haute d’Autriche (3 798 m). 21 étapes parcourent la Carinthie, un Land autrichien montagneux qui compte de nombreux lacs ainsi que le parc national des Hohe Tauern. L’itinéraire bascule ensuite en Slovénie, au col de Jepca dans la chaîne des Karavanke.
Une boucle alternative (étapes R1 à R7) suit le cours de la rivière Gail d’est en ouest, au sud de la ville autrichienne de Villach, puis elle bifurque pour traverser la frontière italienne dans les Alpes carniques. Cette étape transfrontalière (R3) est classée parmi celles présentant un haut degré de difficulté du fait d’un important dénivelé positif de 1 321 m. Elle traverse les Alpes carniques avant de redescendre dans la Val Canale et d’aboutir à Valbruna, révélant de somptueux paysages de montagne.
L’étape R4 relie Valbruna à Tarvisio par les massifs des Alpes juliennes et le sanctuaire du Monte Lussari, un important lieu de pèlerinage dont le petit bourg typique est un vrai village de carte postale. Depuis les terrasses des restaurants et des refuges, le panorama sur les hautes parois calcaires et les sommets imposants est sublime.
L’étape suivante (R5) démarre de Tarvisio, station de sports d’hiver réputée et ville agréable et dynamique pendant la belle saison. Après avoir longé le cours du torrent Slizza, la route traverse des prés et s’enfonce dans la forêt jusqu’aux lacs de Fusine, deux lacs d’origine glaciaire couronnés par les massifs du Mangart. Au terme de la randonnée, le refuge Luigi Zacchi, niché dans un amphithéâtre de montagnes, offre le gîte et le couvert.
L’itinéraire R6 franchit la frontière slovène et croise différentes installations sportives, comme les tremplins de saut à ski de Planiza. A Kranjska Gora, il rejoint l’itinéraire principal de l’Alpe Adria Trail. Les quatre étapes suivantes traversent la Slovénie occidentale du nord au sud. Le sentier serpente dans le Parc national du Triglav et longe la plus belle rivière de Slovénie, la Soča aux eaux limpides. Il suit ensuite le cours du fleuve Isonzo.
Des Alpes juliennes à Cividale del Friuli
L’étape E27 démarre de la ville slovène de Tolmin, dans la vallée de l’Isonzo, et aboutit en Italie à Tribil di Sopra. Pour traverser la frontière, il faut franchir la crête montagneuse du Kolovrat qui culmine autour de 1 100 m. Au sommet, le panorama spectaculaire récompense largement des efforts de l’ascension : d’un côté, les massifs des Alpes juliennes forment un rempart qui semble infranchissable, de l’autre, le regard se perd jusqu’à l’Adriatique. Le Kolovrat a été le théâtre d’affrontements violents entre les troupes italiennes et austro-hongroises durant la Première Guerre mondiale. L’itinéraire croise le musée à ciel ouvert de la « Troisième Ligne de Défense Italienne » où les tranchées et fortifications ont fait l’objet d’un minutieux travail de récupération et de restauration.
L’étape 28 mène le randonneur jusqu’à Cividale del Friuli, une ville paisible et attrayante, mais aussi l’un des sites majeurs du Frioul, inscrit à l’Unesco pour ses vestiges exceptionnels de l’époque lombarde. Cividale mérite bien une visite plus approfondie à la découverte du Tempietto Longobardo et de l’autel de Ratchis exposé au Museo Cristiano. L’autre point fort de l’étape est le sanctuaire de Castelmonte, perché au sommet d’une crête couverte de forêts et entouré d’un bourg médiéval fortifié, à quelques kilomètres de Cividale.
Des vignobles du Frioul au golfe de Trieste
L’étape 29 suit un parcours qui serpente dans les vignobles de la zone DOC Colli Orientali del Friuli. Il croise des agritourismes et des domaines viticoles avec la possibilité de visite et de dégustation de vins. Il franchit ensuite la frontière slovène et aboutit à Breg, point de départ de l’étape 30, dédiée à la Goriska Brda, une région viticole idyllique aux villages pittoresques. Avec l’étape 31, les confins sont à nouveau outrepassés et l’on atteint une autre zone DOC du Frioul, le Collio. Cette région accueillante, où les alignements de vignes dessinent le paysage, promet de belles découvertes gastronomiques et vinicoles.
L’étape 32 traverse les communes du Collio dédiées à la culture de la vigne, puis elle abandonne les collines pour la plaine alluviale de l’Isonzo. Au terme du parcours, la jolie ville de Gradisca compte d’agréables terrasses de café pour se rafraîchir et se reposer les jambes.
L’étape suivante (E33) est l’une des plus longues de l’Alpe Adria Trail. Elle traverse l’Isontino, une région tragiquement marquée par les conflits de la Grande Guerre du fait de sa situation stratégique à la frontière entre l’Italie et l’Empire austro-hongrois. Le musée à ciel ouvert du Monte San Michele, près de San Martino al Carso, présente trois itinéraires ponctués de tranchées, de galeries et de monuments commémoratifs. Puis, le sentier atteint le Carso ou plateau du Karst, un plateau calcaire et sec qui se partage entre la province de Trieste et la Slovénie. L’itinéraire traverse la Réserve naturelle des Lacs de Doberdò et Pietrarossa, qui abrite un riche écosystème avec de nombreuses espèces aquatiques, des oiseaux et des mammifères comme le chat sauvage et le chacal doré. Finalement, le golfe de Trieste se dévoile avec, à l’arrivée, Duino et son pittoresque château.
Des étapes 34 à 37, l’itinéraire longe le littoral, garantissant des échappées panoramiques sur la mer, et fait des incursions sur le plateau du Carso. Il suit d’abord le sentier Rilke à Duino et rejoint Prosecco, d’où l’on jouit d’une vue magnifique sur le château de Miramare. Puis, il s’enfonce dans le Carso, jusqu’à Lipica et à la Réserve naturelle de la Val Rosandra, en traversant des paysages escarpés et impressionnants, parcourus de gorges et creusés de grottes et de dolines. Finalement, depuis Bagnoli della Rosandra, on regagne la mer que l’on aperçoit depuis les hauts plateaux sauvages. Muggia, petit port charmant du golfe de Trieste, constitue le point d’arrivée de l’Alpe Adria Trail.
L’Alpe Adria Trail en pratique
Le site officiel de l’Alpe Adria Trail (www.alpe-adria-trail.com) détaille toutes les étapes en précisant le degré de difficulté (facile, moyen ou difficile), la longueur totale, une estimation du temps de marche, les dénivelés positif et négatif et les meilleures périodes de l’année pour l’effectuer. Ce site est en anglais, allemand, italien et slovène. On y trouve aussi le tracé GPS complète ainsi que des adresses d’hébergement. Une application est disponible sur Apple Store et Google Play. Un guide et des dépliants gratuits peuvent également être commandés à partir du site internet.
Les centres de réservation de Carinthie (Autriche), de Slovénie et du Frioul-Vénétie julienne, dont les coordonnées figurent sur le site, seront vos meilleurs alliés pour l’organisation de votre trekking : ils effectuent pour vous les réservations auprès des hébergements, organisent le transport des bagages et, au terme de votre itinéraire, prévoient un service de navettes pour vous ramener au point de départ.
