Guide de voyage Curieuse
Découverte en 1744 par Lazare Picault, Curieuse prit le nom de la goélette que commandait Lampérière en 1868, sous les ordres de Marion Dufresne. Se déployant sur environ 3,5 km de long sur 1,5 de large, elle est distante d'à peine 1 km de l'Anse Boudin, au nord de Praslin. Peu élevée, puisque son point culminant n'atteint que 172 m, elle n'en a pas moins un relief accidenté et paraît impénétrable. Une généreuse végétation la recouvre : manguiers, bananiers, orangers, jacquiers, coeurs de boeuf, et même cocotiers de mer ! Mais de l'importante colonie d'antan, qui recouvrait quasiment toute l'île, il ne reste guère que des souches. Aussi 420 pieds de cocos de mer ont-ils été plantés en 1998, dans l'espoir de voir renaître une aussi belle cocoteraie que celle qu'auraient incendiée accidentellement, en 1771, des marins d'une corvette britannique. Quelques cocotiers de mer ont par contre survécu çà et là.
Curieuse n'en demeure pas moins attrayante. Ses énormes takamakas (sûrement les plus gros de l'archipel) ombragent un littoral dont les anses servent de ports naturels pour les navigateurs. Les tortues ont remplacé les lépreux sur cette terre. Un camp y avait été en effet ouvert dès 1833, pour y caser une centaine de lépreux venus de Maurice. Ils furent bientôt transférés sur les îles Ronde et Praslin pour les hommes, et Mahé pour les femmes, inquiétant du même coup les Praslinois et les Mahélois, qui craignaient que ce dangereux voisinage n'en vienne à propager la maladie sur leurs îles. Aussi, sous la pression persistante de la population, les autorités, en vinrent-elles, à rouvrir, en 1938, la léproserie de Curieuse, les derniers lépreux n'ayant été transférés sur Mahé, à l'Anse Boileau, qu'en 1965.
Aujourd'hui ne subsistent de cette époque que des maisons calcinées, ainsi qu'une grande demeure coloniale inhabitée, jadis réservée au docteur Mac Gregor, le médecin de Praslin qui venait là régulièrement. Cette maison d'atmosphère, où fut tournée une scène de Goodbye Emmanuelle, a été restaurée et aménagée en centre d'éducation et d'information. Ce dernier, financé par la France, fut inauguré en 1996. Une seule famille, les Suzette, habite l'île, dont elle a la charge d'entretenir le parc, où de très jeunes tortues de mer vivent à l'abri des prédateurs (chats, rats et crabes), derrière une longue digue de pierre. Le gardien surveille les oeufs que les femelles déposent en mai et en juin dans le sable où ils doivent rester deux mois avant d'éclore. Alors, seulement, les nouveau-nés seront portés dans l'enclos salvateur. Une centaine de tortues de terre géantes, dont la doyenne est âgée d'un siècle, évoluent en semi-liberté dans cette île où débarquent quelque 30 000 visiteurs par an, qui ne s'écartent pas du sentier touristique. Ce plaisant chemin officiel permet d'accéder à la maison du docteur en passant par un étrange terrain labouré par d'énormes crabes, et par une mangrove riche de six variétés de palétuviers. L'île est aussi connue pour ses remarquables formations granitiques, à l'embouchure de la très photogénique baie Laraie. Toutes ces curiosités ne justifient pas vraiment la taxe de 300 SR (accès à l'îlot Saint-Pierre compris) que tout visiteur doit acquitter pour vagabonder dans l'île des lépreux, cette excursion de quelques heures étant au programme de plusieurs hôtels et excursionnistes de Praslin.
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