Aux portes du Luxembourg, Carignan, l'ancienne Yvois, recèle de richesses historiques. La ville acquit des lettres de noblesse sous les Mérovingiens. À cette époque, on y frappait ici, le tiers de sou d'or. Au XVIe siècle, on la pare de fortifications bastionnées, en partie démantelées après 1559 pour être finalement reconstruites. Après de nouvelles attaques à la fin du siècle - nouvelle prise, nouvelle restitution -, les habitants, las de ces destructions à répétition se cotisent pour élever de nouvelles murailles au début du XVIIe siècle, dans le style défensif de l'époque. Prise par deux fois par le maréchal de Châtillon au cours de la guerre de Trente Ans, elle fut presque entièrement rasée en 1639. Vingt ans plus tard, le traité des Pyrénées la céda au roi de France qui la donna à Eugène-Maurice de Savoie, prince de Carignan-en-Piémont, pour lequel elle fut érigée en duché, en 1662. Elle prit alors le nom de Carignan et devient le chef-lieu d'un baillage qui relevait directement du parlement de Metz. Grâce à ses industries, la ville a connu une certaine expansion au XIXe siècle. Napoléon III s'y arrêta quelques heures, le 30 août 1870, avant de gagner Sedan.