TEMPLE D'ISIS
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L'extraordinaire temple d'Isis et les bâtiments cultuels annexes qui sont consacrés à la déesse, ne sont plus sur l'île de Philae mais sur l'île d'Agikia. La véritable Philae est situé à 250 m au sud-est de celle-ci, et est totalement immergée.
Philae a bénéficié du sauvetage des temples de Nubie lancé dès 1960 par l'Unesco. En 1975, un barrage entoura totalement l'île, et l'eau l'entourant étant ainsi réduite, cela permit le découpage de ses différents édifices puis leur acheminement vers l'île proche d'Agikia. Le remontage est terminé en 1980. Philae est sauvée des eaux.
Ce site est construit non loin d'un des lieux les plus emblématiques du mythe osiriaque. En effet, c'est sur l'île de Biga, située à équidistance de Philae et d'Agikia, que la jambe gauche d'Osiris est cachée par son frère et assassin, Seth. Isis, femme d'Osiris, l'y retrouve et y assemble le corps de son mari ; elle l'y ensevelit aussi, tandis qu'Osiris ressuscite. Horus y est conçu. Isis décide alors de s'installer sur l'île de Philae afin de se trouver peu éloignée de lui.
Durant la XXVe dynastie, (747 - 656), on considère aussi qu'Hâpy, qui commande au Nil avec la triadé éléphantine, se cache dans une grotte de Biga et l'on va même penser que s'y trouvent les sources du fleuve.
Le temple d'Isis est construit par les Ptolémées. Il devient rapidement le centre du culte qui est rendu à Isis jusqu'en 543 de notre ère, après qu'un décret de Justinien l'interdise. Déjà, depuis le IVe siècle, une église chrétienne s'y était installée.
Deux portiques précèdent le grand temple d'Isis. A l'extrémité sud du portique ouest, se dressent les vestiges les plus anciens du site, du kiosque de Nectabo 1er (380 - 362), premier roi de la XXXe et dernière dynastie dite indigène. Le portique ouest est composé de 32 colonnes composites réalisées sous Ptolémée III ; les éléments du plafond représentent des aigles dont la tête est tournée vers l'île d'Osiris, Biga. Le portique est a des dimensions plus réduites ; il cache un temple inédit consacré à Imhotep, qui n'est pas un dieu mais l'architecte de la pyramide de Djoser, à Saqqarah. Les deux portiques encadrent une esplanade dallée qui mène au premier pylone du temple.
Le premier pylone est monumental. Il rentre dans la tradition des entrées majestueuses des grands temples, où s'enchâssaient des mâts de bois portant les couleurs de la divinité. Il est précédé, à droite, d'une petite porte de Ptolémée II. C'est Ptolémée XII triomphant qui est représenté sur les bas-reliefs ; une porte percée dans le montant gauche du pylone donne accès au mammisi. En passant la porte, on voit à droite des messages gravés datant de l'expédition de Bonaparte en Egypte.
La cour intérieure abrite le curieux édifice du mammisi, érigé par Ptolémée III en l'honneur de la naissande d'Horus. Trois salles composent le temple ; c'est dans la seconde consacrée aux offrandes que les bas-reliefs narrent la conception (à gauche) d'Horus avec Amon et Khnoum, et sa naissance (à droite) qui est intervenue non loin de là. Dans la troisième salle, Isis allaite son enfant. Sur les murs extérieurs, on remarque le dieu Harpocrate, qui n'est autre qu'Horus pour les Ptolémées, et qui a l'apparence d'un enfant suçant son pouce.
Le deuxième pylone est désaxé, de même que le reste du temple, par rapport au premier pylone. Il est de dimensions aussi impressionnantes que celui-ci. On y accède par une rampe à degrés. C'est Ptolémée XII qui présente des offrandes aux dieux qui y est représenté ; tandis que la grande stèle ronde située à droite, donnant la région minière du Dodécachène à Philae est rédigée par Ptolémée VI.
La salle hypostyle est soutenue par 10 colonnes, et est à la fois à ciel ouvert et protégée par un plafond de pierre. On y trouve les emblêmes des Haute et Basse Egypte, de même que des croix coptes gravées alors que le pronaos était transformé en église.
Le sanctuaire est précédé de trois vestibules et entouré de neuf autres salles. Il contient toujours le reposoir sur lequel était placé le tabernacle renfermant la statue de la divinité. Tout autour, une cour des offrandes est en plein air, tandis qu'en escalier mène à la terrasse du temple. Du premier vestibule, on peut sortir du temple pour trouver à l'ouest de celui-ci, la porte d'Hadrien.
La porte d'Hadrien ouvrait sur un temple dédié à Osiris. Il est intéressant de s'attarder devant quelques bas-reliefs qui représentent le dieu Hâpy, les sources du Nil situées sous l'île de Biga. On peut accéder aussi à un nilomètre, proche de cette porte.
A l'est du grand temple d'Isis, quatre édifices du complexe de Philae ont été déplacés.
La porte de Dioclétien, qui se situe le plus au nord de l'île, est un arc de triomphe élevé par l'empereur ; c'est par là que l'entrée du site se faisait. L'arche centrale a disparu, ne laissant intactes que les deux portes latérales. Non loin, les fondations d'un temple d'Auguste subsistent, dont les pierres ont servi à la construction d'églises au IVe siècle.
Le temple d'Hathor, en longeant la rive vers le sud, a été construit par Ptolémée VI et son successeur. Il s'agit d'une cour et d'un sanctuaire dédiés à Hathor qu'à l'époque on assimilait à Isis, comme parfois l'histoire du panthéon égyptien a permis ce genre de confusions.
Le kiosque de Trajan, plus au sud, bien qu'entièrement romain, dégage un romantisme extrême, avec ses 14 colonnes composites. Deux portes opposées ouvrent ce kiosque. C'est à côté du kiosque qu'ont été installés les bancs du son et lumière.
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Avis des membres sur TEMPLE D'ISIS
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