HÔTEL DE VILLE DE LA VIEILLE VILLE
La construction de l’hôtel de ville de la vieille ville (Staroměstská radnice) fut autorisée en 1338 par le roi de Bohême Jean de Luxembourg. Les habitants réunirent des fonds pour son édification, mais pas suffisamment pour construire un nouvel édifice. Ils achetèrent donc une maison existante, qui fut rénovée, puis agrandie au gré des années avec l’acquisition de demeures voisines.
La première, gothique, a été achetée en 1338 et une tour avec une chapelle a été construite plus tard juste à côté. Le second étage de la maison est resté intact jusqu’à nos jours et c’est dans cette salle que sont célébrés les mariages. La suivante est celle qui porte la fenêtre Renaissance avec l’inscription Praga caput regni (Praha, la tête du royaume). Les deux maisons suivantes ont été achetées beaucoup plus tard. Devant l’hôtel de ville, la place de la Vieille Ville est intimement mêlée à l'histoire de Prague. C'est effectivement ici qu'eut lieu la première « défenestration de Prague » (1419) et ici également que Klement Gottwald vint haranguer la foule lors du « coup de Prague » en 1948.
La tour du vieil hôtel de ville. Elle fut construite pour symboliser et renforcer le rôle politique de l’ensemble. Elle s'élève à 70 m de hauteur. Il est possible de faire son ascension et dominer ainsi le quartier tout en bénéficiant d’une vue merveilleuse. On peut utiliser une rampe d'accès inclinée ou un ascenseur. Le sommet est donc aisément accessible. Au pied de la tour, sur la mosaïque du trottoir, sont dessinées vingt-sept croix : un hommage aux vingt-sept nobles qui ont refusé le catholicisme et, en 1618, défenestré deux gardes et un secrétaire du souverain Habsbourg, sonnant le début de la guerre de Trente Ans. Tous furent décapités après la bataille de la montagne Blanche.
En 1835, la municipalité achète la maison au Coq, qui se situe au sud du bâtiment et la relie au reste de l'édifice. Au cours de la visite des espaces intérieurs, cette maison attirera votre attention grâce à sa belle salle de réception romane parfaitement conservée.
La maison « à la minute ». Faisant partie de l’ensemble des bâtiments composant la mairie, la maison « à la minute » (Dům U minuty) – appelée ainsi parce qu’elle abritait une pharmacie accessible de tous les points de la Vieille Ville en moins d’une minute – est remarquable par les sgraffites qui recouvrent sa façade. Ils datent de la Renaissance et constituent l’un des plus beaux exemples de cette technique de décoration murale. Elle est, en 1896, la dernière acquisition dans le but d’agrandir l’hôtel de ville. La famille Kafka y vécut durant sept ans.
Si vous revenez maintenant du côté de la place de la vieille ville et observez soigneusement la façade, vous vous apercevrez que les lignes de construction semblent s'interrompre brutalement, comme s'il manquait une partie du bâtiment. Cela s'explique par la disparition de deux ailes au nord et à l'est de l'édifice, qui furent ravagées par un incendie lors du soulèvement de Prague, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, et qui ne furent jamais reconstruites. Ces ajouts successifs d'un côté et cette amputation de l'autre expliquent le caractère bancal et en tous cas l'aspect très contrasté et totalement atypique de l'Hôtel de Ville.
Rendez-vous au coin nord-ouest de l'hôtel de ville, où se trouve une petite brasserie où l'on raconte que le bourreau de Prague avait ses habitudes. Ce dernier est d'ailleurs représenté dans une grande peinture d'avant-guerre, sur le mur du restaurant. Vous pourrez également y voir en arrière-plan l'Hôtel de ville dans son état d'origine, avant les dégâts causés par le bombardement. Passez de nuit, lorsque l'éclairage intérieur met en valeur la fresque murale : en journée, les groupes de touristes attroupés devant le restaurant empêchent de s'y attarder vraiment.
L'horloge astronomique de Prague (Pražský Orloj). Ce qui retient l’attention du public (une foule de curieux, l’œil rivé à l’écran d’une caméra vidéo) à chaque heure c’est l’Orloj, une horloge astronomique, vieille de 600 ans et dont le mécanisme, d’origine, actionne des personnages (les douze apôtres, la Mort, l’Avare, le Vaniteux, le Turc). Ces figures sont récentes puisqu’elles datent de 1948 et remplacent celles détruites par les nazis en 1945. Le cadran central indique, grâce à trois aiguilles, la position du soleil, de la lune, des planètes et tout de même… l’heure.
À gauche de l'horloge astronomique se trouve le portail d'entrée menant à l'office de tourisme. Daté de la fin du XVe siècle, il comporte toutes les caractéristiques du gothique tardif avec d'abondantes sculptures décoratives. De même, les deux murs du hall d'entrée accueillent de somptueuses mosaïques datant de juste avant la guerre et dessinées par Mikoláš Aleš.
La visite guidée de l’intérieur de l'hôtel de ville mérite d'être attentivement suivie : elle permet d'admirer tous les styles architecturaux différents : gothique, roman, Renaissance… Notez le magnifique escalier desservant les étages, ou encore le portail Renaissance du troisième étage et le plafond à caissons de la maison au Coq. Le point d'orgue de la visite demeure l'immense salle du Conseil admirable par la qualité et la densité de ses décorations. La vue sur la place de la Vieille Ville et les maisons qui la bordent vaut de s'y attarder, mais un conseil : ne vous approchez pas trop des fenêtres…
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Avis des membres sur HÔTEL DE VILLE DE LA VIEILLE VILLE
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Le prix d’accès est très raisonnable.
C’est un lieu incontournable à mon avis.