VILLAGE DES BORIES
Un hameau ou Cabanes à quelques kilomètres de Gordes, formé de maisons de pierres sèches, construit par de modestes paysans
Le village des bories se trouve à l'ouest de Gordes, à 270 m d'altitude, sur les pentes des Monts de Vaucluse. C'est un lieu plein de mystères qui a fasciné de nombreux chercheurs. Déambuler dans ses rues primitives, encadrées par ces constructions massives dont l'épaisseur des murs peut atteindre un mètre, plonge le visiteur au cœur de l'intrigue. Qui vécut ici, dans ces bories en pierre sèche ? À quelle époque ? Si aujourd'hui on en connaît plus sur la genèse du site, ces questions restèrent longtemps sans réponse, laissant le champ libre aux hypothèses les plus folles. Mais d'abord, qu'est-ce qu'une borie ? Ce n'est que depuis la deuxième moitié du XXe que ce terme est employé. Auparavant, comme en atteste le cadastre napoléonien, l'appellation générique était tout simplement cabane. Le terme borie, principalement utilisé aujourd'hui, est l’équivalent français du provençal bori désignant une masure et vient du médiéval boveria, boria qui signifie étable pour les bœufs. Il est difficile de dater les habitations du village. On sait que l'origine de ce type de cabanes remonte à l'âge de bronze, mais pour le village des bories, peu d'informations sont à disposition. Certains ont affirmé qu'il datait du VIIe siècle, d'autres pensent qu'au vu des vestiges retrouvés, il n'est pas possible que le village ait vu le jour avant le XVe siècle ! Cette dernière est la thèse la plus commune. Il est aussi probable que le lieu ait été habité à plusieurs reprises, à différentes périodes. Ces cabanes en pierre sèche sont souvent vues comme des témoins de la croissance démographique du XVIIIe siècle, c'est d'ailleurs de cette période que datent les céramiques retrouvées dans le village. À cette époque, la campagne provençale voit se multiplier ce type d'habitation dont le matériel principal est une pierre provenant du substrat rocheux local, extraite lors du défrichage des champs. Les maisons de ce village étaient certainement habitées de façon temporaire lors des travaux agricoles saisonniers – l'absence de cimetière et de lieu de culte peut en témoigner. L'exploitation de la terre permettait aux travailleurs saisonniers de tirer un revenu supplémentaire, grâce notamment à la production d'olives et, par conséquent, d'huile. Si, en apparence, ces cabanes semblent d'une grande simplicité, elles sont en fait de véritables prouesses architecturales ! Les pierres ont été assemblées l'une sur l'autre sans aucune jointure et forment, la plupart du temps, une voûte encorbellée. Les bories ont été construites sans mortier ni ciment : à chaque étage, les pierres sont de plus en plus inclinées vers l’intérieur. Pour construire une borie, il fallait en moyenne 120 tonnes de pierres ! On compte 29 bories dans le village et 17 correspondent au plan de la « nef gordoise », ce sont des édifices indépendants avec des plans rectangulaires caractérisés par leurs quatre encorbellements. Ces cabanes sont organisées en sept groupes distincts, chacune ayant un rôle bien précis. On y reconnaît par exemple des bergeries, des granges ou des étables, ce qui étend les fonctions attribuées à ces bories. Au fil du temps, les bories ont, en effet, abrité les bergers et leurs troupeaux mais aussi des outils ou des récoltes de graines, certaines sont même devenues des résidences secondaires !
On sait que le village des bories était occupé jusqu'à la fin du XIXe siècle. Aujourd'hui, après avoir sombré dans l'oubli durant presque un siècle, il est devenu un site muséal, ouvert aux visiteurs. C'est Pierre Viala, écrivain, comédien et grand voyageur, qui a œuvré le premier pour la sauvegarde des bories : dans les années 60, il a eu un véritable coup de foudre pour ce site où la nature avait déjà repris ses droits. Lorsqu'il l'a découvert, des pierres avaient disparu et les ronces avaient envahi les habitations qui étaient devenues au fil du temps des refuges de chasseurs. Une fois devenu propriétaire du site, il a entrepris des travaux de restructuration qui ont duré plus de huit ans. Les bories ont alors été remises en état et classées monuments historiques. Avec l'essor du tourisme, le site s'est aujourd'hui développé : un petit jardin de plantes aromatiques y a été aménagé ainsi qu'un bâtiment pour l'accueil, dont les murs en pierre ne défigurent pas le paysage. Il est intéressant d'opter pour une visite guidée qui vous permettra d'en apprendre plus sur l'histoire de ces mystérieuses habitations. Une visite libre est, toutefois, tout à fait envisageable. On accède au village des bories en parcourant un sentier au cœur de la garrigue qui, par sa nature verdoyante, s'oppose à la sobriété des cabanes de pierre sèche, offrant un cadre unique. Aujourd'hui, le site appartient à la commune de Gordes, c'est l'un des plus visités du Vaucluse.
Pour compléter votre visite de ce coin de Provence, des sentiers de randonnées en pleine nature ont été mis en place. Vous pourrez par exemple emprunter le « sentier du petit patrimoine rural » ou celui des « bories de la Gariguette » qui vous mèneront à la découverte d'autres bories éparpillées dans la garrigue. Ces balades se mêlent donc parfaitement à votre précédente visite du village qui donne, quant à lui, un aperçu concentré de ces cabanes de pierre sèche typiques, à découvrir absolument lors de votre séjour dans le Vaucluse. Situé à deux pas de Gordes et non loin de l'abbaye Notre-Dame de Sénanque avec ses splendides étendues de lavande, le village des bories fait assurément partie des incontournables de la région !
Le saviez-vous ? Cet avis a été rédigé par nos auteurs professionnels.
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Avis des membres sur VILLAGE DES BORIES
Les notes et les avis ci-dessous reflètent les opinions subjectives des membres et non l'avis du Petit Futé.
Sympa à faire mais pas essentiel selon moi.
Attention, un panneau indique un premier parking mais il reste encore au moins 6 km avant d'arriver au vrai parking.
Le film débroussaille un peu l'histoire de ces habitations et permet d'aller au coeur du village entièrement reconstitué. On devine l'harassant travail qu'il a fallu fournir pour bâtir ces empilements de pierres sèches, et on ne peut qu'être admiratif devant les techniques primaires mais essentielles utilisées. Cela dit, l'information près et dans les bories est très sommaire, basique et sans grand intérêt. En revanche on voit bien les panneaux interdisant ceci ou cela ! Bon, la visite est finalement très rapide et ne vaut vraiment pas le tarif demandé ! Pour le prix, le minimum aurait été une visite guidée, ou disons animée. Mais manifestement le site semble privilégier la rentabilité au goût de l'histoire et de la culture.