À l'instar de la Sainte-Victoire près d'Aix-en-Provence, à une soixantaine de kilomètres au sud-est, ou du Luberon, qui se dessine dans leur prolongement au nord de la Durance, les Alpilles sont un massif calcaire de forme allongée, qui s'étire sur 25 km d'ouest en est, entre Avignon et Arles. Culminant à un peu moins de 500 m d'altitude à la Tour des Opies, sommet accessible depuis le village d'Aureille, il marque une frontière naturelle entre la vallée maraîchère de la Durance, véritable jardin à ciel ouvert de la Provence, et le delta du Rhône, " grenier à riz " de l'Hexagone.

L'emblématique rocher des Baux

Recouvertes de garrigue, de chênaies et de pinèdes sur ses hauteurs, les Alpilles, sur leurs deux versants, ont les pieds dans les oliveraies. C'est que l'olive est un des symboles de l'endroit. Dotée d'une Appellation Origine Protégée (AOP), l'huile qu'on y produit, haut de gamme, fera immanquablement partie des souvenirs de votre escapade en ces lieux. On ne saurait trop conseiller également les vins du coin : il existe aussi une AOP Baux-de-Provence dans les trois couleurs, sur 350 ha de vigne, pour lesquels, là encore, on privilégie la qualité plutôt que la quantité.

Si le nom des Baux-de-Provence semble faire autorité quand il s'agit de mettre en valeur les productions locales, c'est parce que le tout petit village de moins de 400 âmes au dernier recensement occupe une place centrale géographiquement comme historiquement. Perle touristique des Alpilles, la forteresse voit passer plus d'un million et demi de visiteurs chaque année dans le dédale de ses ruelles escarpées. Des prémices du printemps au milieu de l'automne, c'est un défilé continu. Il faut dire qu'il est agréable de flâner dans les échoppes et d'aller voir le panorama exceptionnel qu'offre la citadelle, tout en haut du rocher. L'été, les reconstitutions historiques avec assaut et tir à la catapulte rythment le quotidien. Et si la chaleur peut être parfois difficile à supporter dans cette région qui bénéficie du plus grand nombre d'heures d'ensoleillement en France, les Carrières de lumières, en contrebas du village, sur la route de Maillane, offrent leur fraîcheur en même temps que le caractère grandiose des spectacles son et lumière qu'elles accueillent en temps normal.

Hormis quelques adresses, Les Baux n'offrent pas une capacité hôtelière suffisamment étoffée. À 5 km au nord, de l'autre côté de la barre du massif, Saint-Rémy-de-Provence est un peu la capitale des Alpilles. Seule véritable ville (plus de 10 000 habitants) au sein du massif, elle a vu naître Nostradamus en 1503 et nourri l'inspiration de Van Gogh, qui y a séjourné au printemps 1890, quelques semaines avant sa mort. De nos jours, à la belle saison, soit au moins sept mois dans l'année, on y vient surtout le mercredi matin, quand se tient son immense marché provençal hebdomadaire, odorant et coloré. Agoraphobes, s'abstenir ! Si on préfère les vieilles pierres aux tresses d'ail, le site archéologique de Glanum, vestige d'un oppidum celto-ligure du VIe siècle av. J.-C., qui deviendra une colonie romaine, témoigne du riche passé historique de la ville. Au musée des Alpilles, place Favier, ce sont l'ethnologie et les arts de la région qui sont exposés. Envahie par les touristes, Saint-Rémy l'est aussi par les moutons le lundi de Pentecôte, quand plus de 4 000 bêtes défilent à trois reprises sur le cours qui ceint le vieux centre pour célébrer la transhumance.

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Le spectacle des courses de taureaux

L'autre animal emblématique des Alpilles, comme dans l'ensemble du pays d'Arles, est le taureau de Camargue. Petit et rapide, il est la vedette incontestée de nombreuses festivités. Il est ainsi fréquent de les lâcher dans les rues à l'occasion des encierros, comme en Espagne, ou des abrivados, où les manadiers à cheval les encadrent. Tous les villages des Alpilles, à l'exception des Baux, possèdent également des arènes municipales dans lesquelles ont lieu, chaque week-end et les jours fériés, les courses camarguaises, la bouvino.

Le principe ? Les raseteurs, habillés de blanc, essaient d'ôter avec une sorte de long peigne des attributs (glands et cocarde) accrochés entre les cornes des taureaux noirs. L'exercice, aventureux, donne lieu à des courses haletantes et à des sauts spectaculaires !

Pour s'imprégner de l'esprit de l'endroit, il n'y a pas plus typique. Quand ils entrent en piste, les raseteurs chantent la Coupo Santo, l'hymne provençal écrit par Frédéric Mistral. L'auteur de Mireille, Prix Nobel de littérature en 1904, est né et mort à Maillane, aux portes de Saint-Rémy. À Fontvieille, en repassant sur le versant sud des Alpilles, vers Arles, c'est un moulin qu'on associe au nom d'un autre grand écrivain : Alphonse Daudet. Nîmois, l'homme a rédigé là ses Lettres de mon moulin. Le monument est la curiosité du village au même titre que l'aqueduc et la meunerie de Barbegal, témoins du génie romain en matière d'infrastructures industrielles et de transport.

En s'engageant vers la vallée des Baux, après le village du Paradou, Maussane-les-Alpilles offre également une image de carte postale. Sur la place Laugier-de-Monblan, à côté de l'église, on s'arrêtera volontiers pour déjeuner à l'ombre des platanes, en écoutant couler l'eau de la fontaine des Quatre Saisons. Tout l'attrait de la vie en Provence pourrait se résumer à cette scène.

Un petit paradis naturel

On l'aura compris, les Alpilles sont un petit paradis très convoité. Notamment par les étrangers, principalement anglais, néerlandais et belges, qui sont nombreux à avoir trouvé leur bonheur ici. Parmi ces derniers, des restaurateurs tiennent des tables dont la réputation n'est plus à faire, des établissements gastronomiques qui attendent impatiemment de pouvoir rouvrir leurs portes. Et nous aussi, histoire de prolonger le plaisir procuré, par exemple, par une longue marche sur le GR 6. Ce chemin de grande randonnée, sans réelle difficulté, permet de relier Les Baux à Eyguières, au piémont est des Alpilles, par les crêtes du massif. Tantôt sur le versant nord, tantôt sur le versant sud, son tracé, interdit d'accès entre le 1er juin et le 30 septembre, offre des points de vue imprenables sur le mont Ventoux et les Cévennes d'un côté, la plaine de la Crau, la Camargue et la Sainte-Victoire de l'autre. Les trésors naturels de la Provence qui font aussi la renommée des deux villes majeures des alentours : Arles et ses monuments antiques, et Avignon et son palais des Papes.

 

Infos futées

Quand ? Dès le mois de mars, le climat généreux permet de sillonner le massif sur ses sentiers. L'été c'est un peu le grand rush touristique et l'arrière-saison, jusqu'à fin octobre, est généralement très agréable.

 

S'y rendre. Par avion, il faut atterrir à Marignane, l'aéroport de Marseille (à 75 km). Par le train, direction Avignon. Les Alpilles sont à 20 min de voiture. Si on préfère démarrer son périple depuis Arles, un TER fonctionne depuis Avignon Centre. Par la route : en venant du nord, A6 et A7, sortie n° 24 Avignon Sud. En venant de l'est, A8 puis A7, sortie n° 24 Avignon Sud. En venant de l'ouest et du sud-ouest, A62 et 61, A75, puis A9 et A54, sortie n° 7 Arles.

 

Utile. Pour préparer au mieux son escapade.

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