TEMPLE D'HATCHEPSOUT

Plus encore que par son architecture, c’est par son emplacement au pied d’une vertigineuse falaise de calcaire que le site risque de vous surprendre. Extrêmement délabré au moment où Auguste Mariette en a entrepris le déblaiement, il est aujourd'hui encore en cours de restauration.

Le temple d'Hatchepsout, à l’origine entouré de jardins suspendus, agrémentés de bassins, a été construit par l’architecte Senmout durant le règne de la reine Hatchepsout (1490-1468 av. J.-C.). On y accédait par une allée bordée de sphinx. A la mort de la reine, son successeur, Thoutmès III, tenu précédemment à l’écart du pouvoir, a fait marteler la plupart des bas-reliefs représentant Hatchepsout. A l’époque d’Aménophis IV et de son hérésie, ainsi que durant l’ère chrétienne, le temple d'Hatchepsout a subi d’autres sévices avant de se transformer en monastère. De chaque côté des rampes qui donnent accès aux terrasses supérieures se trouvent de magnifiques bas-reliefs, les plus beaux étant ceux du niveau intermédiaire. Ils retracent l’expédition maritime organisée par Hatshepsout au pays de Pount, identifié aujourd’hui comme la Somalie et l’Ethiopie, et dont on ramena les animaux et des richesses particulièrement variées.

A l’extrémité du portique de gauche se trouve une petite chapelle dédiée à la déesse Hathor que vous n’aurez aucun mal à reconnaître en ornement des chapiteaux grâce à ses ornements de vache. Sur le mur de droite défilent des militaires en rangs ordonnés, chaque soldat portant une arme différente : lance, assommoir, hache… Tout à côté, des rameurs se livrent à la compétition. La salle suivante longtemps interdite à la visite est aujourd'hui ouverte, vous pourrez ainsi apercevoir les couleurs qui ornent encore les murs.

Sur la droite subsiste une chapelle d’Anubis, sculptée de splendides bas-reliefs aux couleurs absolument intactes. Le plafond, peint d’un bleu profond, constellé d’étoiles jaunes, est admirable.

La troisième terrasse, dont la restauration a été achevée en 2002, offre une colonnade de piliers osiriaques à l’effigie d’Hatchepsout, dont l’alignement de sourires glacés est sublime. A l’intérieur, une ancienne salle hypostyle désormais sans toit s’ouvre sur plusieurs oratoires, dont celui à gauche de Thoutmosis Ier, père de la souveraine.

Sur la gauche du temple d’Hatchepsout, presque complètement en ruine et bien visibles du haut de la falaise, se trouvent les vestiges du temple de Mentouhotep Ier, construit six siècles auparavant et, derrière, dans un état similaire, le temple de Thoutmès III.