PONT CHARLES (KARLŮV MOST)
La plus belle carte postale de Prague, très touristique et encombrée, mais immanquable ! Le pont fait la une des magazines touristiques.
Le pont Charles est devenu dans le monde entier le symbole de la capitale tchèque. Il fait la une des magazines touristiques, il attire à lui seul des millions de visiteurs. Mais pourquoi cet engouement ? Tout d’abord parce que le pont est réservé aux piétons et qu'il relie les deux quartiers les plus charmants de la ville. Mais aussi parce que, bordé de dizaines de statues, il est à lui seul une vraie galerie d’art et d’histoire couvrant différents styles et différentes périodes. Enfin, parce qu’en le traversant, on embrasse une vue superbe sur le château, le fleuve, et la ville aux cent clochers. À condition de savoir jouer du coude à coude en journée… car l'affluence touristique est indicible. La meilleure solution, selon la période à laquelle vous visiterez Prague, sera peut-être d'arpenter les pavés du pont tard dans la soirée ou au lever du soleil, pour pouvoir profiter pleinement du décor. Entre ces deux moments privilégiés, l'attention est plutôt happée par les orchestres, les caricaturistes, les vendeurs de souvenirs et les nombreux touristes s'amassant aux meilleurs endroits pour réaliser de précieux selfies. Si vous avez la chance d'être un peu seul sur le pont, voici à quoi vous attendre : le pont Charles est un véritable musée en plein air, à la fois le centre de Prague et le passage privilégié entre les deux rives. Commencée en 1357, lorsque Charles IV (roi de Bohême et empereur des Romains) confia ce projet à l’architecte Petr Parler, la construction se termina à la fin du XVe siècle. La première pierre fut posée par Charles IV le 9 juillet 1357 à 5h31. Tout cela n’était pas le fruit du hasard : ce jour-là avait lieu la conjonction du Soleil avec la planète Saturne, ce qui représentait, selon l’astronomie du Moyen Age, l’événement le plus heureux de l’année, quand l’influence défavorable de Saturne est vaincue par le Soleil. L’ordre des chiffres et la magie ont aussi joué leur rôle. La date en chiffres impairs représentant l’année, le mois, l’heure et les minutes peut ainsi se lire dans les deux sens : 1357/9/7/5/31 ! En 1683, en se calquant sur le modèle du pont Saint-Ange à Rome, on y installa des statues qui illustrent l’histoire religieuse de la cité. Jusqu’en 1850, le pont Charles était l’unique pont de Prague.
Pendant des siècles, il cumula les fonctions : poste frontalier avant l’unification de Prague en 1784, lieu de règlements des litiges – on y exécutait les malfaiteurs et les gêneurs – et, enfin, passage de la Voie royale empruntée par les rois de Bohême en route vers le château. Au début de ce siècle, le pont était encore ouvert à la circulation des tramways et des voitures ; il est aujourd’hui à la seule disposition des piétons, des musiciens, des vendeurs et autres bateleurs.
La tour du pont de la vieille ville. C’est en passant la tour depuis Staré Město qu’on s’engage sur le pont. Elle fut construite sur le premier pilier, œuvre de Petr Parler. Les armoiries du pays ornent la façade côté ville, mais ne relatent pas les sanglants événements dont elle fut le témoin. Après la bataille de la Montagne blanche, en 1621, et la défaite des protestants, les catholiques décapitèrent les vingt-sept organisateurs du soulèvement – dont Jan Jessenius, le recteur de l’université.
Douze de ces têtes furent fixées sur la tour : six regardant vers le fleuve, les six autres tournées vers l’église Saint-Sauveur. L’une d’entre elles tomba, les autres restèrent accrochées pendant dix ans avant d’être inhumées à Notre-Dame-de-Týn par les émigrés protestants. La tour faisait partie des fortifications de la Vieille Ville. Sur la façade, du côté de la Vieille Ville, on peut voir des saints de Bohême, les rois Venceslas IV et Charles IV et les armoiries des pays qui faisaient partie de la couronne des pays tchèques, sous le règne de Charles IV. La tour a été parfois utilisée comme prison pour tous ceux qui ne payaient pas leurs dettes ; sur les murs à l’intérieur on peut voir leurs messages sauvegardés jusqu’à nos jours. Si vous pouvez, grimpez les cent trente-huit marches qui vous séparent du sommet de la tour, vous profiterez de la très belle vue sur la Vieille Ville, le pont Charles et le château de Prague. A l’intérieur, il y a également une exposition d’anciens instruments de musique accompagnée de musique diffusée dans la salle.
La galerie des statues. Voilà, vous y êtes. Ce pont est LE site incontournable de Prague et malheureusement tout le monde le sait. Le matin, c’est un bonheur que d’y déambuler librement, sans même se soucier des autres touristes (il n’y a personne), des pickpockets ou autres. Les fins d’après-midi d’été sont, en revanche, un cauchemar ; les passants se marchent dessus, évitent les vendeurs de tableaux avec difficulté et se bousculent pour se placer près de statues et être pris en photo. Le pont offre des vues splendides sur le château, Malá Straná et tous les clochers de la Vieille Ville, mais la plus belle reste celle de Malá Straná contemplée depuis la statue de saint Antoine de Padoue (la 9e à droite en allant vers Malá Straná). De cette galerie où dominent les groupes sculptés baroques, on retiendra, en se dirigeant vers Malá Straná :
La Crucifixion, le groupe de la Sainte-Croix, la 3e à droite. Datant de 1628, la statue du Christ est l’une des seules en bronze du pont. On le voit ici entouré de Jean l’évangéliste et de sainte Anne, lors du calvaire.
Saint Jean Népomucène, la 8e à droite. La plus ancienne statue du pont (1683), sur un projet de Brokof. Les bas-reliefs illustrent l’histoire de cet ecclésiastique, canonisé en 1729 en tant que martyr du secret de la confession. La légende raconte que Jean de Pomuk refusa au roi Venceslas IV de lui révéler les dires de son épouse à confesse. Fou de rage et de jalousie, Venceslas somma l’aumônier de la cour de rompre le secret de la confession. Après avoir résisté à la torture, Jean de Pomuk fut jeté du haut du pont Charles, dans les flots tumultueux de la Vltava. A maintes reprises au cours de vos promenades, vous rencontrerez ce saint, souvent représenté en surplis d’aumônier, un doigt posé sur la bouche. Devenu saint Jean Népomucène, il est aujourd’hui le patron des victimes des flots.
Sainte Ludmilla, la 8e à gauche. Cette statue de M.-B. Braun, 1730, représente la sainte en train d’y apprendre à lire à saint Venceslas enfant. Sur le socle est gravée la scène de l’assassinat de Venceslas à Stará Boleslav.
Sainte Luitgarde, la 12e à gauche. Réalisé par M.-B. Braun en 1710, ce groupe sculpté est généralement considéré comme le plus beau. Il réunit sainte Luitgarde et le Christ en croix. Selon la légende, cette sainte, qui perdit la vue dans un couvent de cisterciens, reçut le don de connaître les secrets du cœur humain et de communiquer intimement avec le Christ. Il aurait échangé son cœur avec elle, et c’est cet échange qui est suggéré dans l’œuvre de Braun. La Galerie nationale conserve l’étude de ce groupe, en bois doré.
Bruncvík, un peu avant les escaliers qui mènent à Na Kampě. Cette sculpture placée sur le parapet du pont est l’une des plus populaires de Prague. Elle représente un chevalier tenant son épée dressée en signe d’avertissement, un lion (emblème du pays) couché à ses pieds. La popularité de Bruncvík vient des légendes qui l’entourent, lui et son fidèle compagnon, le lion, avec lequel il vécut plusieurs aventures dans le désert.
Côté de Malá Strana. Voici deux tours médiévales qui marquent la fin du pont Charles et l’entrée dans Malá Strana. La petite remonte vers la fin du XIIe siècle. En fait, elle faisait partie des fortifications du pont Judith roman. Sa décoration en style Renaissance a été élaborée en 1591. Elle est reliée par une passerelle à la tour voisine, plus grande et plus récente. Compte tenu de son style et de son emplacement, cette dernière a été probablement construite pour faire face à la tour qui se trouve du côté de la Vieille ville. Elle date de la deuxième moitié du XVe siècle. Une magnifique vue sur les toits de Malá Strana et le panorama du château de Prague s’ouvre à vous, si vous avez le courage de monter l’escalier de cette tour. A l’intérieur, une petite exposition rappelle l’histoire du pont Charles.
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