Ouvert du mercredi au dimanche de 14h à 18h. 100 Kč, réduit 50 kč.
Le musée Montanelli est l'une des rares organisations tchèques privées à but non lucratif à se consacrer à l'art visuel contemporain. Stimulant la créativité et l'imagination, le MuMo embrasse un dialogue permanent entre l'établi et l'expérimental, le passé et l'avenir. Sa mission est de promouvoir l'intérêt du public pour l'art contemporain et d'encourager sa compréhension approfondie par divers publics.
L'expérience réussie de MuMo en matière d'expositions multiformes organisées à Prague, ailleurs en République tchèque et à l'étranger est la meilleure preuve de son ouverture d'esprit et de son approche novatrice. En outre, en tant que gardien de la collection de la Fondation DrAK, le Musée Montanelli a intégré avec succès ces œuvres dans divers projets d'exposition.
Le musée propose un programme riche, allant d'expositions d'artistes tchèques et étrangers, impliquant souvent "l'art comme expérience", la danse contemporaine ou des performances, à des visites commentées ou des discussions avec des artistes et des conservateurs, en passant par des projets individuels originaux.
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LA GRANDE BELLEZZA
Art treasures from Patrik Šimon’s collection
Museum Montanelli, Nerudova 13 , Prague 1
16. 10. 2024 – 30.4.2025
La collection de Patrik Šimon comprend vingt mille œuvres d’art et couvre plusieurs siècles et plusieurs cultures. C’est une source de connaissances riche pour cet historien de l’art et collectionneur avisé, dont l’objectif est de présenter au plus grand nombre des œuvres de maîtres anciens en dialogue avec des cultures que l’on ne s’attendrait pas à voir représentées dans une exposition de madones médiévales et de splendeurs baroques. Ainsi, une Vierge Marie de style gothique international est juxtaposée à une sculpture féminine du Nigéria, créant un dialogue tendu mais naturel qui oblige le spectateur à se demander si la puissance rituelle d’une culture autochtone peut égaler la puissance magique des symboles chrétiens sacrés. Cependant, notre objectif principal au Musée Montanelli est l’art ancien présenté dans des dialogues stimulants, comme la fascinante confrontation du baroque bohème avec les maîtres vénitiens et napolitains. L’esprit créatif de La Grande Bellezza trouve une autre inspiration dans la photographie composite d’introduction qui donne vie à certaines des figures des plus de quatre-vingts peintures et sculptures exposées dans ce petit espace. On y trouve la Vierge Marie représentée par la danseuse étoile Alice Petit ; et là, le collectionneur lui-même, assis sur un trône, contemplant ses muses, et surveillé par un ange noir. La fugacité est l’emblème de nos vies ; aucun d’entre nous ne peut emporter avec lui la beauté éternelle. Le petit Chronos de Platzer en sait long sur ce sujet.
L’espace d’un instant, les salles du musée Montanelli deviennent un lieu de contemplation sublime où, comme dans tout espace consacré aux arts, nous ressentons une consanguinité remarquable dont le but est de nous montrer que l’appréciation de la beauté, tant dans la forme que dans le contenu, de cultures disparues depuis longtemps est un message du passé, comme le shem mystique du Golem, destiné à notre présent souvent troublé. Et que des œuvres comparables de différentes périodes et de différentes traditions stylistiques peuvent, malgré les faits de l’histoire de l’art, se compléter de manière très efficace, car elles sont liées par la vision, le courage et le dévouement d’un collectionneur de classe mondiale.
Ce qui unit ces sculptures médiévales, ces peintures de la Renaissance italienne et ces exemples majeurs du baroque européen est leur célébration du corps humain : la physicalité comme expression de l’émotion, du désir et de l’érotisme – mais aussi d’une profonde introspection. L’homme, dans ses différents rôles, masques et déguisements, est le centre de l’univers. Cette vision anthropocentrique remonte au moins à Socrate, qui considérait l’homme comme le sujet légitime de tout ce qui se passe dans le monde. Au Moyen Âge, cette idée a survécu dans les traditions aristotéliciennes et ptolémaïques et dans l’enseignement de saint Bonaventure, qui soutenait que sans l’homme, le monde est impensable et sans but, puisque le Soleil, la Lune, les étoiles et toute la nature ont été créés pour notre bien. Cette illusion, bien que démystifiée par Copernic, Newton, Darwin et Einstein, est celle dans laquelle nous vivons encore aujourd’hui.
L’exposition s’articule autour de quelques solitaires exceptionnels : une statue en marbre de Ginalorenzo Bernini, une toile d’Antoine van Dyck, des œuvres des maîtres rodolphiniens Hans von Aachen, Roelant Savery et Daniel Fröschl, ainsi que des objets très rares comme le masque funéraire péruvien ou la statue monumentale d’Omu de Papouasie occidentale, incarnation sous une forme purement abstraite d’un ancêtre mythique du peuple Asmat. La sculpture classique côtoie des trésors médiévaux de la culture de cour française (Madone dorée de la collection d’Oscar Hainauer). Ici aussi – et dans aucune autre galerie tchèque – vous pourrez admirer des œuvres d’Amico Aspertini et de Baccio Bandinelli, ainsi que celles des célèbres peintres et sculpteurs tchèques Karel Škréta, Michael Václav Halbax, Petr Brandl, Matthias Bernhard Braun, Jan Kupecký et Norbert Grund. L’exposition se distingue par une salle spéciale où sont accrochés des tableaux à la manière des « lambris » autrefois privilégiés dans les galeries des châteaux, c’est-à-dire une présentation dense, du sol au plafond, d’œuvres de différentes écoles (notamment italienne, flamande et hollandaise). Aux moments clés, des œuvres d’art contemporain sont également présentées. Celles-ci changeront au cours de l’exposition, tout comme le programme complet de visites guidées, de conférences et de rencontres qui l’accompagne.
Commissaire : Patrik Šimon